Partie 70-71-72

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Partie 70..... 

Instinctivement je l’ai fixé avec un grand silence. Soit il virait paro, soit c’était moi qui virer paro. Bon Badro c’est vrai il a changé, il est posé maintenant mais le raclo il reste un mec qui a grandit dans la rue. Donc c’était pas facile pour lui de s’excuser ou de parler de ses sentiments. C’est pour ça j’étais choqué, il avait une grosse fierté et je savais qu’au fond de lui il a fait des efforts de malade pour le dire.
Il remarqua que j’étais choqué, il fronça les sourcils.

BADRO : wesh il t’arrive quoi ?
MOI : tu viens de dire t’es désolé
BADRO : ouais et c’est haram le dire ou s’comment ?
MOI : non s’pas ça
BADRO : s’quoi alors ?
MOI : t’es vraiment désolé ?
BADRO : pourquoi tu deuh ? Je l’ai dit ah ouais

Dans ma tête c’était la guerre. J’étais perdue puisque le mec il était là, devant moi en chair et en os et aussi comment lui pardonner qu’il m’avait blessé. Ça devait pas être facile comme ça, je voulais surtout pas qu’on me prenne pour une vieille meuf qui se lâche deuspi après une grosse disquette. Cependant avec Badro c’était pas le cas, il était loin d’être le disquetteur ou le beau-parleur. Rien à voir ! Vraiment.

MOI : pourquoi tu me le dis ?
BADRO : zeeeh elle est guedin elle
MOI : parce qu’avant tu voulais même m’écouter
BADRO : ouais mais ça c’était avant
MOI : pourquoi ?
BADRO, hurla : de quoi pourquoi ? Qu’est ce tu me saoules toi
MOI : qu’est ce t’as ?
BADRO : t’es bête ou tu le fais belhani ? (exprès)
MOI : tship !
BADRO : sur ma vie je vais t’envoyer en l’air toi là

J’avais oublié qu’il aimait pas qu’on tship. Mais sérieux lui, il pouvait pas le saquer, zehma pour lui c’était une manière de meuf qui se la pétait, mdr
MOI : s’bon là, s’bon GIBRALTAR
BADRO : d’où tu me dis Gibraltar toi ? Je suis ton pote ?
MOI : ouais mais s’ton deuxième blase
BADRO : mais ça me bourre la tête maintenant
MOI : sah pourquoi ils t’ont appelé Gibraltar ?
BADRO : ouaah c’était teh l’ancienne ce zebla
MOI : Gibraltar zehma c’était un héro à l’ancienne ?
BADRO : Quand j’étais gosse j’étais un gros malade. Je hagar les kemer teh le tiek et un jour un grand de la cité kamal m’a dit wesh Gibraltar et voilà tout le monde m’appelle comme ça maintenant.

Il souriait en se mordant un tout petit bout de sa langue. Il me tuait à chaque fois il faisait ça.

BADRO : Gibraltar zehma le héro, le fort, le chanmé
MOI : le héro ?
BADRO : ah sisi ma gueule
MOI : t’étais même pas stockma tu te rappelles ?
BADRO : sah j’étais grave mince
MOI : t’avais pas de barbe et t’avais un piercing
BADRO : oh tu te rappelles de ça ?
MOI : oui, t’étais grave nerveux tu nous hagar tout le temps et zehma tout le monde devait t’écouter
BADRO : mdr
MOI : et monsieur était un vrai loveur, chaque jour une go
BADRO : et toi t’étais la meuf qui regardait mal tout le temps. Tu te rappelles t’étais encore gamine, tu m’as regardé très maaal, et j’allais te gifler quand Mouhssine m’a dit naaan pas elle s’ma petite reusseu elle
MOI : j’avais 13 ou 14 j’étais grande wesh
BADRO : t’étais toujours avec une bande de mec Lucenzo, Samir, Slimane, Mahmoud et quand tu voyais ton père, tu tapais un sprint
MOI : avant on se parlait rarement toi et moi
BADRO : … s’vrai
MOI : regarde maintenant s’plus le cas tout le monde a changé
BADRO : on a pas changé, on a grandit
MOI : toi t’es plus le même
BADRO : moi le hebs a fait de moi un homme
MOI : le jour de ta sortie je t’ai croisé devant ma cage avec Slimane. Je t’avais pas reconnu
BADRO : moi non plus je t’ai pas reconnu
MOI : quoi ? Naaan moi j’ai la même tête
BADRO : ce soir là devant ta cage je t’ai vu cher pas mais t’étais plus la même Soraya teh avant. T’es devenue une femme, ta petite coupe là, t’as grossi un peu. C’est plus la meuf qui trainait de hall en hall avec Mahmoud, cher pas un truc en toi a changé. Et puis c’est ouf comment t’as la tête de ma dar nahel chétane
MOI : tu trouves ?
BADRO : ce soir là je me suis dis ça y’est il est temps
MOI : il est temps de ?

Entre les blocs de ciments , l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant