3. Quand elle se trompe...

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Le trajet vers le restaurant ne fût pas bien long. La nuit commençait déjà la conquête de la ville qui _brillant grâce aux lumières de ses phares et de ses commerces, reprenait de ses vigueurs matinales pour le plus grand plaisir des passants qui traînaient sous les lueurs, comme vaincus par la beauté franche des environs.

Caroleen pensa qu'il faisait bon de vivre dans ce petit coin du monde, là où le temps semblait arrêté, là où la vie avançait, calmement mais sûrement. Pas comme dans certaines grandes villes où tout le monde était pressé et s'en prennait l'un à l'autre.

Quand elle mit pied à terre, elle ajusta son foulard puis huma l'air frais comme pour s'en remplir.

__ Hé oh, la rêveuse. intervint Frantz en le bousculant gentiment du coude qu'il lui tendait pour la seconde fois en cette soirée.

Il désigna son bras replié d'un œil impératif. Caroleen s'y accrocha, feignant de se moquer de ses manières vieux jeu et ensemble, ils traversèrent le parking vers l'entrée du restaurant.

La jeune femme leva les yeux, observant longuement la silhouette bicolore du bâtiment. Il avait l'air assez vieux. Les murs du rez-de-chaussée étaient d'un blanc qui virait au crème par endroit, conséquence des jours de pluies. Tandis que ceux des étages supérieurs étaient rouges briques.

Ils marchèrent le long de l'allée, bordée de deux pans de murs qui protégeaient deux haies mêlées à quelques herbes folles. À droite, un panneau portait fièrement l'inscription Buck's restaurant & bar.

Sceptique quant à ce que pouvait cacher ces murs, elle s'attarda, songeuse, sur la devanture : une pergola faite dans les mêmes matériaux que l'immeuble mais peinte d'un vieux rouge que Caroleen jugea antipathique.

Frantz disait que ce restaurant lui avait été recommandé par ses parents pour la qualité de son service et de sa cuisine. Elle croisa les doigts, espérant qu'il ne s'était pas trompé, car elle voulait passer une bonne soirée. Cela l'aiderait vraiment à ralentir sur sa routine assez fatiguante et lui permettre de se détendre le temps d'un soir tout en ravivant ses papilles devenues fades par les plats précuits.

Un aïe de douleur mit fin à ses cogitations et elle tourna le visage vers Frantz. Il faisait une drôle de tête, un peu comme si il était constipé ou faisait face à une crise d'intense migraine. Caroleen interrompit temporairement leur avancée et l'interrogea du regard, ne comprenant pas la cause de son malaise.

__ Mon orteil ! hurla-t-il, semblant retrouver la capacité de parler.

__ Quoi ton orteil ?

Caroleen baissa les yeux. Elle les releva et Frantz pu y lire toutes les excuses du monde. La jeune femme dégagea son talon aiguille du soulier de son compagnon. Celui-ci souffla et la gratifia d'un coup d'œil qui, elle le savait, signifiait c'est pas grave.

Tombée sous son charme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant