2. première impression

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— Peut-être je devrais aller me reposer, pensa Piek à voix haute

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— Peut-être je devrais aller me reposer, pensa Piek à voix haute.


                    Elle avait passé peut-être une demi-heure, ou alors une heure, à errer lentement sans réel but sur le terrain du camp d'entraînement. Il faisait de plus en plus nuit, de plus en plus froid. La veste que portait la jeune fille commençait à être insuffisante, et la faisait trembloter de temps à autre. Même les bruits de la fête au loin commençaient à faiblir et à se calmer. Il était peut-être vingt-trois heures, minuit. En tout cas, il était sûrement l'heure de se reposer.


                    Une dernière fois, elle décida de refaire le tour du terrain en longeant le grillage qui était censé les dissuader de s'échapper, leur priver de liberté. Ses mouvements étaient maintenant beaucoup plus fluides que tout à l'heure, elle s'habituait à nouveau, petit à petit à ses jambes humaines. Elle pouvait presque se passer de la béquille qu'elle gardait tout de même par précaution. Sa démarche était de plus en plus rapide et assurés, et ce constat rassura intérieurement Piek. Elle se sentait humaine et vivante, c'était agréable.


                     Alors qu'elle était déjà, en quelques dizaines de minutes, sur le point de terminer son exercice, elle entendit quelques bruits de l'extérieur. Des animaux, pensa-t-elle d'abord. Mais très vite, elle se rendit compte que c'était un humain. En même temps, des animaux en plein hiver, en pleine nuit, c'était peu probable. D'autant plus que aux alentours du camp, rare était la végétation ou même la vie tout court.


— Aïe ! Qu'est-ce qu'une branche fout là, il n'y a aucun arbre pourtant... grommela soudain une voix mi-aiguë.


                     Les doutes de Piek se confirmèrent, c'était bien là un être humain qui s'approchait du camp. Curieuse, elle dégagea d'un vif geste l'épaisse chevelure noire afin d'élargir son angle de vue, et s'approcha doucement et prudemment vers la source du cri. Dans l'obscurité éclairée par seulement un vieux lampadaire à quelques mètres d'elles, il était assez difficile de distinguer avec précision les choses, mais la jeune fille repéra très vite la silhouette d'une taille moyenne qui n'était qu'à quelques pas d'elle, derrière la haute barrière en fils de fers.


                    L'inconnu était couvert d'une capuche qui lui empêchait de la voir entièrement, et gardait la tête baissée, son visage dans les ténèbres. Celui-ci remarqua également assez vite la présence d'une autre personne qu'elle, et en grommela aussitôt d'exaspération.


— Je ne pensais pas qu'à cette heure-ci, il y aurait quelqu'un, sembla-t-il marmonner.


infranchissable (snk)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant