1. Prologue: Les péripéties de Caroleen

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   Lorsqu'on la voyait traverser le parking de son université, sa longue chevelure dorée volant au rythme de ses pas, la première réflexion qui surgissait dans toutes les têtes était : "Qu'est-ce qu'elle est belle !" ... Mais quand on la connaissait un peu mieux, on n'avait plus trop le temps de penser ou d'ouvrir la bouche pour la saluer qu'on recevait déjà un mug de café chaud au visage, une gifle involontaire... Les plus malchanceux sur sa route pouvaient même aller jusqu'à un couteau planté dans la main.

Par pure accident, bien-sûr.

Sa maladresse constituait ce genre de sort dont il était pratiquement impossible de se dérobé une fois jeté. Elle se répandait comme de la fumée noire. Elle ne causait pas seulement des malheurs à son entourage mais aussi à elle-même.
Il y eût la fois où elle s'était retrouvée avec la jupe coincée entre les portes de l'ascenseur au travail de son père. Ou quand elle avait éternué au visage de son premier rencard au lycée.

D'ailleurs, cela lui avait attiré bien de mauvais regards. Ainsi, on préférait prendre ses distances avec la porteuse de malchance qu'elle était. On croisait les doigts lorsqu'on la rencontrait par hasard, car la voir, selon une rumeur, était signe de mauvais présage.

Caroleen était donc le petit chat noir des environs ou la vilaine sorcière des contes de nuit. Le choix restait personnel.

Pour cela, le titre qui lui convenait le plus dépendait de ce qu'on avait vécu grâce à elle. Du pire au... Pire. Au moins un point clair qui ne nécessitait aucun débat. Tout ceux qui n'avaient pas de raison de se convaincre du contraire _c'est à dire pas assez proche d'elle pour se résigner_ s'étaient mis d'accord sur ce sujet : Sorcière ou chat noir, elle était un fléau.

Aujourd'hui, encore, alors qu'elle avait considérablement grandi et mûri, elle deumeurait aussi malhabile qu'à sa naissance. Heureusement, ce défaut ne la privait pas de l'affection des personnes pour qui elle comptait.

Ses parents l'aimaient de tout leur cœur, peu importe le nombre de douzaines d'assiettes cassées par sa faute ou de fois que leur cuisine ait faillit prendre feu. Son père ne lui en voulait pas non plus pour le spectacle à son travail. Depuis, ses collègues parlaient sans répit de ce joli string rouge qui leur avait egayé et éclairé tout un après-midi. Dieu sait combien c'était éprouvant pour un père d'entrendre des louanges à propos des sous-vêtements et des longues jambes de sa petite fille. Ils prenaient sur eux et cela en valait la peine, parce que Caroleen, derrière sa tare, restait une jeune femme avec un grand cœur.

Certains d'entres eux arrivaient à en rire quand son typhon s'abattait de plein fouet sur leur quotidien. Son meilleur ami, Frantz, faisait partie de ceux là.
Même après avoir perdu un petit doigt entier, il n'avait pas su s'empêcher de rire à gorge déployée sur son lit d'hopital en repassant en mémoire le contexte de l'incident.

Grâce à eux, malgré les moqueries, Caroleen s'en accomodait jusque-là, réparant tant bien que mal les dégâts mais assumait pleinement cet élément de sa vie comme une pièce jointe de sa personnalité.

Elle n' aurait jamais pensé pouvoir, un jour, le considérer gênant au point de vouloir en guérir.

T.N
🌸❤

Tombée sous son charme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant