7 octobre 2019, je me réveille ce matin, la boule au ventre pour changer. Bon disons qu'aujourd'hui j'ai une bonne raison, je suis en stage toute la journée et je suis convoquée dans le bureau du patron à seize heures. Je ne sais absolument pas pourquoi et même Clémence n'en sait rien car elle n'y a jamais mis les pieds. Je suis donc encore une fois en train de paniquer, d'un regard extérieur ça doit être super drôle, si un jour quelqu'un tombe sur mon journal, la personne va se dire qu'à part me plaindre et stresser je ne fais rien d'autres de ma vie et cette personne aura bien raison ! Je me prépare, j'ai décide de m'apprêter un peu plus que d'habitude ce matin, je met une robe noir à col rond, un collant noir, des bottines à talons, je me boucle les cheveux et je me maquille un peu plus. J'ai un élan de confiance en moi ce matin, j'ai pas trop de boutons donc je veux en profiter car c'est assez rare. J'ai envie de me faire belle tout simplement, cela ne m'arrive pas souvent mais quand ça m'arrive j'en profite vraiment. Je prends mes clés de voiture, je n'échappe pas aux regards de toutes les personnes vivants sous ce toit, on dirait que je suis un extraterrestre.
Ma mère me lance un regard noir avec le commentaire qui fait toujours plaisir de bon matin, j'aimerai parfois qu'elle soit un peu plus compréhensive, qu'elle me dise que je suis jolie, même si je ne lui plais pas j'aimerai juste qu'elle me le dise car elle ne le dit pas souvent et ça me ferai plaisir. J'ai jamais vraiment eu de relation fusionnelle avec ma mère et je trouve ça vraiment dommage. Depuis petite c'est toujours comme ça elle était beaucoup absente durant mon enfance à cause de son travail, j'ai beaucoup vécu chez mamie, donc c'est vrai que j'ai plus tendance à me livrer à mamie qu'à maman, mais j'essaye de faire des efforts et de lui raconter deux trois choses mais j'ai souvent l'impression que ce que je lui raconte ne l'intéresse pas alors je laisse couler, je ne dis rien, même si parfois ça me blesse. Je met le chauffage dans la voiture car il commence à vraiment faire froid et que j'ai choisis le meilleur jour pour mettre des collants donc avant que mes jambes ne deviennent des glaçons je lance le chauffage.
Ce matin il y a un monde fou sur la route, je m'énerve donc sur ceux qui n'avance pas assez vite à mon gout ou encore sur ceux qui utilisent leur téléphone au volant et qui freinent à la dernière minute. J'arrive saine et sauve à la maison d'édition, un peu sur les nerfs mais avec toutes mes parties du corps. J'arrive dans mon bureau, tout est ordonné, ça sent le propre je suppose que les femmes de ménage sont passées par là. Je commence ma journée de travail comme les autres, je consulte mes mails, je regarde les dernières nouveautés qui viennent d'arriver sur mon bureau, je lis les épreuves par ordre qu'elles arrivent et non pas par préférence car je ne veux pas lire simplement mon genre littéraire favoris, je veux vraiment toucher à tout. Je me fait un planning de lecture pour être à jour sur le travail que j'ai à faire, clémence passe me déposer un café, je la remercie et elle se remet au travail elle aussi. Depuis que je travaille ici le café est mon meilleur ami, sans lui je pense que je ne tiendrai pas le rythme je lis environ 350 pages par jour pour pouvoir rendre mon avis dans les temps.
C'est pas évident parfois, quand la nuit a été trop courte ou quand la migraine pointe le bout de son nez, mais il le faut, je tiens à ce stage et je sais que les commentaires que je vais obtenir sur mon bilan seront décisifs pour mon avenir. Je me motive car aujourd'hui j'ai vraiment envie de rendre deux de mes avis et j'ai pas mal de coups de téléphone à passer soit pour féliciter les nouveaux auteurs soit pour décevoir ceux que je n'ai pas choisis. On m'a dit que je n'étais pas obligée d'appeler les auteurs qui sont refusés mais moi j'y tiens je veux vraiment appeler tout le monde car je sais que c'est dur d'être pris de nos jours dans une maison d'édition et je veux qu'ils sachent la raison pour laquelle leur roman n'a pas retenu mon attention. Je fais ça pour qu'ils puissent évoluer et pour qu'ils fassent des changements afin que plus tard ils soient reçus pour un autre de leurs ouvrages. Je veux vraiment aider ces jeunes auteurs car depuis quelques années il est assez difficile de se faire entendre si leur travail n'est pas édité par une grande maison d'édition. Les auteurs auto-édités ont souvent du mal à faire percer leurs romans ils dépensent généralement plus qu'ils ne reçoivent.
YOU ARE READING
jusqu'aux étoiles
Romancecher journal, je rêve d'écrire mon propre roman, je rêve de travailler dans l'édition, je m'appelle Isia je suis en licence d'édition et voici ma vie