𝘁𝗵𝗲 𝗴𝗶𝗿𝗹 𝘄𝗵𝗼 𝗳𝗼𝘂𝗴𝗵𝘁 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄.

Noël 1997

"Tu n'es pas obligé de venir" disais-je à Fred en serrant le bouquet de fleurs dans ma main.

Les épines des roses transperçaient ma peau mais je n'en avais pas conscience. La douleur s'était bien trop ancrée dans mon quotidien pour que je remarque ce petit détail.

"Je ne vais pas te laisser partir seule, June. C'est bien trop dangereux" s'exclamait Fred en attrapant ma main.

Il dégageait de la neige de mes cheveux avec un petit sourire. "Tu m'avais dit que tu voulais t'y rendre, je suis désolé que cela ne c'est pas produit avant".

Nous étions dans une ruelle à l'écart de l'agitation de la foule, marchant sous la neige épaisse qui tombait depuis maintenant quelques jours sur tout le pays. "Ce n'est pas grave," soufflais-je. "Je pense que le calendrier de Lee va marcher" ajoutais-je, essayant de détendre la tension qui pesait dans l'atmosphère.

Fred avait un petit sourire arrogant. "C'est grâce à mes gènes de Weasley, nous sommes très fertiles mon amour".

Je roulais des yeux. "Je suis allé voir un Médicomage la semaine dernière, elle pense que cela pourrait marcher. C'est sur la bonne voie".

"Tu sera une maman formidable, June" souriait Fred en m'embrassant la tempe.

Je serrais un peu plus fort le bouquet. "Si tu le dis".

Fred continuait de me rassurer tout le long du trajet, il ne cessait de parler d'avenir et du mariage. Je n'étais pas effrayé par cela, j'étais effrayé à l'idée que cela ne pourrait jamais se produire.

Je n'avais aucune nouvelle nouvelle de Harry depuis que Ron était reparti et je me demandais si tout allait bien.

Fred transplanait alors que j'étais toujours perdue dans mes pensées. En y repensant, je n'avais des nouvelles de personne.

Regulus ne donnait pas le moindre signe de vie, Cédric avait complètement disparu ainsi que Ethan. C'était de plus en plus compliqué de voir Tonks et Remus, sa grossesse se passait calmement même si Remus était tout le temps sur les nerfs.

"June ?" chuchotait doucement Fred.

Je levais finalement les yeux, voyant l'allée ensevelie de neige qui s'offrait devant nous. Des maisons simples bordaient la rue alors que nous avancions dans le silence.

Fred se contentait de serrer ma main fort, murmurant de temps en temps des douces paroles.

La place éclairée apparaissait au fur et à mesure. Un monument aux morts y avait pris place, mais il se transformait lentement en une statue.

Je lâchais la main de Fred, avançant lentement jusqu'à la statue. Il y avait seulement trois personnes. Un homme avec des lunettes et des cheveux en bataille, une femme avec des cheveux longs et aux traits bienveillants ainsi qu'un bébé qu'elle porte.

Ma famille.

Ils contemplaient Harry avec une quantité d'amour inimaginable dans leur yeux. Je posais doucement ma main sur la pierre froide.

Ils étaient si jeunes, trop jeunes. Ils étaient encore des enfants, tout comme nous. Des enfants enrôlés dans une guerre bien trop tôt.

Je me mordais la lèvre en fermant les yeux. C'était dur de les voir. Nous avions presque aujourd'hui le même âge.

Personne ne devrait grandir sans ses parents. Personne ne mérite ça.

Fred enroulait son bras autour de ma taille, me rapprochant de lui. "Tu n'y est pas ?" demandait-il doucement.