Chapitre 8

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Cette voix, je ne sais pas d'où elle vient, mais elle me procure un bien fou. Je me laisse guider, essayant de reprendre un rythme normal. Je sens son touché, sa chaleur et je ne vois plus les images de mon passé. À la place, je vois son image, lui, ses yeux, ses cheveux, ses tatouages, son corps.

Je continue de pleurer, mes yeux rempli de larmes, j'essaye de le voir. Je veux le voir, je veux encrer mon regard dans le sien. J'en ai besoin, je ne sais pas pourquoi, mais je le veux.

"Je suis là, prends ton temps."

Je le sens caresser mes cheveux jusqu'à ce que je me calme. Je relève la tête et vice mon regard vert à celui brun de Blayne. Il me sourit avant d'essuyer une larme qui coulait sur ma joue avec son pouce.

"Tu vas mieux ?" Me demande Blayne sur un ton calme et rassurant.

Je hoche la tête doucement avant de me réfugier de nouveau dans ses bras. Je mets de côté toutes mes questions et craintes vis-à-visde lui, voulant simplement avoir un moment de repos dans les bras étrangement réconfortant du tatoué, qui au passage est un inconnu encore aujourd'hui à mes yeux.

La sonnerie du téléphone de Blayne coupe ce moment de bien-être qui s'installait dans la pièce, me laissant un goût amer que je ne comprends pas en moi. Je me redresse puis me lève avant que le tatoué fasse de même pour répondre à son téléphone.

Je ne sais pas qui est au bout du fil, mais je comprends à l'attitude du bridé que cet échange n'est pas des plus agréable pour lui. Je m'efface donc en allant dans la cuisine me servir un verre d'eau et essayer de rassembler mes esprits.

C'est la deuxième fois qu'il vient chez moi. Deuxième fois qu'il apparaît sans que je ne sache comment et le pire, c'est qu'il m'a aidé et ne m'a posé aucune question. Il a juste été là, à me rassurer. Est-ce que j'ai peur ? Oui, carrément, mais étrangement, ce n'est pas parce qu'il est là par je ne sais quel moyen. C'est tout simplement que je ne me comprends pas. Et ce sont encore et toujours les mêmes questions qui reviennent, il faut réellement qu'on parle lui et moi.

"Je vais devoir y aller, on se revoit pour notre projet personnel" me lance-t-il avant de sortir de mon appartement.

Je souffle et me frotte le visage avec mes mains. Mais bordel qui est-il ?! Je dépose mon verre et vais m'asseoir sur le canapé du salon. Je pose ma tête sur le dossier du canapé et regarde le plafond de mon salon.

La sonnerie de mon téléphone me fait redresser et grimacer. Je regarde l'appelant sur l'écran de mon téléphone et souffle de lassitude. Elle ne lâchera jamais l'affaire, je décroche et elle n'attend pas que je parle pour commencer son habituel monologue.

"Je ne suis pas intéressé, j'ai déjà quelque chose de prévu." Dis-je une fois qu'elle a terminé.

"Tu dis que tu es toujours occupé, j'ai appelé Noah, et vous n'avez rien de prévu." Dit-elle sur un ton accusateur.

"Noah n'est pas mon seul ami."

Je raccroche et lance mon téléphone sur le fauteuil face à moi. Par chance, il ne tombe pas au sol et reste bien sagement en sécurité sur le tissu usé. Elle essaye de renouer, mais ça n'efface jamais mon passé, jamais.

Je me sens tout de même mal de la rejeter ainsi, mais c'est au-dessus de mes forces. Je n'arrive pas à faire abstraction. À chaque mot qu'elle prononce, je revois un flash de ce jour. À chaque excuse, j'entends ses mots qui m'ont marqué et qui ne s'effaceront jamais. Ils sont là, sur mes bras, mon torse, mon dos, mes jambes. Partout, partout...

TRAUMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant