chapitre 18

32 9 0
                                    

L'homme n'en revenait pas, au plafond, sur chaque mur, dans chaque recoin de la pièce, partout où l'inspecteur pouvait poser les yeux, il y avait des photos, des notes, des dessins, des mots, en rouge, en noir, partout, des photos de Mary, partout, chez elle, au boulot, chez lui, mais aussi des images de Brie avec la doctoresse, de son enterrement, des débris de sa voiture, de son accident, un peu plus loin, d'autres photos de lui-même, au poste de police, devant chez Mary, devant l'hôpital, il y en avait même du pauvre Minou. C'était tout simplement impensable et terrifiant, chaque centimètre de peinture et de tapisserie était recouvert d'images et de notes. Le détraqué devait être à l'affût des moindres faits et gestes, des moindres mouvements, de la jolie brune et celà certainement depuis des mois.

De lourds rideaux rouges foncés, pareil à du velours, occultaient la vue que donnaient les fenêtres filtrant la lumière du soleil et donnant une atmosphère morbide et sombre. La moquette était usée et abîmée, déchirée par endroits laissant entrevoir un vieux parquet délabré. Il allait devoir prendre mille précautions pour ne pas le faire grincer lors de sa progression.

Des armes à feu, pistolets, couteaux et autres, des reste de nourriture sur les meubles sales et dégoûtant, de vieux morceaux d'il ne savait trop quoi collés ici et là. Les insectes un peu trop nombreux pullulaient un peu partout, se gavant de la moisissure du papier peint et de la crasse environnante. Ce type n'avait vraiment aucune notion d'hygiène.

L'odeur ne valait pas mieux. Loki avait l'habitude mais il avait fait la grimace tout de même. Légèrement écoeuré par la senteur nauséabonde.

Cette maison d'apparence correcte de l'extérieur avait un tout autre visage une fois à l'intérieur, la demeure d'un détraqué, voilà tout ce que c'était.

L'œil de l'inspecteur fût immédiatement attiré dans le coin opposé de sa position, à grandes enjambées, il avait rejoint le canapé déchiré et sale où d'innombrables pansement et autres ustensiles de médecine jonchaient la table basse. Du sang souillait les coussins et le sol, beaucoup de sang, trop aux yeux du brun. Mary.

Elle devait être bien mal au point, il espérait simplement qu'elle tienne le coup jusqu'à son arrivée.

L'inspecteur avait repris ses esprits avant de s'aventurer plus loin dans cette demeure démoniaque et insalubre. Il avait rejoint la cuisine et une chose était sûr, cette dernière ne valait pas mieux que la pièce précédente. Des tas de cochonneries en tout genre étaient étalés sur le vieux plan de travail sale et collant de crasse et de gras. L'évier dégueulait de vaisselle sale et grouillait de cafards et autres blattes. L'homme avait eu une grimace de dégoût.

Comment ce type pouvait vivre ici, dans un tel bazard et paraître si propre sur lui chaque jour ? C'était interrogé le brun.

Il n'y avait rien de plus que des ordures ici. L'inspecteur avait donc continuer son avancé et son investigation des lieux, avançant toujours avec une immense prudence vers le couloir.

Il n'y avait aucun bruit, rien et c'était bien cela qui inquiété le tatoué, où pouvait être Mary et surtout ou était son kidnappeur ?

Son arme toujours à la main, il avait visité une première chambre, toute aussi sombre et crade que les premières pièces fouillées tout à l'heure. Un vieux matelas moisi et déchiré posé à même le sol crasseux. Un squat voilà à quoi laissait penser cette maison.

La salle de bain et les toilettes ne valaient carrément pas mieux, nul n'avait préparé l'inspecteur à une telle vision et l'odeur était tout aussi désagréable sinon plus. Il en avait eu un haut le cœur et son estomac s'était douloureusement contracté. Il avait mis son avant-bras devant son nez essayant au maximum de filtrer l'odeur putride.

