printemps

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Le printemps vient à mes heures, habillé de couleurs, sa veste est panachée et son ton est rieur. Il cueillait hier les fleurs sur la tombe de l'hiver ; les insectes et les bêtes sortaient hors de leur refuge et décoraient les cimetières de mille raisons d'être et soufflaient ma misère loin des frontières du cœur. Chacune de ses pétales de beauté éclaire mon visage ; et son dos est le perchoir des oiseaux criards aux gorges déployées. Le printemps prépare le banquet de l'été qui se morfond aux côtés d'un automne ancien et dépassé. Il lui peint un sourire éclatant d'allégresse, lui offrant son monde vert et sa vitalité, lui permettant paresse et puis félicité, ordonnant aux vents ces caresses méritées. Le printemps vient, et puis se meurt : la fugacité des temps sereins apporte à la mortalité de la saveur, de l'entrain, tout le parfum en son bain et la pâleur de sa fin suave et raffinée. 

L'éphémère devrait pour toujours plaire mais il ne fait que parfaire ce qui est fait et à faire.

Pluie de Réalité - [poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant