Une douce rencontre

Chapitre 6

Dans le village, elle passait de rue en rue, elle observait attentivement les nouveaux visages arrivés sur l'île, les marchands vagabonds, les pirates, les chasseurs de primes, les voyageurs, malheureusement nombreux étaient ceux correspondants à la faible description d'Ace. N'importe qui pouvais être la personne qui l'avait ramenée. Fatiguée de marcher depuis une bonne heure, elle s'appuya contre un mur dans un soupir. Ses yeux s'accrochèrent sur de nombreuses personnes, mais elle devait s'avouer vaincue. Elle n'avait aucune piste suffisante pour retrouver cette personne et s'il s'agissait bien d'un pirate qui l'intéressait, son père allait être en colère face à son incompétence. Elle ne voulait pas perdre l'amour de son père plus que nécessaire. Faisant des mouvements circulaires à l'aide de ses pieds sur les pavés, une pensée lui vient à l'esprit. Une pensée folle, une pensée peu probable, mais en même temps une pensée qui lui réchauffa un peu le cœur et un brin d'espoir lui vint qui fut balayer bien vite. C'est impossible que ce soit lui. Il ne reviendra pas. Elle reprit son chemin dans l'intention cette fois-ci de répondre à la volonté de son père, se renseigner sur les équipages présents sur l'île. Elle s'arrêta au port, elle pouvait entendre les vagues frapper le béton, les mouettes crier. S'il n'y avait pas la présence de pirate ni de personne d'autre, voir la mer et l'entendre aurait pu être apaisant. Elle pouvait observer plusieurs navires de taille et de couleur différente arborant fièrement leurs drapeaux. Elle ne voulait pas être ici. Essayer de retrouver un potentiel pirate qui avait fait preuve de générosité en la ramenant était une chose, mais entrer dans la gueule du loup en était une autre. Pas qu'elle ne craignait pas que son mystérieux inconnu puisse la tuer si elle l'avait retrouvé, mais si cela avait été son attention ne l'aurait-il pas fait lorsqu'elle dormait ? Bien entendu, son aide n'enlevait en rien qu'à ses yeux, il serait comme tous les autres que ce soit un pirate ou non, un être mauvais. Mais les pirates la laissaient bien plus dans la crainte et dans le dégoût. Ces hommes et ces femmes étaient tout bonnement horribles, écœurants, mauvais jusque dans la moelle. Les pirates et leurs perversions étaient dangereux et lui donnait bien plus envie de vomir que n'importe qui d'autre. Jamais elle s'en serait approchée, si ça n'avait pas été le désir de son père. Elle regrettait cette soudaine attention qu'il portait dorénavant sur les équipages pirate. Tout le long de sa marche, le long des quais, elle ne cessa d'observer minutieusement les drapeaux, les imprégnant dans son esprit. Elle ne connaissait pas les équipages pour mettre en nom sur ces drapeaux, mais elle pourrait bien en faire une description à son père. Si c'était ce qu'il cherchait, il le reconnaîtrait. Durant son inspection, elle pouvait entendre les rires gras de certains rester sur le pont de leur bateau, des bagarres éclaté entre eux et d'autres la sifflait sans s'abstenir de remarque immonde à son chemin. Elle n'avait aucun mal à imaginer ce qu'elle aurait pu trouver, la nuit, tombé. Elle se sentait soudainement sale, elle avait envie de vomir. Elle ne pouvait s'empêcher d'accélérer le pas pour en finir rapidement, la peur prenait petit à petit possession d'elle. Alors qu'elle s'approchait du dernier navire, elle entendit soudainement des pas dans son dos. Elle serra les pans de son vêtement de ses mains devenu moite tandis que les battements de son cœur s'accélérèrent. Elle voulut ignorer l'individu qui la suivait, mais cela fut impossible lorsqu'elle entendit la voix de l'homme derrière elle s'élever dans la brise marine. Il lui ordonna de s'arrêter à plusieurs reprises, son ton se haussant au fil des demandes. Au bout de la troisième demande, elle se mit à courir sur le port, elle était si terrifier en s'imaginant ce qui pourrait se passer si elle venait à être rattrapée. Brutalement, une main lui empoigna le poignet et la fit se retourner brutalement. À ce moment précis, elle sentit son cœur lâcher et battre à un rythme effréné. Si elle pouvait, peut-être était-ce à ce moment-là qu'elle devrait commencer à verser des larmes, mais rien ne vient au bord de ses yeux. Il dégageait une odeur insoutenable mélangée à de l'alcool. Son visage était hideux en plus d'être terrifiant, il ne prenait pas la peine de cacher son regard lubrique qui parcourait attentivement son corps.