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- Merci les filles, groupe suivant ?

Un ange passa dans la salle pendant que San me fît une œillade à laquelle je répondis par un hochement de tête.

- Nous, dis-je en levant la main sous les regards remerciant des autres.

- Allez-y.

Nous descendons prudemment les marches de l'amphi avant de mettre un pied sur l'estrade en bois.

Le craquement de nos pas raisonnent légèrement avant que San débute avec l'introduction. Mon regard se perd dans mes notes que je mémorise une dernière fois, la boulle au ventre.

A vrai dire passer à l'oral n'est pas un grand problème pour moi, c'est simplement le nombre de personnes pourtant ce n'est pas la première fois mais un amphithéâtre au complet, c'est toujours impressionnant.

Le brun termine sa phrase, j'entame après une pause de cinq secondes, la voix un peu râpée. Je continue lentement à sortir mes lignes, calmant du mieux que je peux ma respiration saccadée.

Puis la pression et les réflexions inutiles m'engage dans la route caillouteuse du stresse. Est-ce que le tremblement de ma voix est audible ? Ou suis-je le seul à pouvoir le ressentir ?
Au milieu de toutes ces pensées nocives, ma bonne conscience se tâche à me rassurer.
Mon explication sur les nervations arquées et limbe de notre feuille d'arbre touche bientôt à sa fin.

Je croise le regard de San, régulant un minimum mon poux. Il m'offre un sourire rassurant, ayant sûrement compris ma montée d'angoisse.

J'énonce mon dernier mot, le souffle court, puis le brun prend le relais.
Malgré que je ne sois plus le centre de l'attention la tension rencontre des difficultés pour redescendre.

Qu'est-ce que je haïs ces situations incontrôlables.

C'est comme ce regard glaçant qui ne s'est toujours pas décroché de ma silhouette. Un regard que je viens soutenir de manière retissante. L'inquiétude étire légèrement ses traits, mais mon sourire le détend quelques peu.
Car après tout, sans le savoir, il venait de refroidir mon magma d'émotions éreintantes.

***

- Ça va mieux ?

Je ferme le robinet en essuyant mon visage à l'aide de mes manches.

- Ouais, merci.

Après avoir terminé notre présentation, la délivrance avait sonné, je m'étais rué sur la sortie, mon ami à mes trousses.

- Ça t'arrive souvent ?

Je soupire :

- Au lycée j'ai eu de gros problèmes d'anxiété, aujourd'hui ça se tient mais une crise d'angoisse n'est jamais bien loin.

Il acquiesce silencieusement avant de se prendre une porte en plein nez.

- Min' ! Cava mieux ?!

Je rigole à la vue de San et son nez froncé entre ses mains.

- Joong' tu pourrais faire attention en ouvrant les portes.

Il se retourne sans comprendre.

- Morticus ! Désolé j'ai pas fait exprès ! S'écrie-t'il en s'approchant du brun.

- T'inquiète cava rien de casser !

- Rien hormis le fait que tu sembles avoir bu un rayon entier, dit une voix en pénétrant l'intérieur des toilettes.

- Et Yeosang ! T'es pas sympa.

Ce dernier se contente d'un rictus avant de reporter son attention sur moi lorsque Seonghwa me questionne :

- Tu vas bien ? Hongjoong nous a prévenu que t'avais refais une crise d'angoisse.

- Cava mieux, j'ai réussi à la calmer après avoir finit de parler.

Il expire soulagé.

- Par contre Joong t'es pas obligé de prévenir toute la galerie quand ça arrive, dis-je en croisant les bras.

- Je te rappelle qu'on est un quadrin- non un hexanome ! On est une famille, on se serre les coudes.

Je souris en l'enlaçant dos à lui.

- Merci.

***

La saveur banane de mon milkshake caresse ma gorge en apaisant mon esprit des mauvaises passes de la journée.

Mes yeux sont rivés vers le ciel, tentant minablement d'apercevoir une petite étoile derrière ce flux de nimbus, en vain.

Aujourd'hui n'est pas un jour folâtre, je n'ai tristement pas la chances d'être un minimum consoler par les lumières d'une autre dimension.

Et alors que je ruminais intérieurement un râlement vînt attiser ma curiosité.

- Fais chier mon milkshake...

Mes yeux s'écarquillèrent à la vue d'une silhouette à la dégaine familière.

Ses mains resserrèrent sévèrement leur prise sur les manches de sa veste en jean. Sa tête baissée affichait une expression des plus maussade.
Ce tableau me fit amèrement plisser les lignes de mon visage. Je fixai un instant ma boisson avant de proposer le cœur battant :

- Eh, ça te dis de partager avec moi ?

constellation [jonggi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant