Excusez-moi, MONSIEUR le requin rouge.

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Je tourna la tête vers le bruit, et entendit un soupir qui venait de William.
À peine eu-je le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'une tornade de couleur rouge passait à toute vitesse devant moi pour se jeter sur William, qui esquiva en un pas de coté.
Moi et mes camarades étaient choqués de ce qu'il venait de se passer. D'ailleurs que venait-il de se passer ?

L'explosion de rouge qui s'était ramassé au sol, se releva immédiatement pour retourner coller ce pauvre William, qui se pinça le haut du nez en signe d'agacement.
Je pus observer l'énergumène plus clairement et... Je ne sais pas vraiment comment décrire ce que je voyais.

On dirait une femme, vu ses cheveux longs, mais sa voix minaudante partait dans les graves à la fin de ses phrases. Son visage est trop carré pour une femme, cependant son maquillage féminin prêtait à confusion. Et elle ou il ne semblait pas avoir de poitrine, mais les planches à pain existent.
La seule chose vraiment sûre, c'est que cette personne aime vraiment le rouge, sa tenue reste une sorte d'uniforme pour gentleman, mais à la place d'un costard noir, elle porte un grand manteau rouge flamboyant.

Alors qu'elle collait William, elle se prit un coup dans les côtes, ce qui la fit reculer.

William : « Grell Sutcliff, vous êtes en retard d'une demi heure. Je vous signalerais que vous aussi, avez été désigné pour former nos nouvelles recrues. »

Ah, finalement c'est un homme. Qui appellerait sa fille Grell ? À moins qu'on ne la désirait vraiment pas... Je m'embrouille.
Il, je part du principe que c'est un homme, regarda William et lui offrit un grand sourire que je qualifierais de carnassier à cause de ses dents pointues.

Grell : « Ah, toujours aussi froid ! J'adore les hommes qui me font de la résistance... Désolé mon petit Will, mais j'ai pour principe de ne jamais m'occuper des gamins. En fait, si je suis venu ici, c'est juste pour te voir ! »

Une seconde... C'est un agent de formation ? D'où il nous traites de gamins ? Il doit avoir notre âge... Mais si il est mort aussi, ça veut peut-être dire qu'on ne vieillit peut-être pas...
Et pourquoi il vient en retard si il voulait juste voir William ? Et puis c'est pas naturel des dents en triangle !

Ikumi : « Un requin en rouge et agent de formation ? C'est une blague haute en couleur. »

Le requin me regarda, visiblement outré. J'avais parlé tout haut ? Oh la boulette...

Grell : « Comment tu m'as appelé, petite pimbêche ? Pour toi et tes camarades, ce sera MONSIEUR Sutcliff. Vous me devez du RESPECT ! »
Ikumi : « Excusez-moi, MONSIEUR le requin rouge, mais avant de demander du respect, vous devriez RESPECTER vos propres horaire ! »

Le requin se dirigea vers moi, aussi rouge de rage que ses cheveux, mais William l'arrêta d'une voix ferme.

William : « Ce que dit notre stagiaire est vrai, Monsieur Sutcliff. Cependant je vous demanderais, Mlle Aïka, de retenir ce genre de commentaires à l'avenir. »
Ikumi : « Oui, Monsieur Spears. »

Je jeta un coup d'œil au requin, et constata qu'il essayait de me tuer du regard. Dès que William eut le dos tourné, je lui ai tiré la langue et suivis rapidement le petit groupe rapidement.
Je me suis fait un ennemi, à ce que je vois ! Bon en même temps je l'ai cherché... Mais il n'avait pas à nous manquer de respect !
Beh. Pas grave, ça va ajouter du piment à ma v-... Bas non. À ma mort du coup. Je dois dire que je suis vivante ou morte ?

Après toutes ces formalités, je me suis dirigée vers le service du personnel pour connaitre mon habitation de remplacement.
Je ne pourrais pas retourner vivre chez moi alors que j'ai été déclarée morte, ça tombe sous le sens.
Donc je suis morte pour les mortels et en vie pour les dieux de la mort !

J'ai eu du mal à retrouver le bon bureau, et une fois arrivée je dois faire la queue avant de pouvoir accéder au guichet.
Je me suis aussi rendue compte à quel point cet endroit avait d'employés, et qui plus est presque tous des hommes.
Y'a un faible taux de suicide féminin ou comment ca se passes ? Beh. De toutes façon les femmes sont mieux que les hommes. Tant mieux si elles ne meurent pas.

Mais si je dis ça, cela veut dire que je ne vaux pas mieux qu'un homme ? Finalement le transgenre me parait un peu moins compliqué, être un homme avec un style féminin rattrape le coup. Du coup je suis raciste des hommes ? Mais non j'aime bien William il est sympa... Et mon petit frère aussi, mais il n'avait que 12 ans donc il n'était pas un homme à proprement parlé. Et je l'aurais aimé à tout âge.
Je suis raciste de quoi, du coup ? Des enflures ? Mais personne n'aimes les enflures...
Je crois que je vais un peu loin dans mes réflexions.

Bon ca fait vingt minutes que j'attends, ça commence à devenir très agaçant. Devant, il y a quelqu'un qui bloque.
Je me pencha sur le côté pour voir ce qui faisait bouchon et vis un homme blond penché vers la femme du guichet. 
AH ENFIN UNE FEMME !

Mais, attendez... Un homme penché depuis plusieurs minutes sur le guichet d'une jolie fille qui semble plus que mal à l'aise...
Un dragueur lourd ! Je ne peux pas laisser passer ça !

Je demanda à mon voisin de devant de me garder ma place dans la file et me dirigea vers le guichet pour poser une main sur l'épaule du blondinet.

Ikumi : « T'as pas bientôt fini ? Tu gène à la fois la file et la fille. »

Je pourrais être poète, les rimes je les gères !
Il se retourna vers moi, avec une mine contrariée, mais quand il m'as regardée en face il me fit son plus beau sourire.
Eh mince...
J'aurais dû me taire.

??? : « Excusez-moi si je vous ai gênée mademoiselle ! Je m'appelles Ronald Knox, et vous, quel est votre nom ? »
Ikumi : « Moi ? Je m'appelles va-t'en de là tu gênes tout le monde. »

Il me fit un plus grand sourire. Me dites pas que tout les mecs ici aiment quand on leur fait de la résistance ?!
Ça vas pas le faire, sinon. Y'a trop de mec pour pouvoir le supporter.

Après une lutte acharnée, je fini par enfin le faire déguerpir et pus reprendre ma place dans la file. C'était pas gagné.
Mon tour vint, et on m'attribua une adresse où je pourrais me reposer.
C'était très loin de mon ancien appartement à Londres. Tant mieux, fin de vie triste et renouveau dans la mort.

Je me dirigea vers la sortie, et vis un requin rouge qui me fixait juste à coté de la sortie d'un regard... Rouge de colère !
Poète mais peut être pas humoriste, j'abuse beaucoup du comique de répétition sur ce mec.
Il ne me parla pas, mais continua de me fixer jusqu'à ce que je traverse la porte.
Flippant le Shark !

Pourquoi je suis pas morte ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant