Jeanne

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Je regardais ma mère assez bizarrement.





Jeanne – Oh je t'en prie, pas ce regard avec moi. Dit-elle en retirant sa jolie veste.

Moi – Qu'est-ce que tu veux ?!





Elle avait jeté un coup d'œil sur ma cheville avant de reprendre –





Jeanne – Jouer la comédie implique de rester dans son rôle d'actrice, du début jusqu'à la fin.

Moi – Je n'ai jamais souhaité abandonner mon équipe, je savais que j'allais jouer aux nationales. Tu m'as fait douter un instant, mais...

Jeanne – Pourquoi avoir gardé cette attelle ? Lança-t-elle en me coupant la parole.

Moi – Parce que j'ai douté de moi. Repris-je énervée de moi-même.

Jeanne – Evidemment que tu as doutée de toi. Dit-elle sans surprise. Tu n'es pas la fille de ton père pour rien, toujours en train de se remettre en question, aucune force ne se dégage de toi.





Elle soupira avant de m'infliger une gifle, violente. Le coup m'avait fait perdre l'équilibre, j'étais tombée sur la cheville qui me faisait mal il y a trois mois. J'étais sur le sol froid des vestiaires, une main sur ma joue, la tête relevée faisant face au regard méprisant de ma mère.





Jeanne – Tu ne veux pas abandonner ton équipe, mais tu t'es tiré une balle dans le pied toute seule ma grande. Dès demain, Karasuno sera terminé, tout comme monsieur Ukai. Si dans un autre univers Karasuno réussi à battre Inarizaki, je me ferais un plaisir de rajouter une couche supplémentaire dans mon article. Des imposteurs. Les joueurs de Karasuno sont des imposteurs, tout simplement, aidés par l'identité d'Erine Togata et du coach Ukai. Vous n'êtes vraiment rien... Des petites fourmis, prêtes à être écrasées.





Je me redressa avec lenteur. J'étais à présent sur pieds. Jeanne me jugeait du regard avant de reprendre -





Jeanne – Erine, tu es sans doute intelligente, tu devrais comprendre... Je t'ordonne d'arrêter le volley.

Moi – Non. Dis-je froide à mon tour.





Jeanne avait été surprise de cette intervention, qui plus est inattendue.





Jeanne – Non ?! Oooh... Je vois. Erine n'a plus peur. Lança-t-elle amusée.





Son visage s'était détendu un instant avant de se tendre d'un coup.





Jeanne – Tu es en train de faire une terrible erreur.

Moi – C'est toi qui fais une terrible erreur, à être comme ça avec moi !

Jeanne – Mon rôle de mère, tout simplement.

Moi – Tu n'as jamais été là pour moi, et tu oses dire que tu es ma mère ? Ce n'était pas toi qui disais que tu me haïssais depuis que j'étais née ?!





Ma voix me trahissait. Elle tremblait. Ma respiration était irrégulière. Pour la première fois de ma petite vie, j'avais tenue tête à ma mère.

En temps normal, cette phrase désigne plutôt une crise d'adolescence compulsive ; où la mère est dépassée par l'enfant et où l'enfant prend un malin plaisir à tester les limites de son parent. Ici, c'était l'inverse. Je voulais lui tenir tête. J'en avais plus qu'assez. Je voulais protéger mes amis, le coach, moi.





MAIS C'EST UNE FILLE... TOME 4 (HAIKYU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant