𝗥𝗢𝗔𝗗𝗧𝗥𝗜𝗣

[ 8 ]

∘₊✧──────✧₊∘

    — Cole !

Elliot sprinta jusqu'à son rouge préféré, lui sautant dans les bras sans crier gare. Cole lâcha sa valise instantanément, laissant tomber son sac pour enlacer tendrement son roux préféré, heureux de le revoir après deux mois d'absence.

— Tu m'as manqué... C'était comment l'Australie ?

L'ainé pouffa tout en lui volant un baiser, ignorant bien le regard des gens autour d'eux, dans l'aéroport. Il poursuivit en lui racontant tout son voyage, les opportunités d'emploi qu'il avait eues ainsi que quelques petites anecdotes qu'il ne lui avait encore pas racontées par téléphone. Ils sourirent comme deux idiots en gagnant le parking, main dans la main, des étoiles dans les yeux, incapables de se détacher l'un de l'autre.

— C'est pas trop tôt. Allez les tourtereaux, en voiture, Megan nous attend. Vous jouerez au petit couple plus tard.

— On n'est pas un couple, Lukas.

— Oh, ça va, c'est la même chose...

Après leur retrouvailles, l'année précédente, Elliot et Cole s'étaient laissé le temps, comme promis. Ils avaient voyagé au bord de l'océan, et dans les terres, durant tout l'été, puis, en septembre, le plus âgé avait décidé de partir pour l'Europe quelques semaines. Le roux l'avait suivi, pour une première, et ils y étaient resté un mois complet avant de regagner l'État de Washington – où le cadet avait décidé de poser ses affaires dans l'appartement de Cole. Là, Elliot s'était concentré sur sa propre carrière, se créant un petit nom dans l'industrie de la musique. Son rouge avait patienté, s'entraînant, recherchant toute sorte de petits boulots à l'étranger pour préparer son prochain voyage.

Ils avaient embarqué pour le Japon peu de temps après, et avaient obtenu le droit d'y rester deux mois pour le nouvel emploi de Cole. Leur visa expiré, ils s'étaient de nouveau posé à Seattle, avant que le plus grand ne soit appelé pour un contrat en Australie.

Elliot n'avait pas souhaité le suivre, et son aîné n'y avait vu aucun souci. Ils se savaient libres, et indépendants l'un de l'autre. Il n'y avait plus, entre eux, cette peur lancinante de devoir constamment s'inquiéter pour leur couple, là, si loin l'un de l'autre. Ils s'aimaient mais leurs sentiments ne les clouaient pas au même endroit, ne les forçait pas à se coller l'un l'autre en permanence.

Le danseur n'était plus effrayé la distance : il était conscient qu'Elliot l'attendait aux États-Unis, et qu'ils se revoyaient après chaque voyage. Même plus ; il se savait lui-même libre de faire ce que bon lui semblait, de trouver quelqu'un d'autre, de construire sa vie ailleurs. Ils n'étaient ni attachés ni coincés l'un avec l'autre.

Aussi, une confiance mutuelle s'était instaurée, une fidélité et un respect puissants étaient nés. Ils pouvaient aller voir ailleurs, ils pouvaient tomber amoureux d'une autre personne. Pourtant cette possibilité ne faisait que les pousser plus fort l'un vers l'autre. Elle guidait Cole, pour qu'il ne retrouve toujours son chemin vers Seattle. Elle entraînait Elliot, pour qu'il ose suivre son philosophe préféré partout dans le monde.