Chapitre 10 : Serait-ce la fin ?

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Je rouvris mes yeux.

Je toussais.

Sans doute m'étais-je évanouie pendant un instant, mais pendant un court laps de temps à la vue des chevaux qui étaient toujours à portée de vue.

Mais je me rendis compte que quand je mentionnais les chevaux, il s'agissait bien de tous les chevaux. Le mien avait dû être emmené par un autre soldat : il n'y avait donc presque aucune chance qu'il ne revienne.

Je me tournais vers Erwin du mieux que je le pouvais : il était toujours évanoui, son garrot au bras s'était desserré et du sang coulait sur son visage. Il était en mauvais état. Songer qu'il venait de perdre un bras me donnait envie de pleurer : Erwin avait toujours été pour moi l'homme intouchable, qui avait toujours un coup d'avance sur tout et le voir dans cet état... C'était comme si cela annonçait vraiment la fin pour nous.

Je me penchais faiblement vers lui et posais ma tête sur son torse. Heureusement, son coeur battait encore, il avait donc encore des chances de survie :

- Erwin, réveille toi... Je t'en supplie.

Les titans étaient encore agglutinés autour du titan colossal.

Je ne savais pas si Bertolt nous voyait de là où nous étions et s'ils allaient tenter quelque chose contre nous mais je me doutais bien que dans toute cette agitation, ils avaient autre chose à penser.

Je me redressais lentement, me relevais après quelques dizaines de secondes, et saisis le seul bras valide du commandant.

Il fallait que nous nous éloignions d'ici, cet endroit était beaucoup trop dangereux et nous devions nous rapprocher du groupe, peut-être qu'avec un peu de chance, ils allaient nous attendre près du mur.

J'avais encore du gaz, je pouvais encore me battre, mais mon corps était tout endolori et j'avais Erwin que je devais porter. De plus, à pied, nous mettrons bien quatre jours à nous rendre près du mur avec un tel poids sur mes épaules.

Je saisis à pleine main son bras et commençais à avancer, le traînant légèrement : le commandant pesait son poids et, bien que je n'étais plus aussi faible qu'auparavant, je faisais bien plus de la moitié de sa masse : la charge était donc considérable.

Je poussais un grognement et forçais encore plus sur mes jambes, nous faisant avancer de quelques centimètres.

J'avais envie d'imploser de stresse mais je ne pouvais pas, je devais me charger d'une des seules personnes qui avait toujours été là pour moi et qui me comprenais sans doute mieux que quiconque, malgré ce qui s'était passé lors de ma mission avec Petra et Martin.

Soudain, le commandant s'agita, ouvrit lentement ses yeux et les posa sur moi, totalement exténué :

- Qu'est ce que...

Il toussa :

- Calmez-vous, déclarais-je avec tout le calme qui me restait. Tout va bien, je vais nous ramener près des autres...

- Impossible, pas avec moi.

Je secouais violemment ma tête :

- Ne dites pas des choses insensées, j'ai encore du gaz, je peux...

- Enfuis toi sans moi, siffla-t-il douloureusement.

Ma gorge se noua.

J'avançais de plusieurs pas, sifflant moi même de douleur : ma chute avait dû me causer de nombreux hématomes et je sentais que mon corps était à bout tellement il était fragile.

J'avais tellement envie de vomir :

- Hors de question.

Je tournais mon regard vers lui et lui offris un pauvre sourire :

I will make this world mine - Tome 2- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant