L'aliéné [Taekook]

1- prologue

Pour moi, l'entrée à l'université avait été une délivrance, une vraie entrée dans la liberté, comme si ma vie avait commencée le jour où je fus accepté ici, dans l'une des plus prestigieuses universités de Corée du Sud. Je m'étais réjouis à l'idée de quitter le cocon familial et de faire de nouvelles rencontres, vivre ma jeunesse à cent pour cent, pour jouir des plaisirs de la vie, sans aucune limite.

Si j'avais su ce qui m'attendrais, je n'aurais sans doute jamais plus osé mettre un pied dehors.

Le monde compte plus de 7 milliards d'êtres humains, je trouve que nous avons tendance à oublier bien trop facilement ce chiffre, alors je vais le répéter : 7 milliard.

7 milliard de personnalités, de consciences, d'histoires, emplies de problèmes, de sentiments...

Et c'est ce petit détail que je n'avais pas assez étudié avant de me lancer dans ma vie d'étudiant  indépendant, un détail tellement évident, anodin, mais tellement significatif.

Tout le monde ne te ressemble pas. Tu n'as pas idée des personnalités que peuvent avoir les gens, de leurs pensées, leur passé, leurs intentions, leur souffrances et leur haine, profondément enfouie derrière leurs masques joliment colorés et brillants pour tes beaux yeux.

Tu n'as pas idée...

Ma vie était simple, commune en fait : un jeune homme secoué seulement par les aléas d'une jeunesse rebelle accompagnée de problèmes de son âge : amours, amitiés, addictions, conneries...

La popularité que j'avais accumulée au fil des années m'avait rendu narcissique, voir hautain parfois envers les autres, j'avais tendance à me mettre sur un piédestal, surplombant fièrement les autres grâce aux cases dans lesquelles ont m'avait classé, dans lesquelles j'avais finit par me classer moi même. Cela me réjouissais. Je me sentais spécial et j'étais satisfait.

À ma rentrée à l'université rien n'avait vraiment changé. Populaire dans mon département je profitais comme je me l'étais convenu en suivant un rythme habituel : travail, révisions, soirées, alcool, drogue, sexe.

Et rebelotte.

Toutes mes semaines étaient rythmées par ces évènements que j'avais prémédités au lycée.

Tout était normal.

Est-ce que j'étais heureux ? Je ne me posais même plus la question, le temps ne s'écoulait plus, il se noyait dans cette routine que je suivais aveuglément et cela me convenais.

Jusqu'à ce que je m'intéresse à lui.

« Ne te mêle pas de ce qui ne te regardes pas » cette phrase je l'eu répétée dans ma tête des nuits entières comme une prière, mais ça n'a pas suffit, j'aurais dû la répéter plus encore car je ne l'ai pas respectée. Pourquoi ? Tout simplement car je ne savais pas ce qui m'attendrais, j'ai été curieux, trop curieux.

« La curiosité est un vilain défaut » je comprend mieux maintenant ce que signifie cette phrase : la curiosité nous amène à découvrir des choses que l'on aurait préféré ne jamais n'en avoir ne serait-ce que l'idée.

La curiosité nous amène au regret, ma curiosité m'a amené au malheur.

L'idée utopique que je me faisais de la vie à été réduite en lambeaux à partir de notre rencontre.