Chapitre 1 : Médaillon

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Proche d'une rivière, en pleine nature, une personne d'un certain âge se questionne :

— Personne ne me croit, mais je le suis pourtant bien. Je n'en ai peut-être pas l'air, certes, mais je le suis tout de même. C'est là une chose que je sais voilà tout.

Ce jeune homme de 20 ans, qui porte le nom de Lazarus, voit son humanité être questionnée. À cause de ses dents qui ont inexplicablement l'apparence de crocs acérés de créatures, il est souvent désigné par les autres comme un monstre.

Les autres doutent du fait qu'il soit bien humain. Frustré, il décide de cesser de rêvasser, replace son écharpe devant sa monstrueuse dentition, et retourne là où il vit.

La raison pour laquelle il vit en ce lieu est en partie dû à la façon dont les autres le perçoivent.

D'apparence normale et inconnu en dehors de son village, Lazarus a mauvaise réputation. Après une petite marche, le voilà de retour dans son village :

— Maman, maman. dit une voix d'enfant. Regarde, c'est le monstre du village !

À l'entente de ces mots, Lazarus porte son regard sur le petit, abaisse son écharpe et dévoile son plus beau sourire carnassier. L'enfant se met alors à pleurer :

— Ça t'amuse hein ! s'exclame la mère, offusquée. Terroriser d'innocents enfants. Tu devrais avoir honte, et nous devrions te chasser d'ici.

Satisfait, Lazarus dissimule ses crocs derrière son écharpe et retourne chez lui.

Une fois dans sa petite chaumière, il y trouve un inconnu :

— Oh ! Excusez mon intrusion, monsieur à l'écharpe, mais seriez-vous pratiquant d'alchimie ? demande-t-il, observant tour à tour Lazarus et l'intérieur de la chaumière.

Lazarus garde le silence :

— Vous n'êtes pas très loquace malgré mon intrusion chez vous. Oh, et ne vous en faite pas, je ne suis pas un voleur, malgré ce qu'en disent certains.

L'absence de danger fait se décider Lazarus :

— Je suis bien alchimiste, en un sens.

— Et bien, auriez-vous la capacité de me concocter une potion, disons, défensive.

— Si vous m'en dites plus et que vous me payez, alors peut-être que j'y songerais.

— Eh bien, je suis près à tout vous donner, excepté mon médaillon. C'est un objet précieux à mes yeux voyez-vous. Je peux donc vous payer. J'aurais besoin d'une concoction qui pourrait me permettre de me défendre le temps de fuir.

— Si ce n'est que ça, je peux vous en préparer une.

— Oh merci bien. Mais je ne vois pas votre emblème d'alchimiste, ne la portez-vous pas ?

— Vous ne la voyez pas tout comme vous ne verrez pas le procédé de concoction.

— Monsieur est timide ?

— Monsieur est prudent. répond sèchement Lazarus. Je ne vous pose pas de question, alors je vous prierais d'en faire de même. J'ai mes propres raisons de concocter cela.

Lazarus observe attentivement l'homme qui quitte la chaumière. Il aperçoit alors, gravé sur le médaillon, le nom Loreto. Puis il remonte son regard et constate que sa curiosité n'est pas passée inaperçue. L'inconnu couvre donc son médaillon de sa main et quitte les lieux dans le silence :

— Est-ce là son nom ? se questionne-t-il. Peu importe, j'ai à pratiquer.

Lazarus prend un récipient, vérifie une dernière fois que l'inconnu s'en est bien allé, puis se pique le doigt dans le but d'y verser une goutte de son sang.

Périples Alchimiques : LazarusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant