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La métaphore de leur histoire n'était pas commune, ni même très poétique : une autoroute. Une autoroute sur laquelle ils s'étaient élancés à pleine vitesse, vitres ouvertes, cheveux au vent et cœurs palpitants. Une autoroute sur laquelle...
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Elliot sortit du bus calmement, bougeant la tête au rythme de sa musique, l'esprit un peu ailleurs. Il inspira un grand bol d'air frais lorsque le véhicule eut disparu au coin d'un virage, puis posa ses yeux sur l'immensité du vaste paysage devant lui. La campagne, les champs et les vacances chez ses grands-parents étaient, de loin, ses moments préférés. Et puis, cette année, il se trouvait être en très bonne compagnie.
— C'est où ?
— Là-bas, à la sortie du village.
Cole hocha la tête, tirant un peu sur son sac, puis il se mit en route, ravi à l'idée de pouvoir passer un week-end dans un endroit qu'il ne connaissait pas, à des kilomètres de chez lui. La lune les observa tendrement, la chaleur de juin les enveloppa durant les longues minutes de marche, tandis qu'une nouvelle chanson se lançait dans leurs oreilles. Ils partageaient encore leurs écouteurs, comme à leur habitude, comme s'il leur était devenu impossible d'écouter quelque chose par eux-mêmes, sans le partager.
— Oh, c'est joli comme village.
— On pose nos affaires et je t'emmène au stade, c'est clairement le meilleur endroit, surtout la nuit. Il y a d'énormes buttes de terre, quand tu montes dessus t'as l'impression d'être au sommet du monde.
— J'ai hâte de voir ça.
Ils entrèrent chez les grands-parents d'Elliot quelques minutes plus tard, après être passés par une jolie petite place au centre de laquelle trônait une coquette fontaine. Ils saluèrent poliment les personnes âgées, présentèrent Cole, prirent de leurs nouvelles, les avertirent qu'ils avaient déjà dîné, puis sortirent de l'habitation pour prendre la direction du stade. En chemin, le rouge bascula leur musique sur une enceinte Bluetooth qu'il accrocha à la ceinture de son pantalon. Ils purent donc chanter à voix haute, criant et riant lorsque l'autre se trompait dans les paroles.
— Oh, c'est clair, c'est beaucoup trop bien !
Sans attendre de réponse, le plus âgé se mit à courir, grimpant sur la plus grande des buttes de terre. Il s'éloigna avec la musique, forçant Elliot à le suivre, souriant doucement face à l'impulsivité et l'imprévisibilité de son meilleur ami. Il grimpa alors à son tour, puis le vent chaud fit valser ses cheveux. Ses yeux verts se posèrent droit sur le rouge, ne voyant que lui au milieu de ce paysage, pourtant des plus magnifiques. Cole, lui, il planait dans son petit monde.
Il admirait les champs, les éoliennes qu'il distinguait au loin, un village voisin qui se dessinait, scintillant à l'horizon, et surtout le ciel noir, étoilé et dégagé. Les odeurs de la campagne lui chatouillaient le nez, la brise lui réchauffait le corps entier, tandis qu'il gonflait ses poumons d'un air bien plus pur que celui de Seattle. Il préférait mille fois ce spectacle à celui, gris et agité, de leur ville. Il préférait mille fois l'inconnu et les endroits nouveaux, à l'ennui du quotidien, du déjà-vu. Pourtant, il sembla qu'un élément important manquait au décor. Il pivota donc sur lui-même, avant de le trouver, rayonnant, apaisant. La dernière pièce du tableau ; Elliot.
