Chapitre 2

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Je me retourne lentement pour faire face à cette voix masculine. Ça me fout souvent la rage quand les gens m'appellent gamine et même fillette, j'aime pas ça. Je suis assez grande pour qu'on me traite ainsi... Je reste figer d'un moment à l'autre rien qu'en le regardant dans les yeux. Il était plutôt calme à me regarder avec un carton en main. Il mesure 1m75, il a les les cheveux longs d'une noirceur indescriptible, et j'avais déjà cette envie d'y mettre une peigne. C'est la première fois que je vois un garçon avec les yeux de couleur cannelle et ça incite ma curiosité à vouloir savoir d'où il vient. Il reste là vêtu d'un t-shirt blanc et d'un jogger Calvin Klein à me dévisager du regard tout en haussant les sourcils, et moi je reste comme une idiote essayant de trouver une insulte dans ma tête. Quelques secondes passées je trouve toujours rien à balancer, alors je lui lance un faux sourire chaleureux. Encore une fois je laisse mon hypocrisie prenne le dessus.

- Bienvenue encore une fois !
Je pensais t'insulter de m'avoir appelé fillette mais je me suis rappelée que le Bon Dieu m'a changé.
Affirmai-je en grinçant les dents

- C'est dommage ! J'aime tellement les insultes moi.
Dit-il en haussant les épaules.

- Sérieusement ! Alors je sens qu'on va bien s'entendre.
Murmurai-je tout bas avant de gravir la petite marche de chez moi pour déverrouiller la porte d'entrée.

Franchement c'était quoi ça ce moment de pression. J'y suis même pas arrivée à le mettre à sa place. La prochaine fois qu'il m'appellera fillette je jure qu'il va le regretter. Grimaçai- je entre les dents.

Je passe dans la cuisine et je trouve un petit mot de ma mère sur l'étagère.

" Si tu vois ça avant 4h sache que j'ai rien cuisiner ! Au moins une fois essais de préparer le repas, ce serait très reconnaissante de ta part. Je t'aime "

Mais quoi ? Je sais pas cuisiner ! Je sais même pas comment allumer un four. Franchement je vais mourir de faim cette après midi. J'ouvre le frigo un instant, mais il n'y avait rien qu'on puisse manger sans le faire passer au four. Franchement je regrette d'avoir laisser l'entraînement une heure d'avance. Ma mère rentre toujours du boulot à 6h et moi d'habitude je rentre vers les 5h. Et c'est elle qui prépare toujours tout. Maintenant il est 3h je sais pas quoi faire. Je vais mourir de faim, soupirai-je avant de gravir les marches pour monter dans ma chambre.

Je dépose mon sac sur le lit et je me déshabille. Ma chambre c'est vraiment le bazar, et on dirait qu'il y a eu une explosion dedans. J'ai la flemme de faire le ménage, et ça fait une semaine que j'ai rien nettoyé. Vous allez sans doute dire que c'est pas normal qu'une fille est aussi à l'écart de la propreté, surtout à mon âge, mais c'est ma nature et je le nie pas, j'aime le désordre, je sais pas cuisiner, ni faire la lessive, rien de rien... Je ramasse une paire de chaussettes qui traînaient à côté du lit et je l'envoie planer dans le placard, ensuite j'attache mes cheveux en boucles en arrière.

Je me regarde un instant dans le miroir comme je le fais à chaque fois que je me sens différente des autres filles du lycée. C'est vrai que j'ai des seins et des fesses comme les filles de la terminale, mais c'est mon âge le problème, j'ai le visage d'une petite fille, j'ai la voix de Lady bug et le pire c'est que je m'habille comme si j'étais dans une conte de fée, peut être que c'est ma personnalité qui fait que les gens se moquent de moi souvent. Pourtant on appelle jamais mes amies au lycée fillettes et ni gamines alors pourquoi moi ?

Je laisse échapper un bref soupire et je me laisse retomber sur le lit. J'entends le vrombissement d'un moteur dans la rue, je me relève rapide pour regarder par la fenêtre. C'était le camion de déménagement. Mais quelque chose retient mon attention. Je vois les voisins en train de se disputer dans l'allée. Je sais pas si le monsieur avec la barbe est son père, mais une chose est sûre c'est que seul un parent peut traiter son enfant de la sorte et en plus il paraissait plus âgé que mon père. On dirait qu'il était dans les quarantaine, et le garçon que je voulais insulter tout à l'heure paraissait avoir 18 ou 19 ans, et on dirai que c'est son fils vu la manière de s'adresser à lui. Rapidement j'enfile un top et un jogging rose pour aller écouter de plus près. Et vu la situation, la conversation paraissait intrigante et je voulais savoir de quoi s'agit-elle. Je descends les marches avec un excès de vitesse et je me cache derrière la fenêtre de la cuisine qui donne sur l'allée.

- Tu ne peux pas comprendre que tout ce que je fais c'est pour te protéger Ozario !
Cria l'homme avec la barbe.

- Je t'avais pas demandé de me protéger. J'ai 19 ans et bientôt je vais avoir 20 ans alors je dois assumer mes erreurs.
Rétorqua le jeune homme  nerveusement.

- Tu crois vraiment que tu peux assumer tes erreurs seul ? Si j'étais pas là cette fameuse nuit à l'heure actuelle tu n'y serais plus.
Gronda le père en s'approchant de lui

- J'aurais aimé vivre au côté de ma mère ! Tu me pourris la vie avec cette histoire.
Affirma Ozario en voulant tourner le talon.

Mais son père le retient avec un regard diabolique.

Je reste là à essayer de comprendre le fil du conversation. Je comprends exactement rien de ce qu'ils parlent, et on dirait qu'ils font allusion à un fait du passé.

- La femme qui t'a abandonné ! Cria avec rage le père. Je suis alors ravie de voir que ton orgueil est plus fort que tes sentiments. Tu vas jamais changé et tu es tellement ingrat que je me demande si tu es vraiment mon fils.
Poursuivit-il avant d'allumer une cigarette.

- C'est à cause de tes conneries qu'elle est partie. Tu ne peux pas comprendre que toi non plus t'es pas un saint, et tu es pire que moi.
Répliqua son fils en voulant se bagarrer.

Moi même si je réplique comme ça avec mes parent je serai peut-être déjà morte et enterrée.

- Ouais je sais ! Je suis loin d'être un saint, mais contrairement à toi je ne serai jamais un....

Mais le père s'arrête net un moment, et c'est là que j'ai remarqué qu'ils m'ont repéré à travers la vitre. Ils m'ont vu et qu'est-ce que je vais dire pour couvrir mes arrières... D'un coup j'arrive plus à garder mon calme, alors rapidement je me retire du lieu quand subitement un verre sur l'étagère atterrit sur le sol.

"Mon Dieu je suis vraiment une idiote ! "

Confessions de Jeunesse (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant