Une durée de temps inconnue s'écoule avant que sa conscience ne lui revienne. Ne voulant pas signaler sa reprise de conscience à ses agresseurs, Lazarus se contente d'écouter les bruits et les voix qui l'entourent. L'absence de bruit forestier et le crépitement d'un feu lui fait comprendre qu'il ne se trouve potentiellement plus dans le camp :
— Je ne comprends toujours pas la raison de notre venue dans ce lieu. dit la voix du Troncrô.
— Ayez confiance Glodok. répond la voix de l'alchimiste. Il n'est pas comme ces autres expériences, je vais avoir besoin de certaines choses que je ne pourrais obtenir qu'ici. Ou sinon, je devrais me séparer de vous et de vos services. J'aimerais bien voir la façon dont vous gérerez vos problèmes avec le Baron.
— Faite donc vos affreuses expériences et n'en parlons plus. répond Glodok, la voix marquée de colère.
De lourds bruits de pas s'éloignent, puis le silence s'impose. Cela donne à Lazarus un sentiment de sécurité. Il décide donc d'ouvrir les yeux, ce qui lui fait découvrir l'intérieur d'une chaumière aux volets clos et à la luminosité chaleureuse émise par un feu de cheminée. Attaché par des cordages contre un mur, il voit un grimoire aux pages dorées posé sur une table toute proche.
Lazarus plisse les yeux pour pouvoir lire les mots qui recouvre les pages dorées. Mais sans s'en rendre compte, il le fait à voix haute :
— Expérience 714 de l'alchimiste William. Le sujet, après un court lapse de non déformation, s'est vu lui aussi se transformer en une sorte d'abomination léthargique. Expérience 715 de l'alchimiste William. Mon associé à court terme vient de m'apporter un drôle de sujet. Pourvu de crocs de créature, je pense qu'il est une de nos expériences, mais pourtant, je n'en ai jamais entendu parler. Je me rends donc auprès d'une collègue pour m'assister dans mes recherches. Il est peut-être la clé de notre plus grande contribution à l'humanité...Avant de pouvoir continuer sa lecture, il est interrompu par l'ouverture soudaine de la porte d'entrée. Deux silhouettes pénètrent alors les lieux, tous deux vêtus de grandes tuniques noires. L'un est un homme, l'autre une femme :
— Cher Astride, voici l'anomalie dont je vous ai parlé. dit l'homme que Lazarus reconnaît comme étant l'alchimiste du camp de mercenaire.
«Mais ! Que fait Astride Toussaint ici ? Elle se trouve pourtant à mon village Piardonch.» :
— Quelles sont vos intentions ? demande Lazarus. Que cherchez-vous à faire en me retenant ainsi ?
— Effectivement, en voilà une mutation étrange. dit l'alchimiste Astride à l'attention de William. Inutile de vous laisser dans l'ignorance. Nous autres alchimistes cherchons à déclencher des mutations contrôlées chez l'humain pour le rendre plus fort et plus résistant. Mais il est fâcheux de devoir avouer que je n'ai pour ma part rencontré que des échecs. Cette Fiona Trudeau est d'ailleurs elle aussi un échec. Mais dites-moi, que savez-vous de votre mutation ? demande-t-elle.
— Vous venez donc de tuer Fiona avec vos expériences, mais vous ne semblez pourtant afficher aucun remords.
— Allons, à ce que je sais de vous, car j'ai mené ma petite enquête, vous êtes Lazarus. Et le Lazarus dont j'ai entendu parler n'est pas du genre à se soucier de ces choses. Nous sommes donc similaires.
— Et la petite Abby ?
— Encore en vie. Enfin, puisqu'aucun traitement n'existe, elle n'en a plus pour très longtemps. Je viens tout juste de lui annoncer le décès de sa mère.
— Alors nous sommes à Piardonch. se rend compte Lazarus, trouvant une raison supplémentaire de se défaire de ses attaches.
Usant de toute sa force, il déchire les cordages simples qui le retenaient. L'un de ses pieds touche le sol et le second, dans une vive montée de douleur, le fait chuter. C'est à ce moment qu'il découvre que l'une de ses jambes est entièrement broyée :
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Périples Alchimiques : Lazarus
FantasyCourte nouvelle. Lazarus, aux crocs acérés, a mauvaise réputation. Et sa pratique secrète d'alchimie de sang n'y arrange rien. En peu de temps, une série d'évènements inattendus vont se produire. Cela ne manquera pas de bouleverser définitivement sa...