Chapitre 15 : Tribunal

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- Allez avance !

Je chancelais en avant, une soif immense rampant dans mes veines, avec le sentiment d'être sale, et l'esprit tellement embrouillé que je ne savais même pas si je pouvais aligner deux mots.

Il devait sans doute s'être passé trois jours et je n'avais eu comme eau qu'un petit bol pas plus grand que ma paume.

Moi qui avait toujours eu peur de mourir de soif...

Mais voilà que j'allais bientôt être tuée, du moins j'en étais presque persuadée : je n'avais aucune force pour me défendre, ils le savaient tous parfaitement en abusaient, je n'allais pas pouvoir dire quelque chose de très lucide.

Je tentais de forcer un peu sur mes jambes pour finalement tomber en avant, ouvrant les portes devant moi sous mon poids, et tombais par terre, les mains dans mon dos et enchaînées.

Le sol était froid, cela m'apaisait un peu, et j'eu la violente envie de m'endormir comme ça sur le carrelage. Mais des cris retentissaient autour de moi, m'empêchaient de m'endormir.

J'ouvris légèrement mes yeux.

Ces derniers rencontrèrent ceux de Livaï, qui étaient horrifiés par ce qu'il voyait, et qui se faisait retenir par Hange de venir vers moi.

Je tentais de lui dire de venir mais me rappelais qu'il ne fallait pas qu'il soit mêler dans cette affaire. Alors je laissais les gardes me saisir le haut de ma chemise pour me soulever pour finalement m'attacher, comme Eren précédemment, à un poteau.

Un coup de marteau retentit et ordonna à tous de se taire.

La voix du procureur suivie :

- Emma Braust, savez-vous pourquoi vous êtes convoquées ?

- Non..., niais-je dans un souffle erratique.

Un soulèvement souleva la foule présente.

Qui était présent ? Sans doute n'y avait-il pas beaucoup de personnes, s'ils savaient vraiment d'où je venais, ils allaient sans doute tenter d'ébruiter la nouvelle :

- Vous êtes ici car nous avons découvert que vous ne veniez pas d'ici. Si j'en crois les preuves, d'un autre monde.

Un silence pourtant assourdissant accompagna cette nouvelle. Pour tout avouer, même dans mon cas cela me choquait, de l'entendre si franchement, de me rendre compte que je ne pouvais plus le cacher.

Je relevais la tête pour voir le procureur, levé, peut-être légèrement inquiet et demanda d'une voix qui était remplie d'espoirs :

- Confirmez-vous cela ?

Je ne répondis rien.

Je ne savais même pas si je devais continuer de mentir, de m'empoisonner la vie avec ça ou juste de laisser la vérité éclater, pour la première fois depuis que j'étais ici.

J'étais fatiguée, j'avais soif, je voulais rentrer, ou du moins quitter cet endroit, je voulais un thé, un bon thé noir. Je toussais, manquais de m'étrangler alors que le procureur poursuivait :

- Si vous ne répondez pas, votre sentence sera la même. Vous serez déclarée coupable. Quand bien même vous diriez non, cela ne changerait rien. Nous avons une lettre, écrite par un anonyme qui nous indique très clairement qu'aucun Braust n'habitait là où vous le disiez, et que vous avez subitement apparu d'un seul coup dans les registres. Mademoiselle, relevez votre tête.

Je suivis son ordre.

Le procureur me tendait une photo, chose qui n'était pas censée exister ici.

I will make this world mine - Tome 2- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant