Nous arrivons devant la maison en question vers vingt-et-une heures. La porte d'entrée est déjà grande ouverte et la musique s'entend malgré les vitres fermées de la voiture de ma meilleure amie. Dans le jardin, duquel la pelouse manque cruellement d'entretien, un couple de jeunes à moitié nus est en pleine dispute, tandis qu'un peu plus loin des filles dansent au milieu d'un cercle formé de garçons. De nombreuses bouteilles vides sont également disséminées un peu partout dans l'herbe. Mais jusque-là, pas d'attraction ni de machine à fumée...
Allison se gare à quelques mètres du lieu et nous précipite jusqu'au palier. Nous entrons ensuite sans difficulté dans l'immense demeure où se tient la dite fête. La première chose que l'on constate est évidemment la foule qui danse, hurle, boit, fume et fait bien d'autres choses dans le vaste espace devant nous. La musique malsaine est trop lourde pour mes oreilles. Je n'ai qu'une envie, déjà, sortir en courant. Mais Allison m'entraîne un peu plus loin dans cette jungle.
Les murs blancs de la maison s'élèvent très haut et donnent sur un plafond lumineux où des poutres en bois sont apparentes. De là où je me trouve, cette hauteur en est presque vertigineuse. Aucune forme quelconque de décoration n'habille les murs. Les meubles sont modernes et les pièces épurées. Outre les centaines de déchets matériels et humains qui s'y trouvent, on peut voir en ce lieu un certain charme.
Voyant que je me perds dans mes pensées, Allie me prend par la main et m'entraîne dans le salon principal. À l'exception de quelques visages familiers, je n'ai jamais vu de près ou de loin la majorité des invités qui profitent de cette soirée une bière ou une cigarette à la main. Aucun ne nous arrête en chemin pour nous demander ce qu'on fait là, on est comme transparentes... Ce qui n'est pas du tout le cas du groupe de filles bien éméchées qui dansent debout sur les canapés. Elles rebondissent dessus sans se préoccuper du fait que leurs verres soient en train de se déverser sur le cuir. Ça me hérisse le poil. J'aimerais trouver la force de leur demander de descendre et de faire attention mais, par manque d'assurance, je me résous au silence. Quel gâchis... À côté de ça, Allison semble ravie ; elle salue toutes les personnes qui passent près de nous et fais la bise à nombre d'inconnus. Elle est ici comme un poisson dans l'eau.
Alors que nous continuons notre progression, une voix masculine nous interpelle et recouvre toutes les autres. Le temps semble se suspendre tandis que nous nous tournons pour découvrir qui en est à l'origine.
– Je ne crois pas vous connaître, toutes les deux.
Je le repère immédiatement dans la foule. Ses yeux marrons sont posés sur moi, tirent vers le rouge à cause de l'alcool qui doit se trouver dans son système. Bien loin de ressembler à ceux qui l'entourent, il arbore un look grunge, presque débraillé, avec ses cheveux mi-longs, sa veste en cuir et ses boots destroy.
– On est des amies de Charles ! Annonce fièrement Allison, comme si cela faisait une différence.
De toute évidence, notre interlocuteur n'en a rien à faire. Il continue de me dévisager avec un air très sérieux.
– Alors les rumeurs sont vraies... Charles a des amies.
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Nos Interdits #1 L'étincelle (Sous contrat d'édition)
RomanceAnna a toujours été l'archétype-même de la bonne copine. D'une douceur innée, un brin maniaque et au charme qui s'ignore, la jeune adulte est pourtant suivie d'une montagne de petits complexes qui l'empêchent de voir sa vie autrement que comme une r...