Chapitre 7 : La fille de la chambre d'à côté

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On frappe à ma porte, j'essuie mes larmes, mes lunettes tâchées, mes chaussettes toutes trempées, tous ces éléments viennent ouvrir à la fille de la chambre d'à côté, de même que mon envie de mourir. Je lui fausse un sourire, mine de rien, elle est sur le point de s'effondrer. Quand je la regarde, des vieux souvenirs remontent. Une fois qu'elle retourne dans sa chambre, mes larmes coulent. Ainsi l'heure du couché arrive, pensant que tout ira mieux demain, même si au fond de moi je le sais, on s'endormira en espérant que la mort s'installera à notre chevet.

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Mon téléphone se met à sonner, c'est la fille de la chambre d'à côté. J'arrive devant sa porte et frappe. Elle ouvre toute tremblante. Maquillage coulé, téléphone vibrant à côté, vêtue uniquement de sous-vêtements, elle parait  encore plus brisée. Ses nouvelles cicatrices en train de saigner, mes larmes commencent à monter. Je la prends dans mes bras, cette petite chose détruite et cassée, et me répète tout bas « je ne compte jamais aimer ».

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Je n'ai cessé d'écrire sur elle, ni de penser à elle, nous nous sommes éloignées, et égoïstement : pour mon propre bonheur j'étouffais son malheur. Les souvenirs de cette soirée me reviennent, ils me hantent. Son corps nu et brisé, son âme aussi ouverte que ses plaies. Pourquoi avoir censuré son mal-être alors qu'elle était juste en détresse ? Cette fille de la chambre d'à côté, que j'aimais sans vouloir la voir, auquel j'étais attachée malgré ma difficulté à la supporter. Comment a-t-elle pu autant se briser, au point où ses cicatrices se sont rouvertes, au point où je ne sais même plus qui elle est ? Je veux la voir heureuse mais cela sera compliqué, je veux la prendre dans mes bras, et lui dire les mots les plus sincères que je peux : « je t'aime fille de la chambre d'à côté ».

Moi, mes joies et mes peines (manuscrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant