Mon Grand Peut-Être

Chapitre 3: Bizarre mais agréable

-Granger! Je suis ravi de te voir, j'étais en train de te chercher.

Hermione haussa les sourcils, elle avait en face d'elle Blaise Zabini, un Serpentard à qui elle n'avait presque jamais parlé, à cause de sa réserve et surtout de sa maison. Il lui parlait sans aucune trace de haine ou de rancune et par-dessus le marché poliment!  Elle aurait cru à un rêve, mais apparemment c'était bien la réalité. Il lut d'ailleurs le trouble dans ses yeux, car il fut pendant un instant traversé par un sentiment de gêne.

-Bonjour Zabini, puis-je savoir ce que tu me veux? 

Hermione ne voulait pas paraître froide, mais c'était la seule solution pour qu'elle s'assure qu'aucune émotion trop puissante ne soit dévoilée à cet individu auquel elle ne faisait pas confiance, et ce, même s'il lui parlait gentiment.

-Eh bien, comme tu dois le savoir cette année McGonagall a décidé de donner plus de libertés aux élèves de dernière année. Elle nous autorise à sortir un peu plus tard, à nous mélanger entre maison... Je trouve que c'est réellement une excellente idée, peut-être que ça permettra de créer plus de solidarité entre sorciers et plus seulement qu'entres maisons. commença-t-il avec un air étrangement très enthousiaste à cette idée.

Il avait si bien expliqué le nouveau concept de cette année qu' Hermione avait à présent un sourire agrafé à son visage jusque là neutre. Son enthousiasme était apparemment contagieux.

-Où veux -tu en venir Zabini? demanda-t-elle presque en souriant et essayant de contenir cette alégresse que lui partageait le jeune homme.

-Et donc je me demandais si tu serais intéressée de peut-être mettre tes à priori sur les Serpentards de côté le temps d'une soirée afin de leur donner une chance de te montrer qu'ils ne sont pas si cruels ou de marbre comme on les décrit souvent. Il avait dit cela d'une traite, sans prendre la peine de respirer. Voyant qu'il n'y avait pas d'interaction de la part de son auditeur il continua:

-Je serai honnête avec toi Hermione, je t'invite à la soirée de bienvenue dans la salle commune des Serpentards pour que tu puisses changer notre image aux yeux des autres maisons. Je veux que tu apprennes à mieux nous connaître. Si tu te rends compte qu'on n'est pas si horribles que tu ne le penses et que tu en fais part aux autres, ils t'écouteront à coup sûr et te suivront. Je sais que tu es quelqu'un de bien et de compréhensif, tu as l'esprit ouvert, certains Serpentards n'ont pas participé à la guerre et n'ont pas suivi Voldemort, c'est injuste pour eux d'être mis de côté. Certains ont compris leurs erreurs ou ont été forcés à faire des choses par obligation, sous peine de mourir ou de voir un proche souffrir. Voldemort les a forcé la plupart du temps.

Hermione eut un frisson lorsqu'il prononça ce nom qu'elle croyait banni du vocabulaire de tous, elle ne remarqua même pas qu'il l'avait appelé par son prénom, c'était presque naturel, étrangement. 

Voldemort. 

On ne disait plus son prénom, on ne se donnait plus la peine de lui faire cet honneur. Les jumeaux avaient même réussi à lui trouver des surnoms parfaitement ridicules, comme Pinocchio, Crâne d'oeuf, Celui-Dont-Le-Nez-Est-Inexistant, etc ... 

Mme.Weasley se faisait un plaisir de les enguirlander à chaque fois, bien qu'elle s'en amusait elle aussi. Mais en règle générale plus personne ne disait Voldemort à gorge déployée.

- Hermione, regarde moi. Je ne te dis pas que nous sommes tous des bisounours, au contraire nous sommes assez réservés et froids avec les gens en dehors de notre maison, mais c'est ainsi qu'on se protège entre nous, on est comment dire... comme des oignons, on a plusieurs couches mais ce n'est pas pour autant qu'il faut nous fuir, il faut simplement apprendre à mieux nous connaître. Des gens ont fait des choses dont nous ne sommes pas tous responsables.

Elle le fixa dans les yeux.

-Je dois payer pour des actes que je n'ai pas commis, les premières années vont en baver si les autres maisons restent sur une image négative des Serpentards. Il faut que tu aies confiance.

-Pourquoi est-ce que je te ferais confiance? rétorqua-t-elle

-Dois-je te rappeler que je ne t'ai jamais insulté Hermione. Je n'ai jamais eu ces idéologies étranges et farfelues sur la pureté du sang. Nous n'avons jamais été amis, mais peut-être cela pourrait-il changer. Qu'en dis-tu?

Je réfléchis quelques secondes, en le fixant dans les yeux pour jauger de la sincérité de ses paroles et me décidai à lui tendre la main.

Blaise la saisit avec enthousiasme, un sourire étincelant scotché au visage.

- Alors rejoins-nous, ce soir devant la porte de notre salle commune une heure après le repas dans la Grande Salle. Toque trois fois puis deux, quelqu'un t'ouvrira. J'espère que tu tiens bien l'alcool. Il lui fit un clin d'oeil pour accompagner ses paroles.

Il repartit dans la direction opposé et Hermione continua son chemin se demandant combien de temps avait bien pu durer cette discussion des plus anormales et si elle était en retard dans le wagon où l'attendait McGonagall et les autres préfets.

 Elle pressa le pas et se retrouva enfin en face des deux portes. Elle respira un bon coup. 

Rentrer dans cette cabine inaugurait son retour à Poudlard, son début d'année qu'elle voulait normal. Une année qu'elle espérait rempli d'expériences nouvelles mais tout à fait différentes de ce qu'elle avait déjà vécu. Hermione souhaiter avoir son Grand Peut-être.

Elle ouvrit les portes et elle ne fut pas surprise de voir qu'elle était la dernière arrivée.

- Ravie que vous nous fassiez l'honneur de votre présence, Miss Granger. remarque McGonagall

Elle s'assit sans un bruit à la place seule place restante, à la gauche de Malefoy, qui étrangement ne la remarqua même pas,  en face d'Hannah Abbott, qu'elle salua et en diagonale par rapport à un élève de Serdaigle à qui elle n'avait jamais adressé la parole mais qui lui adressa un sourire sympathique.

A peine, Hermione fut assise McGonagall commença son long discours de bienvenue aux préfets. Elle leur demanda de s'organiser pour les rondes, elle fit des binômes par rapport aux place de chacun. Poufsouffle et Serdaigle, Serpentard et Gryffondor;

Hermione fut étonnée de ne pas entendre Malefoy rouspéter. Après avoir énuméré tous les points importants de cette nouvelle année à Poudlard McGonagall les pria de sortir tous, sauf Malefoy. Hermione, interloquée, sortie, non pas sans jeter un oeil derrière elle une dernière fois pour apercevoir le visage de marbre de Malefoy, qui lui glaça le sang.