Il ne s'était pas attardé plus et avait continué son avancé. Après une chambre encore, il ne restait devant lui qu'une seule et dernière porte à ouvrir. Certainement celle qui conduisait au sous-sol.

Lentement, précautionneusement, ses doigts tatoués serrés sur la poignée, l'autre tenant fermement son arme, le brun avait ouvert la porte, ses yeux clignant deux fois, essayant du mieux qu'il put de ne faire aucun bruit. Si Mary était là, en bas, il devait être discret et attraper ce détraqué par surprise, le tout en évitant qu'il ne la blesse plus encore. Car, nul doute qu'elle devait être dans un sale état, les flashs des restes écrasés de sa voiture et du canapé, couvert de sang, lui revenant en mémoire.

Un vieil escalier de bois menait directement dans une cave, un sous sol peu entretenu, sombre et sentant l'humidité. L'inspecteur avait cherché sa lampe torche pour éclairer les alentours, puis il était descendu doucement sur la pointe des pieds évitant du mieux qu'il pouvait de faire grincer le bois à moitié pourri des vieilles marches. Il pouvait voir des traces de pieds et des traînées dans la poussière sur le sol, en béton brut, sale.

Une fois en bas, sur le parterre abrupte et froid, il avait pu observer les lieux. Il y avait ici et là des ustensiles de cuisine, des gamelles à moitié vide et des plateaux ressemblant étrangement à ceux des hôpitaux. Contrairement à tout ce que Loki avait vu à l'étage du dessus, ici, il y avait eu des mouvements, il y avait moins de pourriture et bien moins de bordel un peu partout même si ce n'était pas non plus un exemple de propreté et de rangement.

Éclairant son chemin, clignant des yeux deux fois, il avait continué son avancée, les sens aux aguets, le cœur cognant dans une course folle contre sa cage thoracique. Ce n'était rien de plus qu'une grande pièce avec deux portes pratiquement côte à côte.

L'atmosphère était lourde et angoissante, l'inspecteur ténébreux arrêta net ses pas lorsqu'une question lui vint en tête.

- Ou étaient donc Mary ? Quelle porte emprunter ?

Sans se poser davantage de questions, le policier s'était avancé d'un pas silencieux jusqu'à la première porte et avec énormément de précaution, essayant au mieux de faire le moins de bruit possible, il avait simplement collé son oreille sur le bois terne de celle-ci afin d'écouter si le moindre bruit lui parvenait. Ses doigts si étroitement serrés autour de la crosse de son pistolet qu'il en avait mal.

Au début rien, si ce n'était ses propres battements de cœur et sa respiration, il allait abandonner et se retourner vers la seconde porte quand un bruit de l'autre côté de la première l'interpella.

Le cri que Mary lâcha, fit sursauter le brun et il savait que c'était là, maintenant qu'il devait agir. Qui savait ce que ce fou faisait subir à la jolie doctoresse ? D'un furieux coup d'épaule, d'un seul, il avait défoncé la porte. Cela lui avait fait mal, il avait senti ses os craquer mais il devait continuer, il devait la sauver. Coûte que coûte, quoi qu'il lui arrive. Il devait la sauver.

Brandissant son arme et sa lampe de poche devant lui, il avait immédiatement compris que la situation ne pouvait être pire.

- Merde ! Pensa-t-il.

Posté à quelques mètres devant lui, un bras lui ceinturant la taille, un scalpel sous la gorge, Mary était prisonnière des mains de son ravisseur.

L'homme avait l'air d'un dément, le visage et les dents tâchés de sang, un gros bandage autour de son genou blessé, il tenait fermement la jolie brunette contre lui, prêt en un clin d'œil à lui sectionner la carotide si l'inspecteur ténébreux osait faire le moindre geste.

Mary quand à elle, était pieds nus, couverte de sang, se tenant à peine debout, ses cheveux bruns décoiffé et ses magnifiques yeux bleus marine rougis par les larmes. Elle avait usé ses dernières forces et le peu de volonté qui lui restait pour appeler à l'aide. La douleur se lisait sur ses traits. La douleur et la peur.

POSSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant