La 13ème patte de l'araignée (Feitan x oc)

44/ Satan

Tout le monde se disperse, on est chacun censé se reposer pour être en forme pour la traque de demain matin mais je n'ai pas sommeil donc je décide de suivre Feitan, qui est parti prendre un peu l'air.

Je me rends le plus imperceptible possible et je m'approche de lui, d'un pas félin... Quand soudain il s'arrête de marcher, soupire et se tourne vers moi.

Feitan : "Je sais que tu me suis."

Je savais bien qu'il était trop fort pour être pris en filature. Surtout que je suis contre le vent alors il m'aurait déçu en ne me repérant pas.

Je ne me cache plus et m'approche de lui, main dans le dos.

Sanae : "Alors? Qui est ce qui m'a accusé à tord? Je devrais t'en vouloir pour ça, tu ne crois pas?"

Je ne pense pas qu'il a totalement effacé l'idée que je puisse être derrière tout ça mais il n'est plus vraiment dans le soupçon non plus.

Il me retourne le dos et se remet en marche. J'emboite le pas et parviens lentement à atteindre sa hauteur mais il ne me regarde pas, ses yeux sont bien fixés devant lui.

Feitan : "A ce que je vois la mort de Uvo n'a pas l'air de beaucoup t'affecter."

Sanae : "Elle n'a l'air de n'affecter personne si ce n'est Nobunaga."

Ce qui montre bien à quel point les gens de cette brigade sont insensibles.

Feitan : "On n'est pas un groupe d'amis."

Ils ne sont que de simples collègues de travail en somme, c'est vrai.

Sanae : "Ça ne te fait donc ni chaud ni froid?"

Question idiote maintenant que je m'entends la dire à haute voix...

Feitan : "Parce que toi ça te fais quelque chose?"

Sanae : "Hé bien... "

Il s'arrête de marcher et se tourne vers moi, curieux.

Si je dois être tout à fait honnête je ne peux pas dire que ça ne me fait absolument rien, je reste un être humain.

Feitan : "Tu ne vas tout de même pas de me dire que tu es triste que l'homme qui a failli te tuer soit mort? Je ne te croirais pas une seule seconde."

Sanae : "Non mais... J'éprouve peut-être une très légère forme d'empathie pour Nobunaga."

Je ne dirais pas que je me sens coupable mais voir dans quel état il se met me fait en quelque sorte... De la peine ?

Feitan : "D'empathie? Tu veux dire qu'il te fait pitié plutôt?"

Sanae : "Oui, il est misérable mais... Je ne sais pas, quand je le vois, je..."

Feitan : "Tu quoi?"

Ce n'est peut-être pas judicieux de lui raconter ça mais je me sens bizarrement assez en confiance avec lui pour lui faire part de ce que je ressens.

Sanae : "Je ne peux pas m'empêcher de me dire que quand je serai morte, j'aimerais qu'une personne m'aime suffisamment pour se mettre dans un tel état. Je sais bien que si je mourrai, là tout de suite, personne ne serait véritablement touché par ça. Personne ne me pleurait..."

C'est étrange de vouloir le malheur de quelqu'un de la sorte... Mais c'est pourtant ce que je désire.

Feitan : "Parce que tu veux qu'une personne pleure pour toi?"

Dis comme ça...

Sanae : "... Laisse tomber, je dois te paraître faible à penser ainsi."

Je n'aurais pas dû lui dire mes pensées, c'était stupide. Il doit être déçu de moi.