Clash of the titans

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Quelque chose cloche.
Tout mes sens me le disent. La foule oppressante me regarde comme une bête de foire, leurs ricanements me parviennent aux oreilles tandis qu'une odeur de vomis et d'alcools me donnent envie de rendre mon déjeuner.
Parmi tous ces visages que je côtoyais il n'y a encore pas si longtemps, il y en a un, celui d'Ollie qui se dirige vers moi d'un air déterminé. Maintenant je connais la cause de tous ces rires. Ils savent mais je m'en balance.
Tout ce qui m'importe c'est d'essayer de faire repartir mon cœur qui s'est arrêté en voyant les yeux flamboyant d'Ollie. J'ai beau la détester, je n'arrive pas à nier ma joie qu'ils flamboient pour moi.

-On peut parler?démarre t'elle de but en blanc.
Sous le choc je n'arrive pas à articuler un mot. Mais même si j'avais pu, Ollie reprend la parole.
-Je sais que tu ne voulais plus me voir, mais j'en ai besoin.
Sa main froide se faufile dans la mienne, (complètement moite évidemment) et ses yeux me supplient presque.

Je voudrais être fort. Je le voudrais vraiment, mais elle m'en empêche constamment. Je ne peux être qu'à la merci d'une fille comme elle, complètement dévoué et désespéré quand elle me rejette.
Au vu de notre proximité, pour la première fois depuis mon départ, je me prend à humer son parfum.
C'est pathétique je le sais bien.
Quelques secondes passent et pourtant je ne dis rien, pas alors que tous ces parasites se sont tut pour entendre le moindre de nos mots. Mais je refermes mes doigts sur les siens et m'y agrippe comme à une bouée sans quitter ses yeux. C'est comme me reconnecter avec ma vie d'avant.
Elle se rapproche encore un peu et son souffle frôle mon oreille.
Inconsciemment, un soupir m'échappe.
Elle pourrait faire tout ce qu'elle veut de moi et elle le sait.

-Rejoins moi en haut. Dans 10 minutes.

Je déglutis tout en acquiesçant et la guette déjà en train de s'éloigner vers le grand escalier en chêne.

De loin, mes deux amis me font de grands signes. Je mettrais ma main coupée qu'ils ont quelque chose à voir avec tout ça. Je leur en parlerais mais d'abord j'ai besoin d'un verre, et un grand!
Je fend la foule pour accéder au mini bar. Les effluves douteuses qui s'en émane dégoûtent chaque cellule de mon âme mais je prend sur moi et remplis n'importe quel contenant par n'importe quel boisson.

-Mec! On est désolé on voulait pas que ça se passe comme ça!
-Comme quoi? Qu'est-ce qu'il s'est passé?Assenais je à Ben l'air de plus en plus coupable.

-T'étais misérable...commence t'il.
-Merci...
-Et on a juste voulu t'aider tu vois?...

N'osant même pas imaginer ce que ces deux là on pu faire, j'avale tout le contenu de mon verre juste par précaution, en attendant de savoir où il veut en venir.

-On lui a parlé. Finissent t'ils par lâcher.
Elles a essayé de nous repoussé mais on a insisté.
-Et?
-Elle nous a hurlé dessus que jamais elle ne te reprendrais.
Elle m'a flanqué la frousse, je l'avais jamais vu comme ça!

Mes amis ne sont pas des menteurs mais je ne peux pas croire un seul mot de ce qu'ils me disent. Comment la Ollie d'il y a à peine quelques minutes pourrait être celle qu'ils décrivent.
-Elle m'a demander de la rejoindre dans 10 minutes, c'est impossible qu'elle ne veuille plus de moi!

-On te dit juste de faire attention mec. Intervient Matthieu.

Ma tête tourne et ce n'est pas à cause de l'alcool. Je jette un œil à l'horloge et me lève précipitamment. Tant pis pour les 10 minutes. Je monte maintenant.

En bas des escaliers en bois je sens encore tous les regards sur moi. Une voix lourde trombe derrière moi juste avant qu'une main forte et imposante me retenir par l'épaule. Pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit: Gary Hunt. Le genre de gars que rien n'atteint mais qui sous ses allures de mec sympa fait son maximum pour rabaisser les autres.
Le grand roux me crie au dessus de la musique:
-T'es rentré Faber?! Faut trop qu'on se fasse un truc entre pote!

Pas même dans mes cauchemars mon « pote ». Pensais je en louchant sur sa main avec l'envie de m'enfuir.

-Oh fait, il parait que ta meuf se tape un autre gars, c'est pas trop dur j'espère!

« Pas trop dur » lui et son petit sourire essayent juste de remuer le couteau dans la plaie. A croire qu'il y a des gens simplement méchant...
Je tente de l'ignorer et franchis une marche. Mais fier de son sous entendu, Gary me lance un clin d'œil avant d'ajouter.
-Je savais que vous deux ça durerait pas.
Bah ouais mec, c'était trop beau pour être vrai! Dans 100% des couples trop heureux la poulette a un amant et le mec est gay. C'est mathématique.

-Rien a voir avec nous Garty.

-Pas la peine de nier avec moi mais... simplement sache que je ne suis pas de ce bord là. dis t'il avec un air de dégoût en retirant virement sa main de mon épaule comme si c'était moi qui l'y avait mise.

J'aurais jamais cru qu'il puisse être aussi bête. Et comme si ce n'était pas assez, il me fait perdre mon temps.

Je lui lance un regard mauvais et l'élance dans les escalier, tandis que l'autre cretin continue de beugler.

Une fois à l'étage, évidemment Ollie a disparu derrière l'une des nombreuses portes fermées. Je n'ai plus qu'à les ouvrir une par une au risque d'interrompre Dieu sait quoi.

J'avance vers la première à ma droite mais elle est vide. Je m'y arrête néanmoins quelques instants, l'imaginant assise là sur le lit à regarder par la fenêtre. J'aurais pu la rejoindre et peut-être...
Enfin bref, je passe à la prochaine porte et malheureusement celle là est loin d'être vide. Au contraire, deux silhouettes sont allongés à moitié nu et n'ont qu'un léger drap pour se cacher tandis que je déboule dans la pièce.
Mort de honte j'allais m'excuser quant je reconnu le visage de l'une des silhouettes, Ollie. Bien sûr il a fallu que ce soit elle.

Je suis tellement sous le choc que je n'arrive plus à respirer. Je dois m'agripper  à l'encadrement de la porte pour ne pas tomber. Je ne veux pas y croire et pourtant ce visage est bien le sien, c'est celui que j'ai tenu si longtemps entre mes mains. Je le reconnaîtrai entre mille et pourtant, il me fait penser à celui d'une étrangère. La Ollie que je connaissais existe t'elle toujours? A t'elle déjà un jour existé?
Ce que je présume être son nouveau copain me regarde nonchalamment sans comprendre:
-Heu mec ça va?

J'agonise et lui ne se rappelle même pas de moi et de la fois où il a bousillé ma vie.

-Nan mais tu déconnes j'espère! T'as pas un mot à me dire Ollie?!

Les deux me regardent incrédules, mais au fond de moi j'entends le rire d'Ollie en boucle me répéter que jamais je ne serais à la hauteur. Que je serais toujours seul.

Elle l'a fait exprès et j'ai fait exactement ce qu'elle attendait de moi, encore une fois.

-Mais..pourquoi? Articulais je pathétiquement.
J'aurais encore bien plus à dire mais ma voix déraille et mes jambes me lâchent.
Je quitte la pièce la mort dans l'âme sans me retourner une seconde. Ça n'en vaut plus la peine. On n'en vaut plus la peine.

Garry que je snobe totalement en descendant l'escalier me lance de sa voix grave et amusé: « Alors? Il s'amuse bien la haut? »
Encore une fois, il veut me tirer vers le bas. Mais sa remarque ne me fait rien.
Je suis déjà au fond.
Sans quitter des yeux le sol en bois, je le dégage violemment du chemin pour l'écarter de ma route.
-Dégage mec.

~Powfu~Where stories live. Discover now