Chapitre 61

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Il n'était pas prêt. Le directeur était tout sauf prêt à rencontrer sa fille dont il n'avait jamais entendu parler et ça, Castiel le savait bien. Toutefois, il ne pouvait pas laisser sa sœur dans ce froid et demanda au portier de la laisser rentrer.

- Écoute, je pense pas que mon père soit prêt, Cléo.

- Eh ! C'est pas ta petite amie avec le gars là-bas ?

- Où ça ? demanda-t-il en faisant un 360.

Il réalisa qu'il s'était fait avoir lorsqu'il remarqua que la petite n'était plus à ses côtés. Elle était intelligente, mais si elle venait bien de la même famille...

- PAPAAAAAAAAA ! PAPAOUTAI ! PAPAAAA !

...elle ne devait pas penser bien loin. Accompagné de son sourire en coin, le garçon se dirigea vers sa sœur faisant sûre qu'elle ne lui glissera pas entre les doigts cette fois-ci. Malgré ses plaintes, il l'amena au seul endroit où il savait qu'ils n'allaient pas se faire repérer : Le jardin.

- Écoute, Cléo.

- Je veux pas, répliqua-t-elle en plaquant ses mains sur ses oreilles.

- J'avais juste besoin de toi pour me dire il est où et m'ouvrir la porte. J'ai plus besoin de toi maintenant, alors laisse-moi !

- Mais, t'avais oublié de me dire ton plan.

- Toi, t'as pu rencontré maman, alors j'ai pas le droit de rencontrer papa ?! Y'a juste toi qui peut ?! Je m'en fous que maman t'aime plus, papa va m'aimer plus aussi !

- Quoi ?

Castiel avait vraiment beaucoup de difficulté à comprendre cette enfant. Surtout qu'il n'avait pas l'habitude de se préoccuper des autres, mais elle restait tout de même sa petite sœur.

- T'as quoi que j'aie pas ?! Moi aussi je peux être chiante ! Alors, pourquoi maman t'aimes plus que moi ? s'exclama-t-elle finalement avant d'éclater en sanglot.

Castiel ne savait encore moins quoi faire avec une petite soeur qui pleure. Il la regarda un moment se demandant si elle comptait s'arrêter toute seule. Voyant visiblement que son plan A ne fonctionnait aucunement, il décida de se mettre à son niveau et de la prendre dans ses bras.

- J'ai pas besoin d'un câlin, s'exclama Cléo entre deux sanglots.

Pourtant, c'était elle dont les bras serrait Castiel plus fort. Ceci le fit sourire. Ces deux-là semblaient vraiment venir de la même famille.

- Écoute, Cléo. Voici ce qu'on va faire. On va commencer par appeler maman et ensuite on rencontrera Papa. Mais j'y vais en premier.

- Je veux pas appeler Maman !

- Soit ça ou soit on rencontre personne.

- Non, je crois pas, non.

Tout à coup, la ressemblance entre lui et Cléo commençaient à lui taper sur les nerfs. Ils étaient tous deux têtus et n'allaient jamais trouver un terrain d'entente si cela continuait comme ça.

- J'appelle maman maintenant.

- Non, arrête ! On rencontre papa puis on appelle maman.

- Marché conclus. Mais je parle à papa avant.

- Ça va.

Ils poussèrent tous les deux un long soupir confirmant leur lien de sang. Castiel se mit à marcher en faisant exprès de prendre le plus long chemin qu'il connaissait jusqu'à la maison de son père où il savait très bien que ce dernier ne se trouvait pas à ce temps-ci de la journée. 
Une fois arrivée à la porte, Cléo le regardait avec des yeux qui brillaient. Il se sentait mal de l'induire en erreur d'une telle manière, mais c'était pour le bien de tout le monde. Castiel appuya sur la sonnette et Kate ouvra la porte.

- Est-ce que mon père est là ? demanda-t-il évitant de passer par quatre chemins.

- Non, il ne l'est pas. Tu sais très-

- Tu vois, Cléo, la coupa Castiel. Ce sera pour une prochaine fois. Là, on appelle maman.

Il tira sa soeur plus loin de la maison étant bien fier de son coup. Son père n'était pas prêt pour une Cléo du tout. Il ne savait même pas que Castiel avait rencontré sa mère. Il fallait y aller une chose à la fois.

- Castiel, qui est-ce ? l'interpella une voix qui semblait se rapprocher.

Il fallait qu'il marche plus vite. Comment se faisait-il que son père avait déjà fini le travail ? Peut-être que le jeune homme aurait du contourner la statue deux fois de moins.

- Castiel, arrête toi !

Et le garçon s'arrêta. Et Cléo fut de même.

- C'est personne.

Cléo se retourna, soudainement curieuse du pourquoi elle devait écoper de l'identité de «personne».

- Papa ? appela-t-elle.

- Cléo, c'est pas vraiment le moment.

The bad boy who stole my roomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant