Hooker Stiles ( Sterek Fanfiction FR ) [R18]

Tour de sang

     Mes yeux avaient peur de s'ouvrir, ne voulant pas à nouveau tomber sur une chambre vide ce matin. Mais lorsque mes bras commencèrent à se réveiller, je me rendis compte qu'ils étaient refermés sur un corps encore inanimé. Stiles était allongé en cuillère contre moi, tout recroquevillé dans mes bras, laissant un accès complet à sa nuque. J'y déposai donc un léger baiser, profitant de son sommeil pour ne pas me faire facturer ce petit geste en plus. Je me redressai légèrement, voulant absolument voir l'air qu'il avait lorsqu'il était endormi. Et sans surprise, c'était une vraie beauté. Ses traits détendus, il ressemblait à une poupée de porcelaine sur laquelle on avait peint une constellation de grains de beauté tous plus séduisants les uns que les autres.
     Alors que je le contemplais, il se tourna vers moi en geignant, puis ouvrit doucement les yeux. Il tomba alors sur moi entrain de l'observer, un léger sourire aux coins des lèvres.

     - Bonjour Stiles..
     Il eut besoin de quelques secondes pour se rappeler ce qu'il faisait ici, puis il frotta ses yeux en baillant sans aucune grâce, effaçant d'un seul coup tout son côté mignon du petit matin.
     - Ouais bonjour..
     - Tu as bien dormi?
     - Tu sais Derek t'as pas besoin de me faire le scénario du mec sympa un lendemain de plan cul.
     - Excuse-moi?
     - Je te préviens, si tu me ramènes le petit déjeuner, je hurle.

     Il s'assit, s'étirant en faisant craquer son dos à un point que je ne pensais même pas imaginable. Dieu qu'il avait tout d'un coup l'air en piteux état. Moi qui m'étais attendu à un joli matin dans le même style de tendresse que la veille, je me prenais une parfaite désillusion. Même les anges avaient des défauts fallait-il croire. Il se pencha hors du lit, relevant son derrière encore nu en ma direction, attrapant son téléphone pour y jeter un œil. Faible comme j'étais face à l'attirance de son corps, je ne pu m'empêcher de m'approcher pour venir lui mordiller la fesse avec envie, me sentant tout à coup paré pour un nouveau tour de sang. Je remontai mes lèvres le long de son dos, m'apprêtant à faire de lui mon petit déjeuner, mais il se redressa en me projetant comme un con sur le lit, levant son téléphone avec panique.

     - Oh non j'ai mon cours de Statistiques Mathématiques dans vingt minutes ! J'y serai jamais à temps !
     Il sauta du lit, se précipitant à ramasser toutes ses affaires alors que je me remettais de ce rejet violent. Définitivement, pas de câlins ce matin. Il s'habilla tellement vite que je pouvais voir l'étiquette de son t-shirt qu'il avait complètement enfilé à l'envers. Je me levai du lit, nouant le drap autour de ma taille, puis m'approchai de lui pour lui saisir les épaules et essayer de le calmer.
     - Stiles, arrêtes une seconde. Ton t-shirt est à l'envers.
     - Ah.
     Alors qu'il se tordait dans tout les sens pour le remettre comme il fallait, une idée me vint. Je ramassai à mon tour mes affaires, commençant à les enfiler une à une.
     - C'est loin ta fac?
     - Un peu, j'ai trois rames de métro à prendre et il n'y a un wagon que tout les quarts d'heure.
     - C'est bon, je vais t'emmener moi.
     Il ramassa son sac, le mettant sur son dos, prêt à partir. Il agita sa main négativement devant mon nez, semblant absolument conte l'idée.
     - Il en est hors de question Derek.
     - Mais pourquoi? J'ai ma voiture garée juste en bas, on peut y être rapidement si on part tout de suite.
     - Mais tu ne comprends pas je crois, tu es mon client. Ce serait trop bizarre que tu me déposes à la fac.
     - Stiles. Tu préfères être en retard? Le temps continue de tourner pendant qu'on discute.
     Il grommela dans sa barbe inexistante, frottant le bas de son visage avec une expression torturée qui une fois de plus fît disparaître tout son charme habituel. Ce garçon était capable de tirer de ces têtes parfois. Comment pouvait-on être aussi séduisant et aussi piteux à la fois? Puis il poussa un râle plus fort, croisant les bras.
     - Bon ! D'accord.. Mais c'est la seule fois où je te laisserai m'emmener. Et tu me déposes à côté du campus, pas en face. C'est clair?
     - Très clair.

     C'est ravi que je finis de m'habiller, sautant ensuite tout les deux dans ma voiture pour nous dépêcher de rejoindre le campus de Stiles. Je mis la musique, me rendant compte que l'avoir dans cette voiture avec moi était devenu une sacré habitude. Il avait ouvert sa fenêtre, s'étant accoudé sur le bord et prenant un peu le frais, la tête légèrement sortie dehors. Il regardait passer les rues, silencieux. 

     - Tu as cours tout les jours Stiles?
     - Presque. Mais j'ai beaucoup de travail en dehors de mes TD et Amphis. On nous blinde parfois tellement qu'on est obligés de choisir avec le groupe de projet quel travail on va devoir laisser tomber pour que ça impacte le moins possible nos notes.
     - Vos profs ont le droit de faire ça?
     - Bien sûr, c'est pour vérifier si on est capables de prendre des décisions judicieuses en cas de situation d'urgence. C'est une sorte de défi si tu préfères.
     - Et avec ton travail tu arrives à t'en sortir?
     - Des fois je suis obligé de renoncer à une nuit de boulot pour pouvoir rendre les projets dans les temps. Mais j'essaye de balancer entre les deux sans que ça ne me coûte trop d'un côté ou de l'autre.
     - Tu sais Stiles, je ne pensais pas que tu te montrerais aussi intéressant comme garçon..
     Il tourna la tête vers moi, appuyant sa joue contre sa main en souriant mesquinement.
     - Tu pensais que j'étais un mec chiant et sans ambition dans la vie ou un truc du genre?
     - Non ! Pas du tout ce n'est pas ce que je voulais dire !
     Il rit et me fît signe de me garer à un endroit, ce que je fis. Il sortit en claquant la porte, puis vint toquer à mon carreau pour me demander de l'ouvrir. Une fois la fenêtre baissée, il tendit sa main au travers. Je haussai un sourcil, ne saisissant pas la nature de son geste.
     - Stiles?
     - Bon, tu comptes me payer ou je dois rester là à faire la manche devant tout les autres étudiants?
     - Oh pardon !
     Je saisis mon porte monnaie, comptant mes billets en les faisant glisser un à un sous mes doigts. Je n'avais pas vraiment idée du montant qu'il désirait pour la nuit. Il soupira, perdant rapidement patience, et attrapa l'intégralité de l'argent présent dans mon porte-feuille pour le fourrer dans sa poche. Alors que je m'appétais à lui faire remarquer que c'était trop cher, il se pencha pour m'embrasser et s'éloigna en me faisant un petit clin d'œil.
     - Bonne journée beau gosse. Merci pour le voyage.

     Je le regardai s'éloigner, envoûté par ce baiser surprise que je venais de recevoir. Puis je jetai un œil à la case vide où se trouvait initialement tout mon argent, soupirant avant de le ranger dans mon sac. Il venait encore de le faire.

     Sur le chemin vers chez moi, je ne pouvais m'empêcher de sourire comme un idiot. Je me sentais bel et bien spécial pour Stiles désormais, bien qu'il ne soit toujours plus intéressé par mon argent que par moi-même. Même si je restais au stade de client, il se rapprochait définitivement de moi. Je me réjouissais déjà de pouvoir envisager qu'il se passe un jour quelque chose entre lui et moi. J'en faisais certainement beaucoup trop, et mes rêves étaient peut-être trop demander, mais maintenant j'avais envie de passer davantage de temps avec lui pour peut-être aboutir à quelque chose.
     Préoccupé par mes pensées, je ne fis même pas attention en m'engageant dans le carrefour, oubliant de contrôler. Je ne vis pas arriver sur moi une voiture ayant grillé le feu rouge et qui partait à toute vitesse, fonçant directement dans le flanc de la mienne qui fût propulsée hors de la route avec violence, explosant toutes mes fenêtres et enfonçant la carrosserie. Je venais d'être percuté de pleins fouet, me plongeant d'un coup dans l'abîme le plus noir que je n'ai jamais connu.