I. Comportements et Excuses

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      Au lieu de donner des excuses pour nos comportements, comportons nous de manière à ne pas avoir à donner d'excuses.

     Si l'on part du principe que les excuses découlent de paroles ou d'actes devant être pardonnés - c'est-à-dire de divers comportements - ou du moins de ce que nous jugeons devoir l'être (il arrive qu'on recherche un "faux" pardon dans le but d'attiser une certaine pitié, dans ce cas, rien n'est vraiment à pardonner), il faudrait alors veiller à se comporter de sorte à ce que nous n'ayons pas à nous excuser en conséquence (il faut pour cela une personnes ayant une part de discernement dans le fait d'avoir causé du tort, ou bien un minimum d'humilité).

Seulement, il s'agirait d'être parfait pour ne jamais rien avoir à se faire pardonner ou à pardonner (le tort est causé à tous et tous causent du tort), mais cela est bien impossible car la perfection n'existe pas, seulement, il est possible de s'en approcher ou de s'en éloigner - tout dépend de la capacité et de la volonté.

Ainsi, si le but est de vivre dans une harmonie sociétale, il est dans l'intérêt de chacun de veiller à ses manières (non à celles des autres), mais cela peut bien souvent s'avérer complexe face à des obstacles dont nous sommes la plupart du temps les créateurs, tels que la mauvaise foi ou bien la vanité. C'est donc notre nature humaine - ou tout ce qui a un lien avec la démence ou la volonté de faire le mal, ce qui est tout autre chose encore - qui nous contraindrait à ne point agir convenablement ou à ne pas en assumer l'humble et sincère responsabilité qui se manifeste par des excuses.

Pour revenir à ces obstacles nous empêchant de nous excuser en toute sincérité, ils offrent une autre alternative à l'humilité qui est synonyme de facilité mais antonyme des bonnes relations : excuser par nous-même nos comportements en les justifiant quand il n'y a en fait pas lieu de les justifier, puisque ce n'est pas ce qui est attendu (le vrai pardon ne cherche pas à revenir sur les faits, mais plutôt à obtenir le gage sincère de remords, sinon il ferait preuve de rancune). En choisissant cette alternative, les choses ne se règlent pas et ont parfois tendance à empirer car l'Homme préfère avoir la conviction de garder sa fierté - manifeste de son orgueil et de son égo mal placé -, que d'admettre son tort.

Cependant, dans le cas où un tort est pointé du doigt sans qu'il n'ait objectivement existé, il serait certes injuste de devoir s'en aplatir, mais il faut se demander s'il n'est pas meilleur de s'excuser pour une faute irréelle dans le but de favoriser la paix, que de la nier (à juste titre) et dériver vers un débat ou une querelle où aucun accord ne pourrait se trouver. En cette première option se situerait la profonde humilité, mais chacun doit pouvoir décider par lui-même de son choix, de la manière dont il réglera la chose, en veillant à ne pas renouveler un tort par la même occasion car cela réitérerait les faits (un cercle vicieux opposant orgueil et justification à humilité et excuse démarre alors).

     Bien entendu, ce problème - comme de nombreux autres - n'existerait pas si l'humain était (resté) sans défauts.


01.07.21

Pensées en 30 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant