Chapitre 3 : Découverte

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Je ruminais, assise sur un banc depuis trois minutes, attendant que le Caporal finisse sa petite manigance avec le Pasteur, bien que je doute que cela soit très efficace. Mais soit, qu'il teste, le résultat n'en serait pas pour autant catastrophique.

J'observais la petite réserve où nous nous trouvions, en silence, et remarquais tout le monde s'agiter dans tous les sens, comme dans une vie où je n'en faisais plus partie. Revoir cela me rappelait un des premiers jours avec Martin : j'étais tellement paniquée que je n'arrivais pas à mettre mes sangles et mon ami m'avait aidé pour la première fois.

L'univers où je baignais était rempli de souvenirs de l'escouade défunte et parfois, j'avais encore le sentiment qu'ils étaient derrière moi : j'entendais alors Aururo me faire une remarque, Petra le reprendre, Martin lui conseillant de continuer juste pour me faire m'énerver, Erd soupirer et Gunther pousser un petit rire.

Mais à chaque fois, il n'y avait personne.

Je me demandais quand est-ce que leur mort deviendrait moins dure, quand est-ce que je cesserais de vouloir les trouver à mes côtés et quand est-ce que leur apparence, leur voix, deviendrait floue dans mon esprit.

Je songeais toujours, avec une certaine amertume, qu'il n'y avait pas eu de logique à ce que je survive alors qu'eux, non. Je m'étais pourtant battue, et j'étais tombée d'une hauteur incroyable : pourquoi le destin avait-il fallu que je survive ?

Je secouais ma tête.

Je devais cesser de ruminer de cette façon alors que nous étions en mission.

Mikasa s'assit à côté de moi.

J'observais en silence ses traits asiatiques, bien que je ne lui ai jamais fait de remarque dessus, avant de lui demander :

- Tu penses vraiment qu'on va pouvoir en tirer quelque chose ?

- C'est un pasteur. Il veut protéger ces murs pour en protéger ses habitants, il comprendra rapidement que la survie de ces derniers dépend de ses secrets.

Elle n'avait pas tort.

Mais savait-il vraiment quelque chose sur les murs ? Il était tout de même étrange qu'un simple pasteur en connaisse plus que la population entière alors qu'il avait été logé à la même enseigne que nous.

Mikasa soupira, fronça ses sourcils, pour finalement me demander :

- Comment tu te sens ?

- C'est quoi cette question, gloussai-je. Tu sais très bien que je me suis en partie remise de mes blessures.

Elle repoussa une mèche de ses cheveux 

- Je ne parlais pas de ça. Tu fais ton deuil ?

Je frissonnais bien malgré moi.

J'avais tendance à oublier que si les autres essayaient de ne pas me faire penser à cela, Mikasa, au contraire, était convaincue que confronter ses problèmes étaient la meilleure solution pour les assimiler et les accepter.

Je n'avais jamais su laquelle des deux méthodes marchaient le mieux sur moi, mais je savais que je n'avais pas spécialement envie d'en parler, du moins pour le moment :

- C'est dur mais ça va.

- Tu en es sûre ? Parce que tu as les larmes aux yeux depuis qu'on est arrivés ici.

Surprise, je portais mon doigt à mes yeux pour que ce dernier rencontre une légère goutte qui venait de tomber.

Je n'avais même pas remarqué que j'étais au bord des larmes depuis tout à l'heure tellement cet endroit me remémorait tout ce que j'avais vécu avec eux.

I will make this world mine - Tome 2- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant