Pdv Yoénaï
Encore un de ces trajets qui me mène vers l'inconnu avec Mme Sangsue, mon assistante sociale. Je sais qu'elle parle mais mon esprit est ailleurs, il ne supporte plus d'entendre que tout va bien se passer. je sais que c'est faux, cette fois ma mère ne s'est pas juste fait arrêter pour deal, quand son client en manque a voulu l'agresser car il n'avait pas un sou en poche, par peu ma mère à sorti son couteau et l'a poignardé. Là on parle de meurtre, elle encourt 20 ans de réclusion. Moi j'ai 17 ans ans donc autant dire que je vais devoir construire mon avenir sans elle. C'est pour toutes ces raisons que Mme Sangsue m'emmène cette fois dans une famille d'accueil et non dans un foyer comme elle le fait quand je doit juste attendre la fin de la garde à vue de ma mère. ça fait une heure qu'on roule, une heure qu'elle m'explique à quel point, cette famille va m'accueillir les bras ouverts. Mais soyons réaliste, je suis une jeune fille de 17 ans, rousse, petite, avec quelques kilos en trop. En plus ma mère vient de tuer un homme. Il n'y a franchement rien dans mon portrait qui puisse attirer la sympathie. Je ne suis pas non plus une jeune fille des plus sociable, même dans les différents foyers où j'ai été, je n'ai jamais eu d'amis . D'aussi loin que je me souviennes, j'ai toujours été une solitaire. Mais ne vous méprenez pas ça ne me rends pas triste, j'aime être seule, ça me repose car entre les cours au lycée et les corvées ménagères, sans oublier les papiers et les factures (bah oui, c'est moi qui m'en occupe ma mère est une junky, des deux l'adulte c'est moi).
Ca y est, la voiture s'arrête, dans une cour verdoyante et bien entretenue, c'est plaisant, ça change des cours de bétonnées des foyers. Dehors, m'attendent une petite brune, environ l'âge à ma mère, très souriante, avec à ses côtés un grand monsieur qui à l'air un peu plus froid mais souriant quand même. Mme Sangsue me les présente, c'est Mme Marianne et Mr Georges. Ils ont l'air heureux de pouvoir me venir en aide. C'est donc dans une ambiance bon enfant qu'il me font visiter la maison. Au rez-de-chaussée se trouve une grande pièce à vivre incluant le salon, la salle à manger, le salon ainsi qu'un coin bureau. Quatre fenêtres apportent de la lumière sur cette pièce que le mobilier imposant, en bois foncé assombrissent. Au fond de la pièce, un escalier sépare le salon du coin bureau. A l'étage juste en face de l'escalier se situe la salle de bain, à gauche leur chambre, qui est une pièce interdite, et à droite 2 portes, l'une donne sur un escalier et l'autre sur ce qui sera ma chambre pour le temps de mon séjour chez eux. L'escalier menant aux combles aménagés ne m'est pas autorisé non plus, sauf sur invitations car celui-ci dessert les chambres de leurs enfants. Mme Marianne les appellent. Une petite tête blonde descend en courant pour me rencontrer. C'est Emma, elle a 7 ans et est en CE1. D'un pas plus nonchalant, un jeune homme aussi brun que sa mère, ses yeux noirs me lancent un regard pleins d'éclairs. Par expérience je sais que ça ne va pas être facile avec lui. Il se présente comme Nathaniel, une tête de plus que moi et pourtant le même âge que moi à peu de chose près. Génial j'apprends qu'il est dans ma classe de terminale, ça promet de bons moment de convivialité, LOL. Je raccompagne Mme Sangsue à sa voiture et vais ensuite m'installer dans ce qui est temporairement ma chambre. Elle est spacieuse, sobrement décorée pour s'adapter aussi bien à un garçon qu'à une fille, mais de ce fait elle manque un peu de personnalité. Je m'installe en commençant par mettre le cadre avec la photo de mes parents sur la table de chevet. Une photo du temps où mon père était encore vivant et où ma mère souriait. Pour le moment, je met ma valise sous mon lit, je ne veux pas mettre mes affaires dans les tiroirs prévus à cet effet, j'espère un dénouement positif au procès de ma mère. Je m'allonge sur le lit, les draps sentent bon et sont doux, j'ai pas l'habitude. Je fixe le plafond en attendant que le temps passe je rêve à tout ce qui pourrait me rendre ma mère mais je ne trouve rien de crédible. Emma toque à ma porte pour me signaler que le souper est servi. Je me hâte de descendre, contre toute attente j'ai l'estomac dans les talons.
Globalement le repas c'est bien passé, Mme Marianne et Mr Georges s'intéressent à mon histoire, Emma me voit déjà comme son amie. Pour Nathaniel c'est diffèrent, pendant tout le repas il n'a pas arrêté de se plaindre. Lorsque Mme Marianne lui a dit qu'il faudrait qu'il m'accompagne aux changement de salle car je n'avait malheureusement pas pu bénéficier d'une visite, vu la rapidité à laquelle les choses se sont dégradées, il a refusé catégoriquement. Il me voit comme un fardeau, une nunuche à "baby-sitter" et pour lui c'est impensable. Lui ce qu'il veut c'est rester avec ses potes à glander, un adolescent normal en fait. Je suis persuadée que si j'avais été une grande blonde mince et bien faite, il aurait été plus enclin à me "baby-sitter". Mais ça ne me gêne pas, je vais réussir à me débrouiller, comme à chaque fois. Ce n'est pas la première fois que je vais arriver dans une nouvelle école en cours d'année. Je suis plutôt bonne élève et très discrète, donc mon dossier scolaire ne porte pour beaucoup que les frasques de ma mère.
Je quitte la table, juste après avoir débarrasser mon assiette. Une fois dans mon lit, je ferme les yeux et je pense que le sommeil va bientôt m'emporter car je suis repue. Il est vrai que Mme Marianne est un vrai cordon bleu. Ce soir pour la première fois j'ai goûté de la blanquette, c'est succulent.
J'ai vu juste, Morphée passe vite pour moi, après tout quoi de plus normal, il n'y a pas de raisons de ne pas dormir, vu ma situation actuelle, il serait compliqué de faire pire.
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La vie est ... "belle"
Non-FictionYoénaï, une jeune fille trimbaler dans plusieurs famille d'accueilles, va tomber dans une famille qui va rendre sa vie spéciale. /!\ Les personnages sont de moi /!\