Sweet Nightmares

Chapitre 11

Cela faisait deux jours et une nuit que Bucky et Ana se côtoyaient. Ils avaient échangé quelques mots, mais pas partagé tellement de conversations construites. Cette nuit, Ana avait du mal à dormir. Elle avait peur de ce qu'il pourrait se passer pendant la mission de ses autres compagnons.

Elle était assise dans son lit en feuilletant un magazine de physique quantique, quand elle entendit des cris.

*Pdv Ana*

Je lève soudainement mes yeux de mon ennuyeux bouquin. Ce cri est proche et lointain à la fois. Je pose le magazine et me lève de mon lit. Je ne vois qu'une seule possibilité : Bucky. Nous sommes seuls dans le QG, alors il est hors de question que je ne fasse rien. Je sors de ma chambre et vois de la lumière sous la porte de Bucky. Un autre bruit étouffé attire mon attention, alors j'ouvre doucement la porte en faisant attention. C'est surement intrusif, mais je veux être sûre qu'il aille bien. Je me demande même pourquoi je fais si attention à lui mais...

J'entends un sanglot étouffé, j'entre. Bucky est recroquevillé sur son lit, la tête dans ses mains. Tous ses oreillers sont par terre et sa couverture est complètement défaite. Je reste à la porte mais demande :

Ana : Bucky ?

Je le vois contracter un peu ses muscles et resserrer ses mains dans ses cheveux.

Bucky : Je...je n'arrive pas... à respirer...

Il fait un cauchemar, ou une crise d'anxiété. Je m'approche rapidement et grimpe sur le lit. Il ne bouge pas pour me remarquer, mais continue à trembler.

Ana : Hey, je suis là...

Je ne lui dis pas que ça va aller, car je vois bien ce qu'il se passe. Je sais que ce sont des mots vides et qu'à chaque fois qu'on les prononce, on ne sait pas vraiment si ça va s'arranger.

Je me penche alors vers lui et pose une de mes mains sur son épaule nue, et ma deuxième sur son front. Il est brulant.

Bucky : Je... je...

Il n'arrive pas à continuer, coincé par un sanglot.

Ana : Chhhht... respire, concentre-toi sur ma voix.

Il regarde à travers ses doigts mes yeux, les siens sont rouge, fatigués, mouillés. J'ai horreur de le voir comme ça, je me sens si impuissante. Je m'approche encore un peu plus et entoure ses épaules de mes bras. Je le berce et murmure des mots réconfortants. Au bout d'une dizaine de minutes, sa respiration est de plus en plus régulière et ses tremblements ont cessé ; la crise est enfin passée.

Je caresse encore ses cheveux quand je vois qu'il s'est assoupi. Je sourie malgré moi et me dégage doucement de lui. Je me lève du lit et remet sa couverture jusqu'à sa taille. Il ne faut pas qu'il ait trop chaud.

Je me retourne vers la porte et m'apprête à retourner dans ma chambre, quand je l'entends grogner un peu. Je lui jette un coup d'œil et le vois redressé sur ses coudes.

Bucky : Reste... reste, je...

Il recommence à s'agiter un peu alors je me rapproche du lit.

Ana : Hey, tout va bien je suis là.

Bucky : Tu peux rester avec moi ?

Ses yeux sont si suppliants, comme si ça lui faisait mal de me demander.

Ana : Evidement Bucky, je resterai toujours autant que tu veux.

Il soupire de soulagement et se décale pour me laisser de la place. Je m'installe à ses côtés, un peu hésitante. Je lui tourne le dos et il fait de même.

Bucky : Bonne nuit Ana.

Sa voix endormie me fait sourire. Je me tourne difficilement de l'autre côté et me colle à lui. Je passe mon bras autour de son corps, et il attrape ma main en enlaçant nos doigts pour qu'on garde cette position.

****

Je me réveille dans cette même position, Bucky non plus n'a pas bougé, je ne sais même pas s'il est réveillé. Je reste comme ça un petit moment et ressers mon étreinte autour de sa taille. Son corps chaud contre le miens me fait me sentir en sécurité.

'Je ne devrais pas faire ça.'

J'enlève mon bras et me retourne. Je m'étire, les bras au-dessus de ma tête et en fermant les yeux, mais sens soudainement deux bras m'entourer avec force. Je vois Bucky, la tête sur mon ventre, et entourant ma taille. Il a encore les yeux clos et un air innocent. Il ne doit pas être tout-à-fait réveillé... Je sourie et referme les yeux.

****

Toute la matinée par la suite, nous avons un peu discuté et regardé le début d'une série. Au début j'avais proposé la série Lucifer, mais je me suis rabattue sur Desperate Housewives car j'avais peur que toute forme de violence morale brise l'ambiance. Bucky était beaucoup plus souriant et réceptif à l'humour ce matin, ce qui n'est pas souvent... voir jamais enfaite.

Il a du s'éclipser pour répondre à un coup de téléphone.

*Pdv de Bucky*

Je décroche mon téléphone en reconnaissant le numéro de Steve.

Bucky : Steve ?

Steve : Salut Buck, tout se passe bien ?

Je sourie  malgré moi et m'empresse de répondre.

Bucky : Pas de cadavres à déclarer.

Steve : Tu... tu viens de faire une blague ?

Bucky : Je n'ai pas le droit ?

Steve : J'en connais un qui apprécie particulièrement sa semaine.

Bucky : Pff... Steve on en a déjà parlé, il n'y a rien entre elle et moi.

Le blond rigole au l'autre bout de la ligne, il ne croit définitivement pas mes mots.

Steve : Peut-être mais tu aimerais bien.

Bucky : Pas du tout.

Steve : Buck, tu l'aimes bien notre petite Ana !

Il trouve toujours un moyen de me charrier ce blond à paillettes étoilées...

Steve : Avoue-le, au moins à toi-même.

Je regarde Ana, de loin, qui rigole devant la série. Je sourie et soupire...

Bucky : J'avoue que je suis un peu perdu, j'essaye de ne pas trop m'y attarder. 

Steve : Ah ! Et pour être franc je crois qu'elle t'aime bien aussi.

Bucky : Tu penses vraiment ce que tu dis ?

Steve : Oui Buck, sinon je ne te ferrai pas souffrir plus.

Nous parlons encore quelques minutes de leur mission qui s'avère longue mais pas aussi dangereuse qu'ils ne pensaient. Quand nous raccrochons, mon ami ne rate pas l'occasion de me charrier à nouveau.

Je n'arrive pas à croire que je vais faire ce que je vais faire, mais c'est décidé. Il faut que j'avance, que je saute le pas. Tout ça va finir par me retomber dessus mais qui ne tente rien n'a rien.

'Voilà 70 ans que je n'ai pas autant stressé...'

:)