𝕋𝕣𝕠𝕚𝕤

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Bonne lecture !

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Il se rend compte que l'inconnu le fixe avec un air amusé au bout de plusieurs longues secondes.

— C'est quoi ton nom ?

— Eren. Et toi ?

— Jean.

Eren lui tend la main, et Jean la prend pour la serrer. C'est un peu curieux de faire connaissance comme ça, comme si Eren n'est pas en train de ricaner tout seul simplement parce que ce mec est plus beau de près.

— Tu es plus beau de près.

— Merci. Et toi t'articules vachement bien pour un mec bourré.

— Merci.

Et Eren a l'impression que c'est le plus beau compliment du monde.

— Je suis doué pour être bourré, apparemment. J'ai monté les escaliers tout seul.

— Comme un grand ?

— Ouaip.

— Impressionnant. Tu le seras encore plus si tu ne finis pas par vomir partout sur les tapis.

Jean sourit, un rictus qui étire ses lèvres et fait remonter ses joues sans découvrir ses dents. C'est incroyablement séduisant, et Eren oublie presque qu'il n'est jamais intéressé par personne. Rien ne l'intéresse vraiment à part le club de débat (où sa prof l'adore car tout le monde finit toujours pas lui donner le dernier tellement il est épuisant) et le sport. Peut-être qu'il connaît les mecs du club sportif, finalement. Il a plus ou moins fait le tour de tous les clubs de la fac.

Même celui d'aviron.

Alors, quand on fait en sorte de s'amuser avec ses amis, de gagner des débats, et de participer à n'importe quelle compétition de sport tant que ça le fait bouger, on a pas vraiment le temps de se trouver quelqu'un.

— Je vomis pas.

— Jamais ?

— Nope. J'ai un estomac en béton armé. Je peux éventuellement m'évanouir dans un caniveau, mais je vais vomir sur personne. Je suis le mec bourré idéal.

— Quelle chance j'ai, n'est-ce pas ?

— Ça, tu peux le dire.

Eren sourit à son tour, car Jean est vachement sympa. Il est tranquille, assis là tout seul, les yeux tournés vers la rue et le porche de la maison pleine d'étudiants éméchés.

Soudain, Eren se retourne pour détailler la chambre des yeux, et finit par demander à Jean :

— C'est ta chambre ?

— Ici ? Non, tu rigoles. La mienne est mieux décorée que ça.

— Oh, je pensais. Comme t'étais là et tout.

— En premier.

— Ouais. Désolé de squatter.

Jean lui lance un coup d'œil, le détaille de haut en bas, puis le fixe tout à coup droit dans les yeux. Ça arrive, parfois : les gens le regardent, puis Eren le leur rend et soudain ils s'exclament un truc comme « mec, tes yeux ! » ou « c'est quoi cette couleur ? » ou « putain, on dirait presque qu'ils brillent dans le noir ».

Jean ne dit rien, lui.

— C'est pas grave. Ça aurait pu être pire.

— Je serais pas venu si tout l'étage s'était pas transformé en baisodrome. J'oublie pas grand-chose le matin, en général, et pour le coup ça me fait chier. Tu sais que y'a un plan à trois à deux chambres d'ici ?

— Nan, je savais pas. Et je m'en serais sans doute passé.

— Ouais. Désolé. Mais je viens de m'en souvenir et fallait que je partage l'image.

Il grimace, et secoue la tête. Quelques secondes de silence, puis les invités en dessous montent le son et ça leur parvient un peu plus fort. Eren n'est pas sûr d'apprécier la chanson.

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Des bisous !

Maybe a little bit drunk || EreJeanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant