"Faut qu'on parle" Ernest contempla le nouveau message que lui avait envoyé Daryl il y a une heure.
Il ne savait quoi en penser. Daryl le blamait il pour son asthénie? C'était à prévoir vu qu'il était en partie responsable. Son rôle était d'aider son patient à recouvrer une mobilité, et une sante parfaite après une éprouvante chirugie, deux nuits postopératoires, et plus d'une centaine de kilos en moins, mais même ça il ne pouvait le faire.
La conversation qu'il avait eu plus tôt avec son père, saupoudré de son echec lui laissaient un arrière-goût désagréable dans la bouche."Près de la piscine dans une vingtaine de minutes" finit il par répondre en réprimant son envie de pleurer.
"Quelle journée de merde" pensa t-il avec amertume.Il arriva au centre 30 minutes plus tard, et entretemps, il s'était mis d'accord avec lui même pour s'excuser au près de Daryl et de rester professionnel.
Il traversa le hall du centre, et se dirigea directement vers la seule piscine ouverte.
- "T'en as pris du temps," annonça Daryl en voyant Ernest marcher vers lui. "J'allais justement t'appeler." sa voix tremblait un peu, mais Ernest perdu dans ses pensées ne remarquait rien.
- "Tu n'as que mon numéro professionel, donc si ce n'est pas une urgence, n'appelle pas." repondit calmement le noiraud.
- "Donc pour toi, que je sois dans une chaise roulante à devoir me taper des heures de réduc et de psy, tout ça parce que tu n'es qu'une couille molle, qui ne veut jamais affronter les choses en face, et préfère aller pleurer à Papa dirlo, n'est pas une urgence?" s'égosilla Daryl. Devant le silence confus d'Ernest, il continua. "Ton père n'a fait qu'abuser de son pouvoir en me faisant chanter pour rester au centre, tout ça pour un différend entre toi et moi quand on était au lycée."
Ernest n'avait toujours rien compris. Il était venu rencontrer Daryl pour s'excuser de sa négligence, mais celui-ci ne faisait que mentionner son père_ce qui commençait d'ailleurs à vraiment lui taper sur les nerfs_ et l'insulter. Mais quand Daryl décrivit ses années d'harcèlement comme un simple différend, Ernest vit disparaître devant ses yeux, la dernière trace de lucidité à laquelle il s'était tant raccrochée. Il n'était plus question qu'il le laisse discréditer sa douleur.
- "Mais va te faire foutre connard ! Abruti de merde! Sale enfoiré ! " S'emporta t-il violemment. "Un differend? Un simple differend? Mais quel putain de culot!" Il éclata de rire et Daryl sous le choc, recula son fauteuil roulant, mais fut bientot coincé contre un mur. Ernest le surplombait et des larmes commençaient à couler sur ses joues. "Je te déteste tellement."Sa voix devint tremblante, sa main droite se cramponna maladroitement à sa poitrine pour essayer de soulager le soudain pic de douleur qu'avait provoqué son pétage de plomb. "Tu m'as détruit, chaque jour un peu plus. J'aurai pu me suicider à cause de notre "differend". Il avait crié la dernière phrase de toutes ces forces, et maintenant il se sentait lessivé. "Je t'aimais vraiment Daryl, je te tenais haut en estime pendant que toi tu m'humiliais et faisais de ma vie un enfer. J'ai même essayé de mettre mes sentiments de côté pour t'aider à prendre ta propre revenge. Quelle ironie de merde hein? Maintenant je me rends compte que je n'aimais que l'image que je m'étais faite de toi, et que le vrai Daryl Spencer est une personne détestable et sans coeur, qu'un arrogant qui s'en fout de piétiner les autres. " Il se dirigea vers la porte, prêt à partir mais s'arrêta pour ajouter vicieusement. "Oh et petit avis professionel, il te faudrait au moins 3 ans pour ressembler un tant soit peu à Ethan, alors ta stupide vengeance tu peux te la fourrer bien profond dans le cul." Et Ernest partit pour de bon, laissant derrière lui un Daryl brisé.
Sortant rapidement par la porte de derrière, Ernest remarqua que des larmes continuaient de couler à flot sur ses joues lui brouillant complètement la vue, sa respiration était trop saccadée pour qu'il puisse y faire passer un semblant décent d'oxygène et le peu qu'il arrivait à resquiller entre ses sanglots ne lui suffisait point, d'autant plus que son pouls battait si fort dans ses tempes qu'il sentait un début de migraine se pointer.
Après s'être essuyé les yeux plusieurs fois, et avoir réuni assez de courage et de calme, il se mit peu a peu à marcher.
"Mais qui es tu? Je ne te reconnais même plus. Qui est cet individu qui blesse les autres? Tu viens en effet de confronter Daryl comme te l'avait conseillé Paul, mais es-tu soulagé? Bien sûr, tout ce que tu as dit, tu le pensais mais n'aurais tu pas préféré tout garder pour toi? Tu as avoué à Daryl que tu l'aimais, tu as agi comme un fou devant lui. À quoi bon passer toutes ces années à te comporter maturement pour tout envoyer chier en une seule journée.
Reprenant superficiellement ses esprits, il arrêta de marcher pour réaliser qu'il était devant l'appartement d'Emayal et de Paul. Inconsciemment il s'était dirigé chez eux au lieu du bar de la veille, se souvenant que Paul ne travaillait pas aujourd'hui.
Ne sachant quoi faire, il fixa longuement le bâtiment. Son corps tremblait encore et quelques larmes parvenaient encore à s'échapper de ses yeux malgré ses nombreux essuis.
Levant la tête vers le ciel, il remarqua Paul au deuxième étage, accoudé à sa fenêtre, des écouteurs enfoncés dans les oreilles. Alors qu'Ernest allait faire demi tour, ne voulant pas déranger le plus âgé pendant son jour de congé, il rencontra ses yeux, et il put voir passer de l'incompréhension, puis de l'inquiétude dans ceux ci.
Paul disparut à l'intérieur et réapparut une minute plus tard essoufflé, tenant ouverte la porte principale.
- "Viens." dit il calmement, en attendant patiemment qu'Ernest avance vers lui.
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Bodily Hustler
Teen FictionAprès la tromperie et les mots blessants de son ex petit-ami, Daryl Spencer un adolescent tyrannique de 17 ans décide de faire une chirurgie