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Il m'avait juste lâché un bonne soirée sans me dire son nom.

C'était la première fois que je recevais une réponse aussi froide et claire de ma vie.

Une chose est sûr, parler le faisait chier.

Les gens aussi d'ailleurs, il était toujours seul.

Devrais-je avouer l'avoir un peu observé durant le reste de la semaine ?

Au final rien de tout ça ne m'a grandement aidé pour mettre un nom sur sa personne.

Et me voilà de nouveau à déambuler dans les bois où mes pas craquant les feuilles mortes font échos.

Le soleil commençait à s'endormir donnant un semblant enflammé à la forêt déjà orangée par la perte des branchages des arbres.

Mais ces instants sont malheureusement trop courts pour pouvoir les inscrire dans mes croquis vierges.

Le clic d'un appareil me fît quitter des yeux le magnifique paysage, pour s'en poser sur un autre tout aussi irréel que cela puisse paraître.

J'observai avec curiosité la personne à ma gauche, un œil dans l'oculaire de l'appareil photo, l'autre fermé.
Et ce doigt qui appuie sur le bouton. 

Il laissa pendre l'objectif noir autour de son cou avant de tourner la tête vers moi, son expression toujours aussi neutre collée au visage.

Ce visage froidement doux de par sa couleur miel, et l'indifférence de ses yeux qui avaient l'air en réalité de cacher une peur farouche.

C'est alors qu'une épaisse goute transparente s'écrasa sur ma joue, suivie rapidement par des dizaines de milliers.

Le brun tenta tant bien que mal de cacher son précieux objet numérique sous mon regard peiné.

Je pris soudainement son bras puis l'entraînai à courir ma suite, ayant était victime de ce que j'appelle un flash.

Chanceux de connaître ce coin là, je me dirigeai droit vers une automobile abandonnée sur laquelle j'étais tombé à de nombreuses reprises.

Voyant cette dernière se former peu à peu sous mes yeux, je sourie soulagé, avant de lâcher l'adolescent qui partît côté conducteur et moi passager.

Après avoir claqué les portières à l'unisson, nous lâchâmes un soupire, rassurés.

Son premier réflexe fût de contrôler son appareil photo tandis que moi je jetai un coup d'œil au véhicule poussiéreux.

La saleté vînt me piquer le nez me faisant froncer ce dernier avant d'éternuer.

Le garçon à côté de moi sursauta légèrement, avant de bredouiller quelques mots à voix basse.

- ..Merci ..pour..

- De quoi ?

Il marmonna avant de répéter plus fort :

- Merci de m'avoir amené ici.

Je souri légèrement.

- Pas de quoi.

La pluie congnait fortement sur la toiture métallique et un blanc reprit place au seins du véhicule.

- ..Kim Taehyung, lâcha-t'il.

dear april |taekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant