Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça, l'un contre l'autre, nos souffles au rythme de l'autre, sans bouger.J'attend, c'est la seule chose que je peux faire, attendre qu'il se calme.
Il ne bouge plus, ne parle pas.
Je ne sais pas comment nous allons faire pour nous sortir de cette situation, mais pour le moment je n'ai aucune envie de le lâcher, d'interrompre ce calme.
Je sens mes yeux me brûler, ma gorge se serrer.
J'ai mal, mal pour lui.
Je viens d'assister à sa détresse monumentale, sa haine profonde.
Je ferme les yeux, forçant sur eux jusqu'à voir des points blancs s'agiter, m'efforçant de me réveiller si c'est un cauchemars, ou m'efforçant de trouver une solution, par je ne sais quelle idée inattendue le sortirai de cette transe inexplicable.
Je ne parviens qu'à déceler une partie de son visage à travers le miroir brisé face à nous. Une partie de son visage qui m'informe que son regard est toujours rivé sur la glace, bien que manifestant une attitude calme, son regard lui, n'a pas changé.
J'aimerai le déplacer, le faire sortir d'ici, peu importe où tant qu'il n'est plus à faire face à son reflet.
Mais je n'ose ni bouger, ni parler.
Je ne le connais pas, et je crains comment il pourrait réagir.
Alors j'attend, son souffle toujours plus calme, tout comme le mien.
Puis, des bruits retentissent dans le couloir, il y a du mouvement dehors.
- Lâche moi.
Il murmure ces deux mots d'une voix grave, à peine audible.
Mais je ne bouge pas, de peur qu'il ne recommence, mon coeur recommence à s'activer, il va s'énerver de nouveau ?
- Lâche moi... lâche moi, maintenant...
- O...ok, ok, je te lâche.
Je desserre doucement mon étreinte, le plus lentement possible, dans l'immédiat, tout mouvement brusque serait déclencheur.
Son murmure, à mon grand étonnement, est quasiment doux, est-ce parce-qu'il est essoufflé ?
Il y a de fortes chances.
Je m'éloigne de lui, en comptant mes pas.
1.
Une respiration.
2.
Une expiration.
3...
Je m'immobilise.
Soudain la porte d'entrée s'ouvre d'un coup sec, j'ai l'impression que mon sursaut me fait toucher le plafond.
C'est Jimin, qui entre en trombe dans la pièce.
Je recule brutalement, Jimin s'arrête à un mètre de Taehyung, toujours immobile.
Le blond l'observe, ou plutôt l'analyse, je le vois s'attarder sur les mains ensanglantées du plus vieux, puis, sur le miroir en miette.
Il soupire.
- Oh non...
Puis, comme si tout avait un lien pour lui, il se tourne d'emblée vers moi, le regard dur.
- Toi... sors d'ici.
Son ton est plein de reproche, j'ai l'impression qu'il s'apprête à me sauter à la gorge.
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L'aliéné [Taekook]
FanficJeon Jungkook est un jeune étudiant en psychologie, populaire et fêtard dans son département, il se rend rapidement compte qu'il ne surpasse pas un autre étudiant, bien plus populaire, qu'il prend vite en jalousie. Heurté dans sa fierté, il décide...