L'aliéné [Taekook]

9- unforeseen

13h36.

J'attend comme un idiot devant la grande entrée de la bibliothèque. Ils sont en retard, ça commence bien.

Pourquoi je suis là moi déjà ? Ah oui, je dois agir en conséquence de cause, plus précisément de mes paroles, quel con.

Je me retrouve ici, avec mon sac de cours, alors que j'aurais préféré le mieux du monde rester chez moi à dormir. Au lieu de ça, je me retrouve ici, à devoir aller bosser avec une personne que je connais à peine et un pote à lui, que je ne connais pas. Oui, il a réussi à venir accompagné malgré le fait de lui avoir dit que je n'aimais pas travailler entouré, enfin, à ce qu'il paraît selon mes excuses. En réalité je m'en fiche pas mal. Visiblement mon avis l'intéresse peu, même si il a fait un effort en me promettant qu'ils se feraient tout petit pour ne pas me déranger. Je passe pour un putain de bosseur intello insupportable ce que je ne suis bien entendu pas du tout, bien que je n'ai rien contre ces génies.

En plus de ne pas vouloir me retrouver avec eux actuellement, je me sens encore moins capable de me retrouver enfermé dans ce bâtiment sinistre pour y faire semblant de travailler. Je n'aime pas ça, les bibliothèques. Il y fait toujours soit trop chaud, soit trop froid, et le silence de mort qui y règne en permanence donne mal à la tête. Enfin, des souvenir que j'en ai lorsque j'avais du m'y rendre par force à l'époque du lycée. Vieille histoire peu intéressante.

Quelle excuse à la con. À devoir m'y rendre, j'aurais dû donner une excuse plus agréable, du style « désolé, je dois aller au cinéma » même si ce n'est pas crédible, au moins, l'instant aurait été bien plus agréable.

Je suis resté dans mon appart toute la journée précédente. Savoir que j'allais devoir sortir encore le lendemain pour la bibliothèque n'avait réussi qu'à me donner l'envie de ne rien faire, de paresser toute la journée. Ma gueule de bois ne s'est manifestée que très légèrement durant la matinée, à ma grande satisfaction. Mon corps s'est habitué à l'alcool à force. C'est une mauvaise chose, je sais, mais, comme la plupart des jeunes, je m'en fou pas mal. Je prend plutôt ça comme une bonne chose au final, je peux profiter d'une soirée bien plus longtemps sans risquer de vomir partout ou de m'évanouir au deuxième verre avec le bénéfice de me niquer le foi. Quel plaisir n'est-ce pas ?

J'ai fais attention à m'habiller de manière satisfaisante pour moi pour cette fois. Ces derniers temps mon style laissait à désirer entre ma motivation qui frôlait le zéro pour toutes les sorties que me proposait Yoongi dont la fois où ma fierté me disait de ne pas m'apprêter pour sa soirée forcée et mon état maladif de ces derniers jours, la flemme avait eue raison de moi réduisant mon style vestimentaire à des joggings et des pulls basiques. Mais aujourd'hui, c'est différent. Même si l'envie d'être ici n'y est toujours pas, je ne peux pas me permettre de me négliger à nouveau. Je n'aime pas ça et j'aimerais ne pas passer pour un clochard aux yeux des autres si possible, même si c'est un bien grand mot, j'en suis conscient.

Aujourd'hui je suis à l'aise, dans un style simple mais qui fait tout, qui me ressemble parfaitement. Mon cargo large noir tombe sur mes grosses baskets noires, les dernières à la mode, achetées récemment, accompagné d'un sweat sans capuche large de la même couleur, sur lequel les écritures blanches de la marque ressortent. Mon gros sac à dos à lanières s'accorde parfaitement avec mon pantalon. Le tout appartenant à différentes marques assez luxueuses.

La mode était quelque chose de très important pour moi et ce depuis tout petit, elle me définissait, et même si cela peu paraître stupide, elle me rassurait, me mettais en confiance. Disons que j'avais grandi dans le milieu et que la richesse de mes parents me permettait ces plaisirs superficiels sur le long terme sans avoir peur de manquer d'argent. Mon père, grand PDG d'une entreprise réputée, était mon grand avantage. Mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard.