IV. Le savoir de l'humain

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      L'Homme ne sait de lui que ce qu'il pense avoir découvert.


      Cette pensée rejoint fortement le deuxième chapitre (« Penser être ») que j'ai déjà développé. Dans ce développement, je concluais par Socrate avec "je sais que je ne sais rien" ; aujourd'hui, je débute avec cette phrase, un peu dans un esprit de continuité, puisque les réflexions philosophique se rejoignent, se mélangent et se comparent.

(Petit aparté : le savoir renvoie aux acquis d'un groupe, d'une communauté, tandis que la connaissance ressort plutôt de l'assimilation personnelle de ce savoir.)

Pour poursuivre à propos de Socrate, il y a en effet tant de choses que nous ne savons pas, que nous n'avons pas découvertes ou bien sur lesquelles nous nous trompons. L'Homme est un ignorant croyant tout connaître, ou pensant tout savoir. Je me permet d'englober ci-avant le savoir et la connaissance malgré leur différence dont je suis consciente (ce n'est pas de la négligence), puisque ce qui est ici vrai pour l'un, l'est pour l'autre (rappel n'étant pas de ma propre plume : le savoir est récitation, la connaissance est compréhension et appropriation ; le savoir est affirmation alors que la connaissance est questionnement ; le savoir est certitude, la connaissance est doute ; le savoir est accumulation, la connaissance est dépouillement. En somme, la connaissance est plus personnelle que le savoir et contient une démarche intellectuelle, pour rejoindre l'aparté ci-dessus). Dans mon développement, le savoir se rapproche donc de la connaissance car je le rends incertain, alors qu'il est censé être justement la chose sûre.

Ainsi, même si notre époque est plutôt évoluée et estime en conséquence être juste dans ses découvertes, il est probable qu'elle se trompe sur des choses établies comme vraies (car pas encore démontrées fausses). Tout est incertain et tout peut être remis en question à n'importe quel moment. Aujourd'hui, nos certitudes sur ce que nous sommes nous paraissent être la vérité incontestable, mais de nouvelles découvertes pourraient tout à fait les chambouler et les remplacer. Donc, quand nous pensons que ce que nous avons découvert est vraisemblable, il est probable que nous ayons tort et que certains savoirs soient faux. Dans ce cas, ce que l'Homme sait de lui peut à tout moment être erroné, c'est pourquoi il ne peut que penser être dans le vrai (pouvant toujours se révéler faux) car il ne peut pas affirmer avec certitude qu'il le soit.

Pour finir, si les savoirs étaient d'une véracité irréfutable, il n'y aurait point le besoin de s'interroger sur celle-ci et de chercher à les contester ou les réfuter. Cela prouve que le monde est incertain, que là où nous estimons détenir une vérité, nous pouvons être dans l'erreur la plus totale. Le souci est que personne ne peut s'élever pour définir la vérité absolue de l'existence humaine qui nous donnerait accès à tout le savoir véritable. Il faut néanmoins tenter chaque jour de s'approcher le plus possible de cette vérité dont nous ne connaissons pas l'ampleur ; même si le sentiment de constante incertitude peut être déroutant lors de cette quête (par exemple, pour ma part, chacun des mots que j'écris me procure ce doute puisque je ne peux savoir s'il s'agit de l'exacte vérité, je dois me contenter de dire qu'il n'y a ici que mon humble point de vue).

04.07.21

Pensées en 30 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant