Bien qu'avec l'idée de courir en tête, Lazarus ne se déplace que très lentement, limité par la douleur que lui renvoie l'ossature blessée de sa jambe. C'est alors qu'une main à la poigne solide vient soudainement lui agripper l'épaule, stoppant instantanément sa course.
Lazarus observe derrière lui, et découvre que cette main appartient à l'homme à la présence distinctive. En un seul regard, il comprend le danger que celui-ci représente. Au même moment, Raoul le dépasse avec vitesse et balance brutalement son poing sur ce nouveau venu.
Mais, dans un geste à peine perceptible, à la tyrannie certaine et implacable, Raoul se retrouve projeté au loin, s'écrasant violemment contre le mur d'une chaumière qu'il traverse avec force :
— Souhaitez-vous vous aussi user de violence ? demande l'homme à la présence distinctive, portant son regard sur Lazarus. Je ne suis malheureusement pas de bonne humeur, alors je vous prie de bien vouloir prohiber l'usage de la force.
— Vous êtes à la botte de ces alchimistes ? demande Lazarus avec dégoût.
«Je ne peux pas lui faire face avec l'état actuel de ma jambe.» pense-t-il. «Mais qu'est-ce que je raconte, même en pleine possession de tous mes moyens, je ne pense pas pouvoir m'opposer à lui.» :
— Je ne travaille pour aucun alchimiste, je ne suis qu'à la recherche d'un de mes amis.
— Et ces dix soldats derrière vous, sont-ils aussi vos amis ? demande dédaigneusement Lazarus.
— Ceux-ci n'ont rien à voir avec moi, je n'ai fait que les escorter et guider jusqu'à ce village pour qu'ils rejoignent les rangs d'un caporal. Il est fâcheux, qu'à peine arrivé, je trouve deux hommes fuire l'autorité et venir même à l'agresser. Ce qui explique peut-être la raison de ces renforts.
— Car j'ai l'air de fuir ?
— Écoutez. Je n'ai pas la tête à ça. Je suis à la recherche de mon ami Pierre Kar, voilà tout. L'avez-vous rencontré ?
Ne pouvant s'en sortir seul, Lazarus cherche Tristan. Son regard balaye alors les alentours et finit par tomber dessus. Tristan, à moitié dissimulé et une potion en main, semble attendre quelque chose.
Lazarus, dans un léger et discret mouvement de tête, lui donne le feu vert. Tristan sort alors de sa cachette et balance la potion lançable flash d'intolérance à la lumière en plein sur les dix soldats et le duo empoigné.
À l'impacte, un puissant flash de lumière vient éblouir les militaires, tandis que Lazarus, les yeux préalablement fermés, ne subit que le second effet.
«Joli lancé.» pense-t-il. «N'ayant pas la puissance d'un baron, il me faudra soigner cet empoisonnement que vient de subir ma peau, mais plus tard. Dans l'immédiat, je dois profiter de leur aveuglement temporaire. Mais...» Malgré sa tentative, Lazarus ne peut se défaire de la poigne de l'homme à la présence distinctive. Ce dernier, les yeux grands ouverts, le fixe comme si l'impacte lumineux n'avait eu aucun effet :
— Navré de vous l'apprendre, mais bien que je n'ai pas la puissance d'un baron, je reste un lieutenant. Vous ne semblez pas comprendre ? Pour faire plus simple, dites-vous que je n'ai qu'un grade en dessous de celui d'un baron. Ceux-ci ayant généralement le grade de capitaine.
Impuissant, Lazarus ne peut qu'observer Tristan s'en aller et les alchimistes débarquer. De ces derniers, Astride Toussaint prend Raoul sous ses soins, bien que contre la volonté de celui-ci. Lazarus est quant à lui, ramené à la chaumière pour y être de nouveau attaché.
Face à l'alchimiste William et au militaire au grade de lieutenant, Lazarus se retrouve avec, en plus de l'état fragile de l'ossature de sa jambe, un empoisonnement de la peau :
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Périples Alchimiques : Lazarus
FantasyCourte nouvelle. Lazarus, aux crocs acérés, a mauvaise réputation. Et sa pratique secrète d'alchimie de sang n'y arrange rien. En peu de temps, une série d'évènements inattendus vont se produire. Cela ne manquera pas de bouleverser définitivement sa...