𝗥𝗢𝗔𝗗𝗧𝗥𝗜𝗣

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    — Oh ! Regarde !

  Cole tourna la tête, observant le sommet de la montagne. Elliot lui désignait le soleil, se couchant délicatement derrière les dames de pierres enneigées. Le rouge observa le spectacle avec émerveillement, passionné, comme à son habitude lorsqu'un nouveau paysage se peignait sous ses yeux.

    — C'est magnifique.

  Le roux lui offrit un joli sourire, se lovant tout contre lui, lui volant un baiser au passage. Son aîné lui caressa les cheveux tendrement, l'enlaçant, l'enfermant dans une étreinte douce et rassurante. Ils observèrent le crépuscule de longues secondes avant de gagner leur petit appartement, dans la résidence d'une station de ski. Du haut de leurs dix-huit ans, désormais, ils avaient pu voyager jusque dans l'Idaho pour s'offrir une jolie semaine dans les montagnes. Leurs parents les avaient aidés à financer ces jolies vacances d'hiver, les récompensant pour leur entrée à la fac, pour leurs bons résultats lors de ce premier semestre. Pour cette relation qu'ils avaient fait durer, incapable de la briser alors que leurs cœurs ne voulaient que battre au même rythme, alors que leurs corps ne désiraient que se sentir l'un contre l'autre, que leurs pensées n'allaient que l'un vers l'autre. Vers ce mur qu'ils ne discernaient toujours pas.

    — C'était les plus belles vacances de ma vie, je crois. Vraiment !

    — C'est passé trop vite...

  Ils se sourirent, songeant à tous les merveilleux souvenirs qu'ils s'étaient créé ici. À leurs balades dans la forêt enneigée, à leurs descentes chaotiques en skis, à leurs chocolats chauds au petit café, tout en haut de la station, ou encore à leurs moments doux et calmes, devant leurs films préférés, le soir. Ils avaient passé une semaine parfaite, ne songeant ni à leurs études, ni à leur futur. La neige, le soleil et l'autre avaient occupés leurs esprit, les distrayant et les éloignant de la réalité pour sept petits jours.

    — Faudra qu'on refasse ça l'année prochaine. Non, la prochaine fois, on part en vacances l'été, pour changer.

    — Mh.

    — On pourrait mh... aller le long de la côte Ouest ! On pourrait prendre la vieille Ford de mon père et partir sans rien, juste comme ça, d'un coup, comme tu aimes. On pourrait visiter l'intérieur du pays, c'est toi qui voulait faire ça, non ?

    — Ma tante a un vieux van. On pourrait aller voir la mer, aussi, c'est pas toi qui voulait faire ça ?

    — La terre m'intéresse un peu plus finalement.

    — La mer m'intéresse un peu plus finalement.

    — Alors c'est décidé, on part cet été.

    — Avec le vieux van.

    — Avec la Ford.

    — Dans les terres, alors ?