Chapitre 7

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Je gigote avec nervosité sur mon siège. Quand nous avons démarré du studio, la voiture derrière nous est sortie de nulle part et nous colle au train depuis une bonne vingtaine de minutes. Je guette dans chacun des rétroviseurs, intérieur comme extérieurs, me penche par la fenêtre, regarde dans le pare-brise arrière. Une autre voiture nous double pour se rabattre dangereusement devant nous, ce qui oblige Bill à freiner d'urgence, la voiture dérape et se retrouve en travers de la route.

-Comment ces paparazzis ont pu nous rattraper ? Il n'y avait personne quand nous sommes partis ! je commence à paniquer. Ils vont nous suivre encore longtemps comme ça ?!

L'homme au bob reprend le contrôle de son véhicule et démarre au quart de tour pour tenter de les semer, en vain. Les voitures sont même de plus en plus nombreuses ! Michael sert fortement ma main dans la sienne.

-Soit ils se planquaient depuis ce matin, soit quelqu'un les a prévenu de notre position... suppose Michael, anxieux. Ou alors c'est...

-Frank, je termine sa phrase.

Il hoche la tête, sa figure à la fois déformée par le stress et la colère. Bill se gare devant l'hôtel, nous n'avons même pas le temps de descendre de la berline qu'une horde en furie de photographes et autres journalistes la prenne en otage. Je me colle contre le bouclé qui me serre contre lui.

-On va sortir de l'autre côté, ne lâchez surtout pas ma main, d'accord ?

J'acquiesce, puis il m'entraîne à l'extérieur de la voiture que nous contournons en courant. Ces vautours étant plus rapides que nous, ils nous encerclent, nous bousculent et je me retrouve bientôt à terre, piétinée, coincée entre le bitume et les roues de la Mercedes. Je tente de me relever, mais la foule est tellement nombreuse que je suis projetée contre la carrosserie et il met impossible de bouger.

-Michael... je l'appelle, le souffle court.

Le nuage de journalistes se déplace et j'arrive à rentrer dans la voiture, en sécurité. Je laisse mon dos retomber contre la banquette, les dents serrées. Je me suis pris des coups dans l'épaule et la douleur ne fait que s'intensifier au fur et à mesure que les minutes passent. Je distingue Michael à travers la foule, entouré de caméras et micros en tout genre, Bill tente de repousser la marée qui tente de l'emporter, mais il a de plus en plus de mal à la retenir. Ils rentrent enfin dans le bâtiment, ce n'est pas pour autant que la masse se dissipe. Tels de sangsues, ils se collent aux baies vitrées de l'hôtel , mitraillent de leurs flashs, continuent de scander son nom, et moi, je me demande quand est-ce qu'il va venir me chercher...

Une éternité plus tard, je me décide enfin à sortir de la limousine quand je comprends que Michael et Bill sont coincés à l'intérieur de la bâtisse, veste en jeans en guise de foulard sur la tête pour me couvrir le visage. Je contourne le véhicule et recommence le même schéma que tout à l'heure, tout en espérant arriver au bout sans embûches. La raison pour laquelle j'ai réussi à passer sans problèmes est que la foule a réussi à pénétrer dans l'hôtel et s'est dispersée dans le hall de celui-ci. Je monte les marches deux par deux pour rejoindre la suite du chanteur, mais un individu que je ne connais que trop bien arrive dans l'autre sens et me bloque le passage. Mon cœur s'arrête de battre quand un sourire des plus mesquins étire sa bouche.

-Kathleen, comme on se retrouve, ricane l'homme au cigare.

Ma respiration s'accélère, je gémis de peur quand il me coince contre le mur pour m'empêcher de bouger et referme ses gros doigts autour de mon cou.

-Comment tu vas réussir à t'en sortir cette fois, avec un bras en moins ? Quel dommage, Michael ne pourra pas venir te sauver... Il est bien trop occupé avec tous ces journalistes qui veulent sa peau, poursuit-il sarcastiquement. Je vais enfin pouvoir terminer ce que j'ai commencé... se réjouit-il, le regard pervers. Je te mettrai dans mon lit avant cette pédale de Jackson, soit en sûre !

PRICE OF FAME - Michael JacksonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant