Chapitre 29

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Quand je vis le fils de Della, j'ouvris grand les yeux. Je reconnus rapidement les cheveux bruns décoiffés et sa grande taille pour son âge.

- Charli ! m'exclamai-je, étonnée.

- Gwen ! Qu'est-ce que tu fais là ?

- Toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Il sourit à ma réponse.

- J'accompagne ma mère pour qu'on puisse agrandir le magasin. Elle a travaillé très fort pour ça, rien ne peut la distraire. Elle le mérite.

Il sourit en regardant fièrement sa mère, Della. Les quelques fois que j'avais vu Della, elle ne m'avait jamais mentionné son fils. Elle parlait souvent de chocolat, parfois de son mari, mais rarement je l'avais entendu dire «Charli». Charli me regardait d'une façon insistante, comme si je m'apprêtais à révéler un secret d'état. Je remarquai finalement qu'il portait un turtle neck malgré la température ambiante qui était plutôt confortable. Je compris rapidement le message. La cicatrice dans son cou ne pouvait pas exister à ce moment, c'était un instant pour sa mère. Je me demandais alors combien de fois ses problèmes avaient été ignoré pour les instants pour sa mère. Je félicitai Della pour son projet et elle s'éloigna avec un monsieur qui voulait discuter affaires.
Lorsque je fus seule avec les garçons, je les présentai l'un à l'autre. Castiel ne fit même pas d'effort pour cacher le fait qu'il n'aimait pas Charli lorsqu'il se serrait la main. Ça commençait bien. Charli gardait tout de même le sourire et essayait d'engager la conversation jusqu'à ce que Castiel s'en aille pour «trouver de quoi boire».

- Désolé pour Castiel, Charli. Il est un peu weird ces temps-ci. Je ne crois pas que c'est contre toi.

- Il me déteste définitivement. C'est bon, la plupart du monde me déteste.

Le fait qu'il garde le sourire lorsqu'il parlait négativement de lui me brisait le cœur. Comme s'il l'acceptait.

- Ta gueule. Moi, je t'aime, lui répliquai-je.

Il haussa les épaules et changea de sujet.

- Castiel, c'était pas ton pire ennemi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Oh, on est correct maintenant. Je pense. Enfin, j'espère. Aucune tentative de ton bord ? lui demandai-je en suivant notre jeu habituel de questions indiscrètes.

- Je veux pas survivre cette fois-ci. Je vais réussir.

- Pourquoi tu n'as pas réussi les trois dernières fois ?

- J'ai été amené à l'hôpital après la grosse coupure. Ils ont arrêté le sang de couler assez tôt. J'ai demandé à l'école de ne rien dire à mes parents. En fait, je les ai supplié en pleurant. Ensuite, l'eau de javel. Je me suis fait nettoyer le ventre. Mes parents l'ont su et m'ont envoyé voir un psy. Récemment, je me suis pendu, mais la corde a décroché donc j'ai juste la marque.

- Peut-être que c'est un signe de la vie qui ne veut pas que tu la lâches ?

- La vie est une salope, dit-il en riant légèrement.

- Personnellement, je ne veux pas que tu me lâches, lui glissai-je.

Il sourit et passa fraternellement son bras autour de mes épaules.

- Je vais essayer.

Notre conversation fit interrompu par Mme Blacquebelair qui m'invitait à jouer un morceau de piano. Décidément, c'te criss de vieille folle allait pas nous laisser tranquille.

- Qu'est-ce que vous voudriez entendre ?

- Ce que tu veux, Gwendolinda. C'est comme tu le sens, me dit-elle de son sourire extrêmement faux.

The bad boy who stole my roomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant