La 13ème patte de l'araignée (Feitan x oc)

18/ La bague

Face contre terre, je n'arrive toujours pas à y croire. Il est parvenu à me suivre sur une telle distance alors que je courrais aussi vite ?

Sanae : "T'es pas humain..."

Feitan : "On me l'a souvent dit."

Lui aussi est épuisé, je l'entends à sa respiration, à son rythme cardiaque et je sens même que sa main tremble en tenant mon bras.

Il me fait mal mais je ne peux rien faire.

Il a gagné.

Je n'oppose aucune résistance et montre de par ma posture que je m'avoue totalement vaincue.

Après de longues secondes, il finit par me lâcher le bras et il s'assied par terre, à quelques mètres de moi.

Je vois sa blessure à la jambe... Je n'arrive pas à croire que malgré ça il est parvenu à me traquer.

Feitan : "Tu m'as fatigué..."

Je me redresse difficilement et m'assied à mon tour.

Sanae : "Je n'en reviens pas que tu aies su me suivre."

Feitan : "Et moi je n'en reviens pas d'avoir trouvé quelqu'un de plus rapide que moi et d'aussi endurante."

Je le regarde un instant avant que des mots ne m'échappent.

Sanae : "... Tu es vraiment impressionnant."

Il semble surpris par mon compliment, on ne peut plus sincère mais il ne répond rien, il détourne juste la tête et remet correctement son col pour bien cacher la moitié de son visage.

On récupère tous les deux, petit à petit, alors que les seules choses qui nous éclairent sont la lune et les étoiles.

Il semble tout aussi fatigué que moi, si pas un peu plus.

Si je ne fais pas quelque chose, je vais m'endormir.

Sanae : "Tu comptes me faire du mal ?"

Il relève la tête alors que je peux entendre son cœur battre, lui aussi, assez vite.

Sanae : "Je t'ai blessé... "

Feitan : "T'es en train de me proposer de te blesser en retour ?"

Sanae : "Non. Mais si c'est ce que tu comptes faire j'aimerais me préparer psychologiquement avant."

Feitan : "... Je suis tenté, tu le mérite... Mais pas aujourd'hui. Je n'ai jamais autant couru de toute ma vie alors tout ce que je veux c'est rentrer et dormir."

Il se relève assez difficilement et marche dans la direction de la ville.

Sanae : "Tu... ?"

Il arrête sa marche et me regarde alors que je ne comprends pas trop son attitude.

Sanae : "Tu ne comptes pas la tuée ?"

Feitan : "... Je te l'ai dit. Pas aujourd'hui. Maintenant viens, on rentre."

Soulagée voir même contente je me lève, l'animal dans les bras.

Pendant plusieurs heures on marche pratiquement côte à côte.

Feitan : "Toi qui voulais te balader, tu es servie."

Je soupire et m'arrête deux secondes pour enlever mes chaussures.

Sanae : "Je suis au bout de ma vie..."

Feitan : "A qui la faute ?"

Sanae : "Aux sales types qui se sont servi de cet animal comme d'une cible."