Chapitre 3

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J'entends un toc toc à la porte d'entrée. Mais je reste là sans faire de bruit et je voulais même retenir ma respiration pour qu'ils ne savent pas que j'étais bien présente dans la pièce. D'un coup la peur m'envahit quand j'entends un deuxième toc toc.

- Vous allez bien ? J'ai entendu un bruit !
Demanda le père derrière la porte.

Avec angoisse je m'approche de la porte et je dépose ma main sur la serrure.

Et si toutefois ils discutaient d'un cadavre ? Et s'ils avaient cachés un corps ?
Je me pose déjà des dizaines de questions, et ouvrir la porte c'est la dernière chose que j'avais envie de faire.
Je respire profondément quand mon subconscient décide enfin de me dire d'ouvrir la porte sur le troisième toc toc, et je tombe nez à nez avec le fils.

- On ne t'a jamais appris que espionner les gens est l'une des sciences qui peut te coûter la vie ?
Me demanda-t-il en appuyant son coude sur le rencard de la porte.

Je commence déjà à trembler suite à cette phrase et il n'arrête pas de me dévisager du haut en bas. Ce qui fait naître en moi une sorte de gêne.

- Si curiosité était une science, toi tu aurais les plus bonnes notes pour cette matière.
Lançai-je au moment où il lève les yeux pour regarder ce qu'il y a à l'intérieur de chez moi.

Il laisse échapper un sourire puis détourna son regard.

- C'est toi qui a brisé le verre par terre gamine ?
Demanda-t-il curieusement

- Non c'est mon chat !
Affirmai-je rapidement

- Je savais pas que les chattes de Queens portaient des top et des jogger. C'est bizarre ! Si c'est vraiment le cas j'aimerais bien qu'une de ces chattes viennent me rendre visite un jour dans ma chambre.
Rétorqua ce dernier en mordillant ses lèvres.

Je détourne rapidement le regard et j'arrive à peine à déglutir. Je fus étonnée de sa réponse. J'étais dans la plus grande confusion. Et j'étais loin de comprendre ce qu'il voulait vraiment dire.

- N'oublie pas qu'on a un dernier carton !
Lui cria son père au bout de l'allée.

Il me lance un sourire en coin avant de se déplacer devant l'entrée pour aller rejoindre son père. Je sens mon cœur prêt à s'exploser de ma cage thoracique, tellement son regard me plonge dans le plus grand tourment... Une fois qu'il a le dos tourné je lui fais un doigt d'honneur. C'est ce que ma cousine Jessica fait toujours quand quelqu'un l'agace.

- Si tu veux qu'on soit ami, alors évite de me faire un doigt d'honneur dans le dos.
Affirma-t'il en ralentissant le pas sans se retourner.

Je reste choqué un moment. Comment a-t-il su que je lui ai fait ça !

- J'y peux rien si mon doigt du milieu fait des gestes déplacés; il fait ce qu'il veut, après tout il est majeur.
Rétorquai-je en haussant la voix pour qu'il puisse m'entendre.

Avant même qu'il se retourne je claque la porte brusquement. S'il y a une chose que je veux pas affronter c'est son regard. Je m'approche un instant vers la fenêtre pour regarder s'il avait terminé avec le carton mais il n'y avait personne dans les parages. Je me baisse alors pour ramasser les morceaux de verre. J'ai dû mentir pour voiler ma face, et imagine j'ai même pas de chat.

Je me relève pour aller jeter les morceaux de verre à la poubelle quand soudainement j'entends quelqu'un toquer à la porte.
Je regarde un instant par la fenêtre. Dieu soit loué c'est Jessica ma cousine.

J'ouvre rapidement la porte et la fasse entrée. Elle me lance un regard curieux comme pour m'interroger qu'est-ce que je mijotais.

Elle est blonde et très canon, et je me dis souvent que je suis la seule moche de ma famille. Elle vient d'avoir 18 ans et le monde est à ses pieds. Toujours belle, toujours souriante et attachante, elle est vraiment une déesse, surtout avec ses formes. Moi je grossis constamment. J'ai hâte d'avoir son âge.

- J'ai vu que vous avez du voisinage maintenant.
Affirma-t-elle en déposant son sac à main sur l'étagère

- Ah ouais ! Il s'appelle Ozario, il a 19 ans, il ne vivait pas dans le coin et je connais pas le nom du père. Et on dirait qu'ils ne s'entendent pas très bien.
Lui expliquai-je en croisant les bras.

- Comment sais-tu tout ça ? Ne me dis pas que tu les a adressé la parole ?

- Non non ! En fait oui ! S'il te plaît ne le dis pas à maman !
Le supliai-je

- Tu sais que ta mère ne serait pas contente. T'es une gamine et tu dois savoir tes limites.
Lança-t-elle en ouvrant le frigo. J'ai une faim de loup. Continua-t-elle.

- Tu n'as qu'à cuisiner. Moi j'ai des crampes aux doigts.
Lui dis-je juste pour me débarrasser du repas.

- J'ai pas vraiment le temps ! J'ai un rendez-vous.
Dit-elle en prenant son sac.

Pitié Jessica ! Lui supliai-je dans mon for intérieur.

- Peut-être que tu pourrais apporter un peu de repas aux nouveaux voisins pour les accueillir. En plus je sens que tu vas te faire un bon pote.

- Ouais ! Tu n'as pas tord ! On va cuisiner des ailes de poulet et du riz.

Elle dépose son sac pour se mettre au travail. Elle passe le tablier juste pour éviter de salir sa jupe blanche qui lui arrive à peine sur les genoux.

1h plus tard

- Hola Ozario mi guapo !
Lança Jessica avec son plus grand sourire.

Moi je reste là à les regarder par la fenêtre. Elle lui donne le plat tout en souriant.

- Ah tu parles espagnol ! Félicitations. Moi je suis Américain Mexicain. Et tu es?
Demanda Ozario en se tenant devant la porte de chez lui.

- Je l'ai su, vu ton nom ! Moi je suis Américaine, et je suis la cousine de Daliah.

- Ah comme ça la gamine s'appelle Daliah.
Dit-il en projetant un regard vers la fenêtre, mais je me déplace rapidement.

- Merci pour le repas ! C'est gentille de ta part. On peut échanger nos numéros si ça te chante. Parce que tu es l'unique personne qui a un vrai sens de l'humour que je connais par ici.

Jessica lui donne son portable et après quelques minutes la conversation était déjà close... Je projette un regard dans l'allée et je vois la voiture de ma mère arrivée. Enfin ! Je déambule les marches pour aller la rejoindre devant la porte.

- Salut tatie !
Lança Jessica à ma mère sur son passage.

- Salut Jess. Tu es là depuis combien de temps ?
Demanda ma progéniture en projetant un regard vers Ozario.

- Depuis quelques minutes, mais je pars maintenant, j'ai un rendez-vous.
Affirma cette dernière en faisant un clin d'œil au nouveau voisin.

Ma mère la lance un regard puis me lance un regard à moi devant l'entrée. Je sais déjà qu'au fond d'elle est m'interdit de suivre l'exemple de ma cousine que j'adore tant.

Confessions de Jeunesse (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant