Sweet Nightmares

Chapitre 7

Après leur entrainement, ils finirent par remonter dans leur chambre respective pour prendre une douche bien rafraichissante. Ils finirent a peu près en même temps et se retrouvèrent encore dans la cuisine. Ana sourit à cette nouvelle habitude qui commençait à naître. Les autres membres de cette section du bâtiment sont encore soit endormis, soit en mission, comme Captain et Sam pour la journée.

Ana alluma la lumière de la cuisine, Bucky était déjà assis au bar de la cuisine. Ses mains posées dessus, il l'observa silencieusement et attendit qu'elle s'approche, ce qu'elle fit quelques secondes passées. Elle ouvrit le réfrigérateur et chercha pendant de longues secondes avant de sortir un reste de tiramisu. Elle referma la porte avec son pied ayant les mains prises. Le plat posé sur le bar, elle ouvrit tous les placards à la recherche de couverts. Elle ne savait toujours pas où se trouvait les objets dans cet « appartement ».

Bucky : En haut à droite.

Elle ouvrit le tiroir, sourit, puis prit deux cuillères et se hissa sur un tabouret à côté de Bucky. Elle fit glisser sa deuxième cuillère vers lui, accompagné d'un sourire timide. Le regard de Bucky oscilla entre elle et la cuillère, il hésita encore quelques secondes avant de la prendre, et se mette à piocher avec elle dans le plat de tiramisu maison.

Bucky se détendit d'avantage quand Ana ramena le plat entre eux. Elle croisa son regard, qui se trouvait à son grand étonnement amusé et... joueur ? Et ça suffit à réchauffer le cœur de la jeune femme.

Après une dizaine de minutes, ils s'installèrent sur le canapé du salon après avoir rangé la vaisselle. Barnes s'était installé à l'autre bout du canapé, comme pour laisser une certaine distance entre eux. La jeune femme referma son magazine pour le poser, ou plutôt le jeter, sur la table basse. Elle regarda quelques secondes la télévision allumée, avant de se tourner vers lui.

Ana : Steve avait évoqué l'idée de t'emmener voir un psy. Peut-être devrais-tu l'envisager ?

Bucky : Je n'irais pas voir de médecin.

Ana : Un psy n'est pas vraiment un médecin...

Bucky : Je n'irais pas voir de médecin.

Son ton se fit plus sec, plus grave.

Ana : D'accord, comme tu veux. Tu devrais quand même parler de tes problèmes à quelqu'un. N'importe qui ?

Des problèmes ? A l'entendre, on dirait qu'il ne s'agissait que de simples soucis du quotidiens. De banales difficultés. La colère s'éveilla en lui, il se leva brusquement du canapé, la faisant tressaillir. Il serra les poings, les jointures de ses doigts commençaient à blanchir. Il se mit à faire les cent pas, passant et repassant devant elle, comme un animal en cage.

Ana : Reviens t'assoir...

Pourquoi pensait-elle que c'était aussi simple ? Il lui lança un regard noir et continua à marcher. Il devait évacuer cette rage qui s'était propagée dans tout son corps, l'évacuer avant de commettre l'irréparable.

Ana le regarda, assise, pendant de longues secondes, attendant qu'il se calme, mais ça n'arriva pas. Cet instant n'arriva jamais. Elle avait déjà eu affaire à de nombreuses sautes d'humeur de ses soldats durant des missions, quand il avaient peur où que c'était peine perdue. Elle se leva donc et se posta face à lui. Son regard froid la fit frissonner.

Ana : Calmes-toi Bucky.

Elle tenta de s'approcher mais l'ancien soldat fit un brusque mouvement de recul. Son corps se tendit d'avantage. La présence de Bucky pouvait être impressionnante en temps normal, mais à cet instant précis, il semblait dangereux, plus que jamais.

Ana : Bucky il faut que tu te calmes.

Elle parlait d'une voix douce, mais il l'ignora pour quitter le salon et rejoindre la cuisine ouverte. La jeune femme le suivit, il était impossible pour elle de le laisser seul, le laisser vivre un moment difficile sans rien faire. 

Elle posa sa main sur le bras valide du soldat, mais il fit volte-face qui la fit sursauter. Sa main cybernétique se referma sur son bras, la forçant à lâcher.

Bucky : Ne reste pas sur mon chemin.

Sa voix résonnait presque, elle était dure, froide.

Ana : Bucky, s'il te plait.

Ces mots eurent raison de lui. Il lâcha son bras pour briser le plan de travail en marbre. Il allait s'attaquer à la vaisselle, mais la jeune femme reprit son bras une nouvelle fois, plus fermement, dans l'espoir qu'il s'arrête.

Ana : Tu t'appelles James Buchanan Barnes.

Elle emprunte une voix autoritaire pour se faire entendre. Il fit un geste pour se détourner d'elle, mais elle le força à se concentrer sur elle. Elle pris son visage dans ses deux petites mains, et tourna son visage vers le siens.

Ana : Tu t'appelles Bucky Barnes, et tu es ici avec moi, en sécurité.

Une de ses mains quitta son visage pour entremêler ses doigts dans sa main valide.

Ana : Concentres-toi, je t'en prie...

Sa colère s'évanouit peu à peu et il sembla reprendre conscience lentement. Barnes serra la main de la jeune femme, comme s'il s'accrochait à une bouée de sauvetage. De son autre main, quittant le visage du soldat, elle la posa sur son torse, sentant son cœur battre la chamade contre sa petite paume.

Ana : Tout va bien..

Elle lui fit un sourire triste, qui brisa presque le cœur de Bucky, qui s'en voulait de lui faire subir ce genre de saute d'humeur. La main valide de Bucky quitta celle d'Ana pour se poser sur la joue de cette dernière. Il essayait de déchiffrer ses émotions, il voyait du réconfort mais aussi beaucoup de peur. Elle s'efforçait à paraitre forte pour l'aider, lui, qui n'avait jamais eu d'aide sincère.

Il savait que Steve l'aidait, mais c'était plus pour protéger la population que l'aider lui-même. Quelque chose avait changé dans leur relation, Bucky savait que son petit Steve de 40 avait disparu, pour laisser place à ce grand soldat. Il avait l'impression que Steve ne ressentait que de la pitié pour lui.

Ils se regardaient dans les yeux, proches, leur souffle se mélangeaient presque, l'atmosphère pesante et colérique avait laissé place à cette nouvelle tension. Un sentiment confortable, charnel, chaleureux. Bucky ne comprenait pas ce qui le retenait au-dessus d'elle, à l'observer comme si elle était aussi précieuse qu'un diamant qui allait se briser. Il voulait la rassurer, mais ne savait pas comment s'y prendre.

Finalement, ce fut Ana qui mit fin à cette bulle, dans laquelle les deux jeunes gens s'étaient enfermés pendant de longues secondes. Elle émit un rire nerveux en se dégageant de lui, et fit quelques pas, pour imposer une certaine distance entre eux.

Bucky, lui, passait sa main derrière sa nuque, avant de se mettre à marcher en direction de sa chambre. Au même moment, il croisa Wanda qui fut réveillée par le bruit de pierre brisée  quelques minutes plus tôt.