Chapitre 1-1 : Les présentations

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Réveillée à six heure la boule au ventre, Molly n'avait pas envie de sortir du lit. C'est les appels de sa mère qui la firent finalement se lever. La Stricte se rendit alors dans la cuisine, pour saluer ses parents.
— Bonjour père, bonjour mère, comment-allez vous ce matin ?
— Bien pour ma part, fit Bertrand.
— Très bien merci. Je te chauffe ton lait, comme d'habitude ?
— Oui, merci.
Elle fit une bise sur la joue de chacun, avant de retourner dans sa chambre pour se préparer. Elle enfila son pull préféré, vert à col haut et un pantalon noir, brossa méticuleusement ses cheveux avant de souligner le tous de son serre-tête vert habituel.

De retour dans la cuisine, elle prit son petit-déjeuner en compagnie de ses parents.
— Alors, es tu prête pour aujourd'hui ?
— Pas vraiment, je suis un peu anxieuse...
— Ne t'inquiète pas ma fille, tous se passera très bien.
— Ton père a raison ma chérie. Nous sommes aussi passés par là, il n'y a aucune raison d'avoir peur, ajouta Marie.
— Et si tu as des problèmes avec un garçon, ou un Punk, dit le moi immédiatement !
— Oui père, fit Molly avant d'avaler la dernière gorgée de son chocolat chaud.
Elle regarda l'horloge murale avant d'en conclure qu'il était temps pour elle de se mettre en route. Elle enfila ses chaussures, et une légère veste comme le temps de septembre le permettait encore et s'en alla. La Stricte se dirigea vers le parc, où ses deux amis l'attendaient déjà.
— Nous sommes au complet, nous pouvons donc y aller, s'exclama Paul en se levant voyant Molly arriver.
Et le trio se mit alors en route d'un pas plus ou moins rapide

— Et bien Molly, tu en fais une tête... Tu te sens mal ? s'inquiéta Julie.
— N-non non je vais bien ! Je suis juste une peu... Anxieuse.
— Je pense qu'aujourd'hui tout le monde est un peu dans le même état d'esprit...
— Sauf moi !
— Paul ! Tu ne m'aides pas vraiment là !
— J'ai quand même hâte de les voir, ces Punks, bredouilla finalement la brune.
Ses deux amis s'arrêtèrent un moment, surpris par la remarque de leur amie.
— P-par curiosité je veux dire ! Ne vous méprenez pas.
Les jeunes reprirent leur marche, et après une courte pause, ils franchirent enfin le portail de l'établissement. Une fois à l'intérieur des murs et barrières qui formaient la cours, on pouvait très distinctement repérer les deux classes sociales.

En traversant la cours pour atteindre le panneau d'affichage, Molly ne put s'empêcher d'observer les Punks dans le moindre détail malgré être un brin déboussolée. Ses yeux allaient de visage en visage : la brune vit un Punk avec d'énormes trous aux oreilles, un autre avec le crâne rasé sur les côtés, et le restant des cheveux teints en bleu électrique. Elle constata également très vite que toutes les filles portaient des jupes ou des mini-shorts. Une avait les lèvres vertes, une autre les cheveux bordeaux aux pointes rouges vifs. Une autre encore, vêtue de couleurs fluorescentes, les lèvres jaunes et du fars à paupières bleu, fit grimacer Molly.
Comment peut-on accorder si peu d'importance à l'harmonie des couleurs...
— Regarde Molly ! s'exclama Julie sortant la brune de ses observations. Notre demande a été accepté, nous sommes dans la même classe !
— Mais c'est gé-
— Ouhh les p'tits bébés, ils avaient peur d'se r'trouver tout seul, BOUHOUHOU !
Cette remarque venait d'une Punk, visiblement leader d'un groupe de filles, portant toute le même t-shirt déchiré au-dessus du nombril.
— Affligeant. Allons faire connaissances avec les autres.
— Après toi Paul.
Le trio se dirigea vers d'autres Stricts, mais ils furent interrompu par la sonnerie annonçant le début des cours. Dans les couloirs, le rires des Punks apparemment déjà très impliqués dans leur tâche, résonnaient.

À peine le premier jour qu'ils importunent déjà tout le monde, pensa Molly en soupirant d'agacement.
En classe encore, les deux clans se distinguaient très nettement. Et les seules places restantes furent au centre ; autrement dit, juste à côté des Punks. Julie et Molly durent donc s'y installer.
— Et ben alors ma mignonne, t'as peur de t'asseoir, fit remarquer le Punk de la table voisine.
La brune n'y prêta pas attention, mais le jeune, loin d'être satisfait de cette non-réponse, insista.
— Eh ! J'te parle, t'es sourde ou quoi ?
— Non, j'attends que le professeur arrive, pour nous inviter à nous asseoir, finit par répliquer sèchement Molly. Je sais me tenir, moi.
Il éclata de rire, son ami faisant de même.
— Ne prête pas attention à leurs remarques Molly, ce ne sont que des idiots qui cherchent à t'ennuyer, lui fit alors la blonde.
Un homme âgé d'un quarantaine d'années environ fit alors son apparition dans la classe, se dirigeant immédiatement vers son bureau placé au centre la salle. Il observa un instant le public à qui il allait avoir à faire cette année : à gauche, les Punks déjà assis, sans véritable intentions de cesser leurs conversations. À droite, les Stricts silencieux, debout derrière leurs bureaux à attendre l'autorisation de s'asseoir.
Il leur fit un signe d'acquiescement de la tête, avant de se tourner vers les Punks. Il saisit un dictionnaire qu'il leva à hauteur d'épaule, pour enfin le lâcher. Un bruit sourd se fit entendre, ce qui fut suffisant pour attirer l'attention des jeunes.
— Bien ! Maintenant que j'ai l'attention de tout le monde, je vais pouvoir commencer, fit l'homme. Je m'appelle monsieur Loris, et serais votre professeur principal et professeur de japonais, pour l'année scolaire.
Sans arrêter son discours, il sortit un cahier de son sac.
— Je vais donc procéder à l'appel, merci de répondre quand votre nom est cité, cela m'évitera de devoir lever et baisser la tête sans arrêt. Myriam ?
— J'suis la m'sieur, fit une Punk en jouant avec ses cheveux rose.
— Élise ?
— Présente.
Les noms défilaient les uns après les autres.
— Molly ?
— Présente.
— Tony ?
Le voisin de la brune leva la main, un sourire effronté sur les lèvres. Suivit d'un soupir, M. Loris leva la tête.
— N'avez vous donc pas entendu ce que j'ai dis tout à l'heure jeune homme ?
— Si si.
Pendant que le professeur continuait d'énoncer tous les noms d'élèves, Molly fut légèrement distraite par une odeur, qui lui était inconnue jusque là.
— Julie, sens-tu cette odeur ? N'est-elle pas or-
— Immonde ? Si, je suis d'accord. Ce doit être l'un de leurs parfums, répondit la blonde en jetant un regard méprisant vers les Punks.
Sans oser donner son véritable avis, la brune acquiesça simplement d'un mouvement de la tête.

Strict ou PunkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant