Jour 920

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Nous trinquons en souriant, un air triomphant collé sur nos visages pourtant marqués par la fatigue. Nous avons réussi à aider le village d'Urish en seulement deux journées, bien qu'elles nous ai semblé en durer plutôt sept tant on avait été occupé. Ce hameau avait été sous la domination d'un Baku, une créature mythique. Une chimère, mélangeant le corps d'un éléphant, des pattes de tigre et une queue de bœuf. J'avais déjà lu son histoire dans des livres et la bête m'a toujours été difficile à imaginer, mais à présent que je l'ai vu, je me rend compte que j'aurais préféré m'en garder à quelques mots écrit sur des pages jaunis plutôt que de me retrouver face à son physique terrifiant et ses pouvoirs destructeurs. Habituellement, les gens l'invoquent après un cauchemar pour qu'il le dévore et éloigne les mauvais esprits causant leurs tourments, mais à trop le demander, il dévore aussi les rêves et provoque chez ses victimes la dépression, les vide intérieurement, les bouleverse et les faits devenir instables psychologiquement, révélant le pire de la nature humaine. D'un sommeil sans repos, ils deviennent fou, tuent sans raison, se suicident, errent tel des zombies sans âme et perdent leurs repères et leurs mémoires. Quand nous sommes arrivé sur cette île escarpée et brumeuse, on a de suite remarquer que quelque chose n'allait pas. Des cadavres pourrissaient en pleine rue, les commerces étaient en ruines, les gens semblaient perdu. Heureusement, mes connaissances avaient pu aider à comprendre la cause du problème et Chopper était parvenu à raisonner la créature qui était parti vers d'autres contrées, promettant de ne plus causer de tel massacre. Dès son départ, les habitants de l'île s'étaient senti moins oppressé, malheureusement le mal était déjà fait, et ils devaient enterrer ceux qui n'ont pas survécu. Cette nuit, pour le meilleur ou pour le pire, leurs rêves et leurs cauchemars reviendraient. On avait fait de notre mieux et il était maintenant seulement de leur ressort de s'en sortir. Nous sommes à présent dans la cuisine du Sunny, fêtant cette victoire. Seuls Luffy, Zoro, Franky et moi-même étions encore éveillée à cette heure là, braillant à tue-tête des chants de pirate. On avait même réussi à faire danser Zoro avec nous, l'alcool aidant à le rendre plus guilleret. Son bras sur mon épaule, le mien dans son dos, et l'inverse pour Luffy qui était de mon autre côté, et ainsi de suite pour Franky qui était du côté du capitaine. Le charpentier mettait tout le monde de bonne humeur grâce à ses manières et son accent, il nous montre une chorégraphie simple que l'on reproduit avec plaisir.

- Vous êtes siouper les gars ! Et encore ! Et encore une fois ! Yeaaah !

On rit aux éclats avec Luffy, gesticulant comme lui. C'est ce genre de moment que j'adore partager avec l'équipage, ça me remonte le moral et ça met du baume au cœur. Je sens néanmoins une douleur dans mon buste qui me force à me calmer un peu, et je me dissous du reste du groupe, prétextant avoir besoin de m'asseoir pour me reposer quelques minutes. Les deux autres continuent sans vraiment s'en soucier mais Zoro me lance un regard inquiet. Il vient s'avachir sur une chaise à côté de moi.

- C'est ta blessure ? C'est normal qu'elle te fasse encore mal, ça ne fait que deux semaines, tu n'es pas encore rétablies que tu bouges dans tout les sens.

- Je ne vais pas m'empêcher de m'amuser pour autant ! Je souris en buvant quelques gorgées de rhum.

- T'as eu de la chance qu'aucun organe vitale n'ai été touché. Je suis pas certain que Teiki serait ravi que tu prennes ta convalescence si peu au sérieux.

Je fais la moue et pose la main sur ma blessure qui me picotait.

- En réalité ça ne me fait pas si mal que ça, c'est juste que je suis un peu épuisée par ces dernières journées. Ça m'a pompé pas mal d'énergie.

- Pourtant t'avais l'air d'en avoir encore pas mal il y a quelques instants.

- Ça vient sûrement de la danse alors, c'est trop physique pour moi ! Je ris.

Zoro lève les yeux au ciel, comprenant que je n'accepterais pas ces conseils. Mais en réalité je faisais surtout ça pour le taquiner, l'argument de Teiki m'avait convaincu dès qu'il avait dit son nom.

- Bon, je vais aller me pieuter ! Je dis en me relevant.

Étrangement, Zoro se lève à son tour et descend les escaliers avec moi.

- Il va falloir changer ton bandage. Il dit.

- Pourquoi ? Je demande en me retournant vers lui.

Il regarde la rambarde sur laquelle j'avais laissé glisser ma main pour descendre et voit un peu de sang dessus. Je regarde ma main, celle qui avait toucher ma blessure, dans le même état.

- Oh merde, double dose, je vais me faire engueuler par Chopper pour ça et par Franky pour avoir sali le Sunny.

- Et par moi si tu ne remontes pas illico les escaliers pour mettre un bandage.

- Hm oui bon, j'ai compris. Tu viens avec moi je suppose ?

- Bien sûr. Il répond dans un murmure.

On va à l'infirmerie et je remonte mon tee-shirt pour dévoiler mon ventre. Le sabreur s'approche et défait doucement le nœud, puis enlève le bandage sanguinolant.

- T'as une autre sacrée cicatrice sur tes côtes. Tu ne l'avais pas avant. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- C'était il y a un an. C'est Kito, un ex-amiral de la Marine, qui me l'a faite. Il m'a eu en utilisant l'incision et n'y est pas aller de main morte. Malgré ça j'ai essayé encore et encore de me relever, je pensais que j'allais y laisser la vie et je ne comptais pas me laisser faire mais c'était trop profond, je me vidais de mon sang, dès que je faisais un pas je tombais aussitôt. Devant ma détermination il a eu pitié et m'a sauvé la vie. Ensuite je lui ai demandé de m'apprendre et c'est devenu l'un de mes trois maîtres, le deuxième. En premier j'ai eu Robinson qui m'a appris à manier correctement mes wakizashis, et en troisième Electra, celle qui m'a appris le haki de l'armement. Grâce à leur trois savoirs combinés je suis devenu bien plus forte, mais pas suffisamment apparemment.

- J'en sais rien, je ne t'ai pas vu combattre une seule fois depuis nos retrouvailles. Mais je ne doute pas que tu t'es améliorée, pour tenir tête à un pirate dont la tête était mise à prix à 315 000 000 berrys.

Il désinfecte, nettoie, met une compresse puis sort une nouvelle bande de gaz en silence, et entoure lentement mon ventre avec.

- Chopper fera mieux que moi, vaudrait mieux que tu ailles le voir demain si tu as encore mal.

- Je n'ai pas mal je te dis.

- Mais oui c'est ça.

Je grimace et son seul œil valide me scrute encore. Je lâche mon tee-shirt qui retombe. Il est vraiment près de moi, il n'a pas besoin de l'être autant. Mais derrière, la banc de consultation m'empêche de reculer. Cependant il ne fait rien. Il se contente de m'observer alors que je me sens rougir peu à peu, gênée, je ne parviens pas à soutenir son regard. Il finit par tendre la main vers moi et ébouriffer tendrement mes cheveux rouge.

- Aller, il vaut mieux que tu aille te reposer. Il dit. Je vais nettoyer la rambarde avant que Franky ne la voit.

Je hoche la tête en silence, quelque peu soulagée. Il avait été plutôt gentil finalement. J'ai stressée pour rien. 

La liberté ou la mort. (Smoker X OC) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant