désir d'être

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L'horloge affiche 18h36. En mon for intérieur, un millier de peurs naissent sans même mon consentement et créent un nid dans les articulations de mes doigts. Je m'assieds sur un matelas mou qui semble être comme un lit d'aiguilles sur ma peau. J'ai mal mais désire être.

J'aspire à la caresse du clair de lune, le soleil ne fournit plus de lumière. Ses rayons brûlent et carbonisent mon âme jusqu'elle ne soit plus qu'un morceau de charbon si sombre que la nuit en est envieuse.

Dis-moi quels secrets flottent en ton être quand tout le reste te déserte. Parle-moi de tes péchés, cruels et vils. Dis-moi comment tu vois et explose, ayant pour seul témoin le plancher de la salle de bains. Dis-moi tout ce que je ne sais déjà.

Il est 19h02 et j'entends l'alarme de mon voisin se réveillant de sa sieste. Je soupire si fort que ce délicat souffle résonne et se balance d'un arbre à l'autre comme les singes pressentant un tremblement de terre.

Me veux-tu autant que j'ai besoin de toi ? Mes genoux tremblent à la vue de ta perspective et je pointe les cloques sur ma peau. Est-ce que, est ce que, est ce que tu...?

La peur dans mes doigts se propage jusqu'à ce que les murs de ma chambre soient laidement tachés avec elle, jusqu'à ce qu'elle inonde telle l'eau peu claire d'un évier bouché. Je verse, je verse, je verse jusqu'à ce que mon être soit aussi sec qu'un fossile vivant.

Est-ce que ta langue s'emmêle tel un nœud et une bobine d'un fil de téléphone surutilisé ? Penses-tu toujours qu'il serait plus facile de de retirer tes propres dents plutôt que de dire mon nom ?

Dis-moi.

Est-ce que je te fais toujours mal avec le désir d'être ?

Pluie de Réalité - [poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant