Double Jeu [Levi Ackerman X OC]

Chapitre 7.

Quelques heures après le petit-déjeuner, Naho avait laissé Sara un moment, et s'était rendue devant le bureau du Major, à sa demande. Elle avait frappé nonchalamment, puis y était entrée sans vraiment attendre qu'elle y soit autorisée. Elle n'avait jamais vraiment eu l'habitude de frapper aux portes, même dans sa plus tendre enfance. En général, elle était d'ailleurs plutôt dans la position de celui qui autorisait l'entrée. Aujourd'hui la situation inverse s'était présentée, et pourtant la jeune femme y retrouvait du déjà-vu, sans qu'elle ne puisse dire où. Le Major était accoudé sur son bureau, le cerveau certainement en ébullition. Si la brune ne l'avait pas croisé cette semaine, elle aurait certainement cru qu'il n'avait pas bougé de sa chaise. Lorsqu'il l'a vit, il releva les yeux et son regard sombre s'éclaircit un tantinet. On dirait bien que Naho venait de le sauver d'une migraine due à sa paperasse. La jeune femme était immobile, en position de salut. Par ce geste, elle lui montrait le respect qu'elle avait pour lui. Elle avait beau le trouver complètement stupide d'être venu jusqu'au Trou pour l'enrôler dans l'armée, elle gardait à l'esprit qu'il lui avait offert un espoir, et elle lui serait a jamais reconnaissante pour ce geste.

« C'est bon, Naho. »

La jeune femme replaça ses deux bras le long de son corps, en position de repos.

« Vous m'avez demandé de venir chaque semaine pour faire un point. »

« Ah, oui, bien sûr. Installe-toi, je t'en prie. »

La brune s'assit sur un des sièges à contrecœur, elle n'avait pas prévu que cette conversation prendrait plus de quelques minutes. Mais visiblement, le Major en avait décidé autrement. Ou alors essayait-il juste de la mettre à l'aise. Malgré la première semaine qu'elle venait de passer, relativement agréable d'un point de vue social, elle restait néanmoins sur ses gardes, et fredonnait dans un coin de sa tête ce même refrain qui lui rappelait de toujours se méfier du gouvernement et de ceux qui y sont rattachés. Instinct de survie.

« Comment s'est passée ta première semaine ? » interrogea Erwin tout en ouvrant un dossier qui semblait la concerner.

« Bien. C'est physique, ça change du Trou. »

Il haussa les épaules, l'air de dire qu'elle aurait dû s'y attendre. Un silence suivit les constatations de la brune, silence qui parut vite interminable pour cette-dernière.

« Et...c'est tout ? »

« Je suppose. »

« Tu n'es pas bien bavarde. Avec ta colocataire, tout va bien ? »

« Aussi. Vous savez, Major, de là où vous m'avez récupérée, on est pas habitués à ouvrir notre gueule pour un oui ou pour un non. Que ça se passe bien ou mal, cela revient au même. »

Le Major fixa un instant le bout de femme qu'il avait devant elle, tandis qu'elle semblait encore une fois observer les lieux, comme si elle n'avait pas pu le faire la première fois qu'elle y avait mis les pieds. Il la trouvait drôlement courageuse. En tant que chef du bataillon d'exploration, Erwin avait pu facilement avoir accès au casier judiciaire et aux antécédents de sa jeune recrue. Sachant ce qu'il savait sur elle, il ne pouvait que se montrer admiratif de la façon dont elle réagissait et saisissait les occasions qui se présentaient à elle. Elle n'avait pas l'air de vraiment être là par conviction, mais le fait que ce soit un bon élément complétait facilement ce manque d'engouement.

« C'est quoi ce dossier ? »

Le Major fut interrompu dans ses réflexions par la voix de la brune.

« C'est ton dossier de soldat. En quelques sortes, il s'agit d'un sous-dossier qui masque ton vrai dossier. Dans celui-ci, il n'y a que des informations futiles et secondaires, de quoi empêcher l'hystérie générale. Ton vrai dossier est dans l'armoire, mais il me semble que je te l'avais déjà dit. »