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L'alcool monte au même degré que cette chaleur enivrante. Tous se balancent en rythme sans exception.

Les ambiguïtés cachées ont fini par remonter à la surface, nous ligotant dans la discrétion. C'est ainsi que Wooyoung et San se sont dirigés vers la chambre du brun.
Personne ne s'en était aperçu, bien trop captivé par les constellations que notre binôme dégageait. Moi je dansais en trinôme, mais au milieu des deux, aucun n'était le bon.

Le mien venait de déposer son postérieur sur le canapé gris en balançant sa tête en arrière pendant qu'un soupire déferlait la barrière de ses lèvres.

Je quitte Yunho et Yeosang pour venir m'avachir à ses côtés.

Je laisse mon crâne tomber vers l'arrière, regardant un court instant le plafond avant de venir tourner ma tête vers lui.

Mes yeux fixent le bout de son nez en trompette, descendant sur ses fines lèvres pulpeuses.

L'alcool me donne la forte envie d'y goûter, ou du moins, l'alcool accentue cette envie quotidienne.

Il porte son attention vers moi, l'air impénétrable, neutre, et pourtant ses iris travestissent un désir à l'apparence inconnue. Son regard longe le centre de mon visage, pour se loger quelques centimètres plus bas.

Il humidifie la surface rose de sa chaire, faisant grandir l'ardeur qui bouilli au creux de mon bas ventre.

D'un geste maladroit sa main effleure la mienne avant qu'il ne tressaille, toujours immobile.

Oh Choi Jongho, ne t'a t'on donc jamais appris qu'il ne suffit que d'une infime goute d'eau pour faire déborder un vase ?

N'étant plus maître du désir que je ré freinais, j'attrape son poignet avant de rapidement nous diriger vers le couloir, l'air invisible auprès des autres.

La porte se referme derrière lui avant qu'elle ne vienne heurter son dos sous mon baiser affamé.

Je voulais les goûter, je les désirais même dans mes songes les plus profonds depuis désormais quelques temps. Je voulais sentir cette douceur légèrement gonflée sur la mienne, je voulais m'imprégner de cette humidité étrangère, la gorger tel un millésime sucré.
Et pour être honnête, je n'en suis pas déçu. Les rêves ne déçoivent jamais. A croire que les légendes urbaines se font vraies.

Je nous dépose sur la superficie du lit qui grince légèrement. Mes doigts se baladent au travers de sa chemise noire, défaisant à quelques reprise un ou deux boutons, me dévoilant son abdomen adroitement musclé. La minceur de son thorax n'est point translucide cependant je n'y prête guère attention.

Nos odeurs se lient, s'harponnent aux draps puis glissent sur nos peaux dans le même courant que les perles d'un effort physique scintillant.

A l'extérieur de quatre murs cognait la musique aux basses inondées tandis que les plaintes désireuses de la chambre à côté se faisaient plus fortes.

A l'intérieur des quatre murs, une chaleur submergée par du sexe alcoolisé.

Néanmoins, en ce qui me concerne, c'était un amour alcoolisé.

**

Un rayon de soleil passe au travers des rideaux mal épousés. Je fronce les sourcils avant que mes orbes se mettent à examiner la pièce inconnue. Quelques cheveux me chatouillent le ventre. Je réalise vivement que mon bras gauche entoure la taille de quelqu'un.

Jongho

Un flou, des images puis des instants précis défilent dans mon regard absent avant que l'intégralité de ma soirée ne revienne à ma mémoire.

J'étire ma main droite vers la table de nuit puis tourne le réveil dans ma direction.

07:03

Je pense qu'en terme de lendemain de soirée on ne pouvait pas songer mieux.

Le silence mortel se brise par la lente respiration de mon voisin. Je parcours alors son dos où se loge de magnifiques constellations, des formes que je retrace avec les yeux, réfrénant mon envie d'effleurer.

Après mûre réflexion je me lève ayant ma petite idée derrière la tête.

A l'extérieur de notre chambre une autre ambiance. Un peu plus apocalyptique. Une arrière odeur d'alcool flotte dans les airs, quelques détritus jonchent le sol collant par les mélanges.

Ma tête se tourne vers la droite où, grande ouverte est, la porte d'une chambre d'ami.

Seonghwa et Hongjoong dans un lit simple. Un caleçon au bout de la pièce, le t-shirt accroché à l'étagère mural et la jambe nue du plus jeune dépassant des draps.

Ne voulant pas frauder leur intimité, j'ignore cette partie pour plonger dans le salon où la lumière du jour roule lentement.

Yeosang étalé sur les jambes de Yunho, qui lui, dort assis.

A pas de loup je termine ma course vers la cuisine avant de débuter mes recherches dans les placards.

- Où est le pot de Nutella ?...ah le voilà, chuchotai-je en me redressant.

Mais quelque chose attira mon attention, une boîte qui n'avait rien à faire ici.

Lung drugs

La main légèrement tremblante je saisis le bocal blanc.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je sursaute.

Les médicaments tombent.

- Eu..je voulais faire le petit dej-

- C'est pas l'impression que tu donnais, répliqua t'il froidement.

Wooyoung. Torse nu, un côté du caleçon plus remonté que l'autre ainsi qu'une mèche de cheveux rebelle qui part à l'opposé du reste.

- Désolé, la boîte était posée là alors ça m'a juste intrigué de savoir pourquoi elle n'était pas ranger.

Il soupira.

- Évite de mettre ton nez là dedans s'il te plaît.

Il s'avança avant de grimacer, dégoûté d'avoir écrasé la croûte d'une pizza.

- Chié...

- Dis ?

Il s'essuie le pied.

- Hm ?

Dans un souffle tremblant, je me risque à questionner le brun sur une réponse à laquelle je suis quasiment certain. Une réplique qui en dira amèrement long sur la suite des événements.

- Les medicaments, c'est pour Jongho n'est-ce pas ?

J'observe les muscles de son dos se figer à l'unisson. Mon cœur se contracte également.

Puis Wooyoung se retourne, larmoyant.

Et c'est désormais à mon tour de me gélifier sur une image qui m'est inconnue.

- Apportes-les avec toi, il doit les prendre à huit heures.

constellation [jonggi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant